Gaz : cours européen au plus haut depuis deux ans
Le prix du gaz européen a atteint 58,6 euros le mégawattheure, un sommet depuis deux ans, avec une hausse de 15 % depuis janvier et un doublement sur un an, causés par une saison particulièrement froide et des tensions géopolitiques toujours présentes.
D’une part, un hiver rigoureux en Europe du Nord-Ouest a fait grimper la facture énergétique par une demande accrue du chauffage causant l’assèchement des réserves disponibles : les stocks, déjà au plus bas pour la saison, ne sont remplis qu’à 49 %, bien loin des 67 % de l’an dernier. D’autre part, l’arrêt du transit de gaz russe via l’Ukraine depuis le 1er janvier ajoute à la pression. L’Europe a beau avoir réduit sa dépendance au gazoduc russe (passée de 40 % en 2021 à seulement 5 % fin 2024), elle reste vulnérable. D’autant que le manque de vent réduit la production éolienne, forçant à solliciter davantage les centrales à gaz. Autre nuage à l’horizon : les tensions commerciales avec les États-Unis. Les droits de douane à venir sur l’acier et l’aluminium imposés par Washington pourraient indirectement peser sur les importations de gaz liquéfié, dont l’Europe dépend à hauteur de 19 %.
Cependant, il est important de rappeler que cette escalade du cours est bien loin des sommets de 300 euros par MWh atteints à l’été 2022 du fait de la guerre en Ukraine depuis le début de cette même année. À plus long terme, un apaisement des tensions dans la région et une augmentation des capacités d’exportation Outre-Atlantique pourrait calmer la flambée.
Inde : première baisse des taux directeurs en 5 ans
Après cinq ans d’immobilisme, la Banque centrale indienne (RBI) décide de lâcher du lest : son taux directeur est abaissé de 0,25 point, se situant désormais à 6,25 %. Avec un PIB en hausse de seulement 5,4 % au dernier trimestre et une prévision annuelle de 6,4 % – un plus bas en quatre ans – la cinquième économie mondiale cherche un second souffle, et ce choix unanime vise à ranimer une croissance qui a montré des signes de fatigue.
Ce changement de cap s’explique aussi par l’arrivée d’un nouveau gouverneur à la tête de la RBI, Sanjay Malhotra, qui semble prêt à privilégier la croissance plutôt qu’une rigueur monétaire inflexible. Malgré des hausses répétées des taux engagées durant le mandat de Shaktikanta Das, son prédécesseur, l’inflation reste tout de même au-dessus de l’objectif de 4 % (à 5,2 % en décembre). Seul bémol : la roupie dégringole. En baisse de 2 % face au dollar depuis janvier, elle atteint un niveau historique de 87,59 pour un billet vert. Et une monnaie faible dans un contexte de conflit commercial avec les États-Unis risquerait d’importer de l’inflation depuis l’étranger, notamment avec le pétrole, majoritairement échangé en dollars.
Mais la RBI a choisi, et la priorité sera celle de la croissance : l’inflation serait accrue, certes, mais une roupie moins appréciée doperait les exportations, moteur clé pour relancer la machine indienne. Et pour ce qui est de la consommation interne, le gouvernement de Narendra Modi tente de la relancer en parallèle avec des baisses d’impôts records et des investissements massifs dans les infrastructures.
UE : recul du délai de règlement des transactions boursières
C’est officiel depuis mercredi. L’Union européenne s’apprête à réduire le délai de règlement des transactions financières à 24 heures (T+1), contre 48 heures aujourd’hui. Une réforme cruciale pour ne pas laisser les marchés européens décrocher face aux États-Unis, au Canada ou encore la Chine, déjà passés à cette cadence accélérée. Surtout que l’Europe est à la traîne par rapport à 2014, lorsque le continent était le premier à passer de T+3 à T+2.
Au-delà du simple gain de temps, ce changement vise à fluidifier les échanges et limiter les risques. Moins le délai est long, moins les investisseurs doivent immobiliser des garanties en cas de défaillance d’une contrepartie, et plus les transactions sont rendues rapides, liquides et moins chères en coûts. Aux États-Unis, la transition vers le T+1 a déjà réduit d’un tiers les appels de marge demandés par les chambres de compensation, selon la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), l'un de ses régulateurs de marché.
Le défi est cependant de taille : infrastructures à adapter, réglementation à harmoniser, investissements conséquents… Le plan européen prévoit trois étapes clés : conception d’une solution technologique d’ici fin 2025, déploiement en 2026 et bascule définitive en 2027. Malgré certaines voix qui jugent ce calendrier ambitieux, la majorité des États membres de l’Union européenne saluent la décision.
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