Secteur automobile : un début d’année poussif
Le marché automobile européen a connu un début d'année difficile, avec une baisse générale des immatriculations de 2,6 % en janvier 2025, une tendance particulièrement marquée en France, en Italie et en Allemagne. Une situation est exacerbée par un marché des voitures électriques qui, bien qu'en progression, reste insuffisant pour atteindre les objectifs réglementaires de réduction des émissions de CO2.
Bien que les ventes de véhicules électriques aient augmenté de 34 % par rapport à janvier 2024, leur part de marché reste bien en dessous des 20 % nécessaires pour répondre aux attentes de la Commission européenne, ce qui pourrait entraîner des amendes pour les constructeurs.
Dans ce contexte, plusieurs propositions ont été formulées par l'ACEA (Association des constructeurs européens d'automobiles) pour assouplir les exigences, telles que la possibilité de sortir du calcul des véhicules les plus polluants ou de lier les performances sur plusieurs années. Le secteur attend également une réponse de la Commission européenne, qui devrait présenter un plan pour soutenir les constructeurs.
Pacte pour une industrie propre : l’Europe présente son plan
La Commission européenne a dévoilé cette semaine son Pacte pour une industrie propre, un plan visant à revitaliser l'industrie européenne tout en accélérant sa transition écologique. L’objectif affiché est de renforcer la compétitivité des secteurs européens, particulièrement ceux à forte intensité énergétique comme la sidérurgie, la chimie et l'automobile, en introduisant des mesures incitatives pour l'adoption de technologies propres. Le plan inclut la mise en place de critères de « durabilité » et de « résilience » dans les appels d'offres publics, ainsi qu'un label pour les produits bas carbone. Il prévoit également un soutien à l'économie circulaire et des mesures pour réduire les coûts énergétiques, notamment en facilitant l'octroi de permis pour les énergies renouvelables.
L’annonce a été tièdement accueillie par le secteur patronal qui juge certaines mesures insuffisantes pour restaurer la compétitivité de l'industrie européenne. En France, le Medef et l'Afep ont souligné que le plan était trop timide et qu'il nécessitait des actions plus rapides et plus ambitieuses pour éviter la perte d'emplois industriels et renforcer la compétitivité de l'Europe face aux géants économiques mondiaux.
Un des points majeurs de critique concerne le financement du pacte. Bien que l'UE prévoie de mobiliser plus de 100 milliards d'euros pour soutenir sa transition industrielle, cette somme semble insuffisante, surtout face aux dépenses massives des États-Unis et de la Chine pour soutenir leurs propres industries.
Indonésie : lancement d’un nouveau fonds souverain
L'Indonésie a récemment lancé un fonds souverain nommé Danantara Indonesia, qui ambitionne de devenir l'un des plus grands au monde, avec un objectif de 900 milliards de dollars d'actifs à terme. Ce fonds, inspiré du modèle singapourien Temasek, s'ajoute à l'Indonesia Investment Authority, déjà existant, et prévoit de prendre en charge les participations de l'État dans les entreprises publiques du pays. Ce lancement est perçu comme un élément clé du plan du président Prabowo Subianto pour dynamiser l'économie du pays en attirant des investissements stratégiques, en particulier dans des secteurs comme les énergies renouvelables et l'agriculture.
Le fonds a obtenu l'approbation du Parlement en février 2025 et commencera avec un budget initial de 20 milliards de dollars. Le gouvernement prévoit d'investir dans plusieurs projets à grande échelle, notamment une centrale électrique à énergie renouvelable, soutenue par un investissement des Émirats arabes unis. À terme, le fonds devrait non seulement gérer des actifs considérables, mais aussi jouer un rôle crucial dans la transformation économique du pays, avec une forte implication des autorités indonésiennes.
Le lancement de ce fonds soulève tout de même quelques questions, notamment au sujet de la gouvernance dans un pays où la corruption reste un sujet. Bien que ce fonds soit vu comme une opportunité pour l'Indonésie de renforcer sa position économique, des manifestations ont éclaté contre les politiques budgétaires du gouvernement, et une partie de la population reste sceptique quant à la gestion future des finances publiques, notamment en ce qui concerne la transparence et l'efficacité de ce nouveau mécanisme d'investissement.
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