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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
02.12.25

Cinéma : le grand écran des placements alternatifs 

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Le cinéma n’est plus seulement une question de salles obscures. Depuis quelques années, il attire les investisseurs curieux, ceux qui cherchent à diversifier leur patrimoine autrement que par la Bourse ou l’immobilier. Le 7ᵉ art devient un actif secondaire, risqué mais séduisant, mêlant dimension culturelle et logique de rendement.

Les SOFICA, un modèle à la française

Le système français de financement du cinéma repose en partie sur les SOFICA, des sociétés créées dans les années 1980 pour canaliser l'épargne privée vers la production cinématographique et audiovisuelle. Concrètement, un particulier qui y souscrit participe au financement de films ou de séries, en échange d'une quote-part sur les recettes générées. Elles constituent aujourd’hui un maillon essentiel du financement du cinéma français, aux côtés des aides publiques et du mécénat privé.

L'attrait de ces structures réside également dans leur traitement fiscal avantageux, conçu pour mobiliser l'épargne en faveur de la création. Cependant, cette incitation n'altère pas une réalité : le succès d'un film reste difficile à anticiper, et les résultats en salle demeurent aléatoires.

L'émergence silencieuse d'un écosystème financier 

Derrière cette nouvelle ruée vers l’or se cache une professionnalisation accélérée du marché. Des fonds spécialisés rachètent des catalogues entiers, tandis que de nouvelles structures permettent de détenir des fractions de droits. Les acteurs institutionnels s’y intéressent, tout comme certaines family offices, séduits par la stabilité des flux. 

L'apparition d'investisseurs secondaires, qui rachètent des parts détenues par d'autres fonds, illustre cette maturité croissante : ils injectent de la liquidité dans un univers qui, il y a une décennie, n'intéressait que producteurs et maisons d'édition. 

De nouveaux acteurs à l’écran 

Parallèlement aux SOFICA, des fonds d'investissement spécialisés se développent sur le segment audiovisuel. Leur logique s'inspire du capital-investissement : sélection rigoureuse des projets, participation à des coproductions internationales, valorisation de catalogues sur le long terme. 

L’idée est simple : un film génère aujourd'hui des revenus bien au-delà de son exploitation en salle. Plateformes de streaming, vidéo à la demande, ventes à l'international… les sources de recettes se sont multipliées et étalées dans le temps. Ce profil attire des investisseurs sensibles à la décorrélation avec les marchés financiers traditionnels, même s'ils savent que la liquidité reste faible et le risque élevé. 

Entre art et actif

Miser sur le cinéma, c'est parier autant sur un projet créatif que sur un modèle économique. Les gains potentiels existent — un succès peut effectivement compenser plusieurs échecs — mais l'incertitude artistique demeure centrale. C’est un placement d’engagement, plus proche du mécénat raisonné que de la spéculation. 

Ce type de placement mêle charge symbolique et logique patrimoniale. Il s'agit d'un actif imprévisible, mais qui porte en lui une forme de permanence culturelle. Pour une partie des épargnants, il représente une diversification « par affinité », où la rentabilité ne se calcule pas uniquement en pourcentage. 

La création comme nouvelle catégorie d'actifs 

À l’instar de la musique, de l’art ou du vin, le cinéma illustre l'essor des placements alternatifs à forte composante culturelle. Dans un environnement financier en quête de cohérence, il rappelle qu'un actif peut tirer sa valeur d'autre chose que de son seul rendement : de l'imaginaire qu'il véhicule, du récit qu'il incarne. 

Un placement atypique, assurément — mais aussi une manière d’ancrer la finance dans la réalité et la culture dans le patrimoine. 

 

Rédigé par VEGA Investment Solutions en décembre 2025. Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises en décembre 2025 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Les références à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constituent en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services. Tout investissement comporte des risques, y compris le risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. 

Sources