This website requires JavaScript.

Accueil

Dossiers

Articles

Vidéos

Lexique

Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
11.12.25

Les trois actualités de la semaine au 11.12.2025

Retour aux articles

Fed : baisse de taux d’une institution plus divisée que jamais 

La banque centrale américaine (Fed) a encore appuyé sur l’accélérateur monétaire : pour la troisième fois d’affilée, ses taux directeurs ont été abaissés d’un quart de point, pour s’établir entre 3,5 % et 3,75 %. Une trajectoire descendante amorcée depuis plus d’un an et désormais largement intégrée par les marchés, même si le signal devient plus ambigu. Jerome Powell, président de l’institution, estime que les taux naviguent désormais « dans la fourchette de neutralité », laissant entendre que la suite dépendra des données économiques à venir. Pour l’heure, la Fed met en avant une économie plus robuste que prévu : la consommation résiste, les investissements liés à l’intelligence artificielle s’intensifient, et les prévisions de croissance pour 2026 grimpent à 2,3 %. 

Derrière cette apparente sérénité, la mécanique interne est pourtant tout sauf consensuelle. Le vote de ce mercredi révèle un niveau de dissension inédit depuis six ans, avec seulement neuf membres sur douze favorables à la baisse, tandis que d’autres réclamaient soit le statu quo, soit une réduction plus marquée. Le débat se crispe entre « colombes », membres votant pour des politiques monétaires souples favorables aux baisses, et « faucons », membres plus stricts désirant contrôler l’inflation avant tout. Et tout ça dans un contexte brouillé par la paralysie administrative récente et l’absence de données complètes sur la hausse des prix et l’emploi. L’exécutif, de son côté, pousse pour une politique de crédit plus généreuse, soutenue par la nomination de nouveaux gouverneurs acquis à l’idée d’un assouplissement accéléré. Un bras de fer d’autant plus sensible que plusieurs États américains affichent déjà des signaux de récession, avec près de 1,9 million de licenciements en octobre et un taux de chômage remonté à 4,4 %. 

La grande question des prochains mois sera donc de savoir si cette politique d'assouplissement se poursuivra malgré les divergences internes et les tensions politiques. Car si la Fed s’aventure plus loin dans une baisse continue, elle s’éloignerait des trajectoires suivies en Europe ou en Asie, désormais orientées vers un resserrement. Les marchés obligataires, eux, n’anticipent plus qu’une demi-baisse supplémentaire en 2026, signe qu’ils misent sur un ralentissement du mouvement, voire une stabilisation. 

 

Dette mondiale : 346 milliards, cap historique franchi 

La dette mondiale continue de gravir des sommets vertigineux : 346.000 milliards de dollars au compteur en 2025, soit 310 % du PIB mondial. En seulement neuf mois, l’endettement global a gonflé de 26.400 milliards, principalement tiré par les économies développées et la Chine, encouragées par des politiques monétaires assouplies. Dans ce paysage où le crédit semble redevenir bon marché, le secteur technologique, porté notamment par l’IA, s’illustre par une forte consommation d’emprunts. 

Derrière cette marée de dette, les causes sont très concrètes : baisses successives des taux directeurs des grandes banques centrales, plans de relance à venir et déficits publics structurellement élevés. Les États restent les premiers emprunteurs, avec une montée notable de l’endettement pour plusieurs grandes puissances. En parallèle, la hausse de la dette privée à haut rendement, plus risquée en cas de retournement, a aussi eu son mot à dire dans la note finale. Enfin, les investissements massifs liés à l’intelligence artificielle accélèrent l’endettement des entreprises. 

À court terme, les investisseurs semblent encore confiants, mais la suite s’annonce plus incertaine. Les tensions commerciales, ravivant une hausse potentielle des besoins de financement américains, pourrait tendre les taux mondiaux, et raviver l’attrait de valeurs refuges comme l’or. Et pour couronner le tout, l’accès différencié aux marchés internationaux rappelle que toutes les économies ne sont pas logées à la même enseigne.  

  

Industries créatives et culturelles : 2,9 % du PIB global en 2024 

Les industries culturelles et créatives (ICC) ont confirmé en 2024 leur rôle de pilier discret mais robuste de l’économie française. Selon une étude actualisée, elles ont représenté 2,9 % du PIB, généré 102,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et mobilisé plus d’un million d’emplois directs et indirects. Ce poids économique, équivalent à deux fois celui de l’industrie automobile, rappelle qu’au-delà de leur dimension symbolique, les ICC constituent un véritable moteur de la vie économique et sociale. 

Derrière ces performances globales se cache toutefois un paysage très hétérogène. Le périmètre retenu, large et parfois contesté, incorpore dix secteurs définis par l’Unesco, allant des arts visuels au jeu vidéo, en passant par la musique, la publicité ou encore le spectacle vivant. Certains segments se distinguent par une croissance soutenue, comme les jeux vidéo ou la musique, tandis que d’autres peinent à suivre la cadence numérique : la presse, la radio ou le spectacle vivant voient leur valeur ajoutée s’éroder et leurs emplois reculer. À l’international, la filière reste encore timide, avec un taux d’exportation de 17 %, bien en deçà de son potentiel de rayonnement culturel. Le contraste est d’autant plus marqué que certaines nations ont fait de la culture un outil stratégique d’influence globale. 

Cependant, des défis pourraient freiner l’élan économique des ICC : financements fragilisés, dépendance aux dispositifs fiscaux, exigences accrues de transition écologique, et bouleversements liés à l’intelligence artificielle générative. Dans ce contexte, les auteurs appellent à considérer la création non comme une dépense, mais comme un investissement d’avenir, capable de renforcer la cohésion, l’innovation et l’attractivité internationale du pays.  

 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :