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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
07.03.25

Les trois actualités de la semaine au 06.03.2025

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Grandes entreprises : dividendes records à travers le monde 

En 2024, les groupes cotés ont redistribué la somme record de 1.747 milliards de dollars sous forme de dividendes, en hausse par rapport aux 1.661 milliards de l’année précédente. Un montant boosté par la bonne santé des banques et l’arrivée de nouveaux géants de la tech dans le cercle des payeurs. 

Si 88 % des entreprises ont maintenu ou augmenté leurs versements, les banques ont particulièrement gâté leurs investisseurs. Elles ont reversé 257,6 milliards de dollars, profitant des taux d’intérêt élevés pour gonfler leurs bénéfices, en grande partie aux firmes majeures du numérique et de la tech, qui ont eu le vent en poupe cette année.  

Les États-Unis, le Canada, le Japon et la France notamment ont atteint des niveaux records. Avec 68,8 milliards de dollars versés, les entreprises françaises s’imposent une nouvelle fois comme les championnes européennes du dividende, notamment grâce aux entreprises du domaine bancaire, qui ont profité de bénéfices en forte hausse. Et la pluie de dividendes n’est pas prête de s’arrêter : pour 2025, une hausse de 5 % est prévue, portant le total à 1.830 milliards de dollars. 

   

Allemagne : plan de relance propulsant l’obligataire au sommet  

L’annonce d’un méga-plan de relance à 500 milliards d’euros en Allemagne et d’une réforme du célèbre « frein à la dette » a provoqué une onde de choc sur les marchés : le taux des obligations allemandes à 10 ans a bondi de 30 points de base, atteignant 2,79 %, un record depuis novembre 2023. À ses côtés, le taux français grimpe à 3,49 %, celui de l’Espagne suit le même chemin. L’Europe assiste à la plus forte hausse journalière des taux depuis… la réunification allemande en 1990. 

Alors que les négociations politiques à Berlin devaient s’éterniser, les conservateurs et sociaux-démocrates ont surpris en s'unissant avec ce plan massif, visant à moderniser les infrastructures et renforcer la défense du pays. Une décision qui s’inscrit aussi dans un contexte de tensions géopolitiques, notamment après l’annonce d’un retrait militaire américain en Ukraine. 

Enfin, l’abondance soudaine des obligations allemandes pourrait rebattre les cartes. Jusqu’ici, les Bunds (emprunts d'État à long terme allemands) étaient si rares et recherchés que leur valeur était artificiellement gonflée. Avec 500 milliards de dette supplémentaire, l’offre va exploser, réduisant l’attrait des autres obligations d’État. De quoi précipiter un rééquilibrage brutal sur le marché obligataire européen. 

 

BCE : sixième baisse des taux consécutive 

Ce jeudi, la BCE (Banque centrale européenne) a abaissé son taux de dépôt à 2,5 %, marquant ainsi sa sixième baisse depuis juin. Une décision attendue, mais qui s’inscrit dans un climat européen fortement troublé, entre tensions politiques, méga-plans de relance et marché obligataire fébrile. 

Cette décision est justifiée en grande partie par une décrue de la hausse des prix sur 12 mois (2,4 % en février contre 2,5 % en janvier), et une baisse de 2,6 % de l’inflation sous-jacente, écartant les prix de l'énergie et de l'alimentation, plus volatils et donc moins indicatifs, après des mois de statisme. Cependant, même si les plus fervents défenseurs du conservatisme économique ont été convaincus de la nécessité de cette diminution des taux, l’avenir baissier de la politique monétaire européenne pourrait devenir incertain. En effet, avec les récentes annonces des plans de relance économique en Allemagne et du budget militaire alloué à la défense par l’Union européenne, les pressions inflationnistes pourraient de nouveau toquer à la porte. Dans ce contexte, Christine Lagarde marche sur des œufs : trop assouplir, et le spectre de l’inflation resurgirait ; trop freiner, et la croissance européenne déjà fragile en pâtirait. 

Les marchés, eux, se montrent prudents. Ils n’anticipent plus qu’une seule autre baisse de taux, contre au moins deux encore récemment. Néanmoins, cette prévision se montrerait légèrement pessimiste, au vu de la nécessité de l’Europe de stimuler son économie. 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :