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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
07.07.25
Placements financiers : quelles opportunités pour la seconde moitié de 2025 ?

Marchés de taux : cap sur la stabilisation en seconde partie d'année

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Axel Botte, Head of Market Strategy, Ostrum Asset Management

À mi-parcours de 2025, les marchés obligataires naviguent dans un environnement complexe, marqué par les politiques divergentes des banques centrales et les tensions budgétaires persistantes. Si les perspectives d'assouplissement monétaire se dessinent outre-Atlantique, l'Europe semble proche de la fin de son cycle de baisse des taux. 

États-Unis : la Fed face au dilemme Trump

La Réserve fédérale américaine se trouve dans une position délicate. Les hausses de tarifs douaniers promises par Donald Trump créent un double défi : d'un côté, elles risquent d'alimenter l'inflation, de l'autre, elles pourraient freiner la croissance et faire grimper le chômage. Cette équation complexe pousse la Fed à la prudence sur ses décisions de taux.

Malgré cette hésitation initiale, la dégradation probable du marché de l'emploi pourrait contraindre l'institution à agir plus vigoureusement que prévu. Les analystes tablent désormais sur une baisse de 100 points de base sur la seconde moitié de l'année, soit un rythme plus soutenu que les anticipations actuelles du marché.

Pour les taux longs, la situation se révèle plus nuancée. Alors que les taux courts bénéficieront de l'assouplissement monétaire, les obligations à long terme ne suivront que partiellement ce mouvement. Les taux à 10 ans, actuellement autour de 4,50 %, devraient se contenter d'une baisse modeste vers 4,30 % d'ici la fin d'année. Cette résistance s'explique par les préoccupations budgétaires croissantes qui alimentent une prime de risque sur les échéances longues.

Zone euro : vers la stabilité après l'ajustement

En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) approche de la fin de son cycle de resserrement monétaire. Avec un taux directeur désormais à 2 %, l'institution dispose encore d'une marge de manœuvre limitée, avec une ou deux baisses supplémentaires possibles avant d'atteindre un niveau d'équilibre.

Cette stabilisation naissante devrait permettre au Bund allemand de graviter autour de 2,50 % sur le reste de l'année, offrant un environnement prévisible aux investisseurs. Cette tranquillité relative profite particulièrement aux dettes périphériques : les obligations italiennes et espagnoles devraient poursuivre leur convergence vers les références allemandes, générant des opportunités de surperformance pour les investisseurs avertis.

Crédit d'entreprise : des fondamentaux solides

Le marché du crédit corporate tire parti de cet environnement de croissance modérée mais stable, tournant autour de 1 % dans la zone euro. Les obligations investment grade* européennes, qui affichent des spreads d'environ 100 points de base, devraient continuer à surperformer les emprunts allemands de référence.

Du côté du high yield**, la situation se révèle plus contrastée. Si les taux de défaut restent contenus, ils montrent des signes de dégradation progressive vers 3-4 %. Les valorisations, moins attractives que sur le segment investment grade*, laissent présager une surperformance plus modeste. Une légère dégradation des spreads en seconde partie d'année n'empêchera toutefois pas cette classe d'actifs de conserver sa place dans les portefeuilles diversifiés.

Dette émergente : l'essentiel déjà acquis

L'assouplissement monétaire américain bénéficiera naturellement aux marchés émergents libellés en dollars, traditionnellement sensibles à la politique de la Fed. Cependant, avec des spreads déjà resserrés à 320 points de base, les valorisations apparaissent tendues dans une perspective historique.

Cette situation suggère que l'essentiel de la surperformance de cette classe d'actifs est déjà acquis. Les investisseurs peuvent encore compter sur un effet de portage, mais ils ne doivent pas s'attendre à un nouveau resserrement significatif des spreads. Au mieux, une stabilisation des écarts de rendement peut être espérée, sans perspective de gains exceptionnels.

Dans ce contexte de mi-année, la patience et la sélectivité s'imposent sur les marchés obligataires, où les mouvements de grande ampleur semblent appartenir au passé récent.

* Les investment grade correspondent aux notations des agences de rating situées entre AAA et BBB- selon l'échelle de Standard & Poor's. Ils correspondent à un niveau de risque faible.

** Les obligations High Yield (ou obligations à haut rendement) sont des émissions obligataires qui proposent un fort rendement en contrepartie d'un haut niveau de risque.

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises en juin 2025 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Les références à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constituent en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services. Tout investissement comporte des risques, y compris le risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.