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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
04.12.25

Les trois actualités de la semaine au 04.12.2025

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OCDE : l’économie mondiale résiliente face aux taxes douanières 

Contre toute attente, la vague protectionniste déclenchée au printemps par Washington n’a pas fait vaciller l’économie mondiale. Selon les dernières prévisions de l’OCDE, la croissance planétaire devrait atteindre 3,2 % en 2025, un peu mieux qu’anticipé quelques mois plus tôt. Cette résilience s’explique par plusieurs facteurs : un sursaut des exportations avant l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains annoncés lors du “Liberation Day”, des investissements dopés par l’intelligence artificielle, des plans de relance budgétaire et un environnement financier plus accommodant. 

Derrière ce tableau globalement robuste, les grandes économies avancées ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. Les États-Unis amorcent une nette décélération : leur croissance devrait glisser de 2,8 % en 2024 à 2 % en 2025, puis 1,7 % en 2026, sous l’effet de droits de douane plus élevés, même si plusieurs secteurs bénéficient désormais d’exemptions partielles. L’inflation américaine, elle, repartirait légèrement à la hausse autour de 2,7 % à 3 %. En parallèle, la Chine ralentirait aussi, avec une croissance attendue de 4,4 % en 2026, pénalisée par un soutien budgétaire moindre. Seule la zone euro semble naviguer à vitesse constante autour de 1,2 % à 1,3 %, malgré un avertissement ciblé : l’assainissement budgétaire engagé par certains États européens pourrait freiner leur activité. De leur côté, plusieurs économies émergentes (en Asie du Sud-Est, en Inde ou encore en Amérique latine) profitent d’un assouplissement monétaire qui soutient leur dynamique. 

Au lieu de s’enliser, le commerce mondial s’est réorganisé, pivotant vers l’Asie du Sud-Est et l’Inde, désormais moteurs attendus des échanges pour 2026-2027. Mais l’OCDE appelle à la prudence. En effet, le durcissement des barrières commerciales, des tensions sur certaines matières premières stratégiques, la valorisation parfois déconnectée autour de l’intelligence artificielle, ou encore une hausse du coût de la dette publique pourraient enrayer une mécanique mondiale encore fragile. Reste à savoir si cette robustesse perdurera en 2026. 

 

Japon : la Banque centrale prête à relever les taux  

Après des années de politique très accommodante, la Banque du Japon s’apprête à changer de cap. Kazuo Ueda, son gouverneur, a adopté un ton nettement plus ferme, laissant entendre qu’une hausse des taux directeurs pourrait intervenir dès cet hiver, à l’occasion de la réunion des 18 et 19 décembre. Un virage rare dans un pays habitué aux taux négatifs, et qui contraste avec la posture plus souple de l’exécutif. Face à une inflation nourrie par un yen affaibli, des salaires en nette progression et une envolée persistante des prix alimentaires, la banque centrale n’écarte plus l’option d’un resserrement monétaire ponctuel. 

L’une des raisons est la hausse des prix qui se diffuse à l’ensemble de l’économie. L’alimentation affiche des progressions supérieures à 5 % pour certains produits, les entreprises répercutent leurs coûts salariaux, et la faiblesse de la monnaie renchérit toutes les importations. Même si les projections de la banque centrale anticipent une inflation sous 2 % hors alimentation d’ici 2026, l’équation salariale reste la grande inconnue. Le marché du travail contraint oblige déjà à des hausses de rémunérations substantielles, et les négociations du printemps 2026 seront décisives : un nouveau cycle d’augmentations entretiendrait la pression sur les prix. Ainsi, la banque centrale avance prudemment, consultant les grands secteurs pour affiner ses prévisions et préparer un éventuel tournant. 

Les marchés, eux, n’ont pas attendu pour réagir. Le yen a repris de la vigueur, repassant sous le seuil des 155 pour un dollar, tandis que les actifs risqués ont décroché. L’indice boursier national a perdu près de 2 % et les crypto-monnaies ont également cédé du terrain. À l’approche du 19 décembre, la tension monte : les prochains chiffres d’inflation pourraient confirmer la nécessité d’un ajustement monétaire, mais rien ne dit qu’un mouvement ponctuel ouvrira la voie à un cycle prolongé.  

  

Argent : l’once s’envole sur fond de pénurie industrielle 

Le métal blanc a franchi la barre historique des 57,49 dollars l’once, doublant presque de valeur depuis janvier et surclassant même l’or, pourtant déjà en pleine ascension. Sa performance récente écrase celle de nombreux actifs mondiaux et le propulse parmi les valeurs les plus scrutées du moment. Ce rallye impressionnant a de quoi faire tourner les têtes : sur un mois, l’argent a progressé de 16 %, quand les grands indices boursiers et autres métaux précieux n’affichaient que des gains modestes. 

Derrière cette envolée se cache une réalité moins scintillante : une pénurie structurelle. L’argent, indispensable à la transition énergétique comme à l’essor de l’IA, est consommé bien plus vite qu’il n’est extrait ou recyclé. 60 % de la demande provient désormais d’usages industriels : batteries pour véhicules électriques, panneaux solaires alimentant les data centers, semi-conducteurs, smartphones, purification d’eau, radars, etc. Rien que l’an dernier, la demande industrielle a augmenté de 4 %, atteignant 680,5 millions d’onces, un record pour la quatrième année consécutive. Résultat : la production mondiale ne parviendra pas à suivre pour la cinquième année consécutive, tandis que les stocks chutent à des niveaux rarement observés, que ce soit en Europe ou en Asie.  

À cette tension de fond s’ajoutent des facteurs plus conjoncturels. La perspective d’un assouplissement monétaire américain soutient les métaux précieux en affaiblissant le dollar et en rendant les obligations d’État moins attractives. L’argent se retrouve ainsi propulsé au rang de valeur refuge alternative, profitant d’un climat de défiance face à la dette américaine. La récente flambée de fin novembre de l’argent, dopée par un incident technique asséchant temporairement la liquidité des marchés, rappelle combien ce métal peut être sensible aux secousses du moment.  

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :