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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
16.08.22

Priorité à l’inflation face au ralentissement de la croissance 

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Le 20 juillet 2022, la Réserve fédérale américaine (Fed) a sans surprise augmenté ses taux d’intérêts de 75 points de base, pour atteindre une fourchette comprise entre 2,25% et 2,5%. Considérant que le marché du travail reste solide, elle maintient sa politique hawkish afin de lutter contre l’inflation aux Etats-Unis – tout en admettant la présence d’un certain ralentissement économique au niveau national.  

L’approche du taux neutre estimé par la Fed 

Cette seconde annonce d’une augmentation de 75 points de base a rapproché le taux directeur de l’estimation du taux neutre de l’économie américaine, estimé par les banques entre 2,5 et 2,75%. Remarquons que la politique monétaire américaine reste complaisante concernant le respect de ce taux neutre ; cependant, Jerome Powell – le président de la Fed – a reconnu que les perspectives de croissance se détérioraient. La cause principale ? Le ralentissement des dépenses des consommateurs et des entreprises. Il a ainsi déclaré que le Federal Open Market Committee (FOMC) ne ralentira le resserrement de sa politique qu’après quelques mois d’apaisement du côté des pressions inflationnistes. Ainsi, des hausses de taux supplémentaires sont à prévoir, notamment en raison du marché du travail, toujours tendu – cela contribuant à soutenir les pressions sur les prix. Globalement, le FOMC priorise l’inflation à la croissance, et ce même si Powell minimise la décélération de l’activité et de l’emploi aux Etats Unis. 

Vers un affaiblissement de la forward guidance  

Les banques centrales avaient pour habitude de communiquer sur l’évolution de leur politique monétaire ; mais l’abandon de cette forward guidance semble devenir la nouvelle norme internationale. La BCE l’a fait lors de sa dernière réunion, et le président Powell a suivi, annonçant aussitôt que la Fed ne fournirait plus d’orientations claires sur les prochaines hausses de taux, privilégiant plutôt une approche au jour le jour. De même que la BCE, ce mouvement s’explique notamment par la nature atypique de l’actualité économique. Depuis mars 2020, la volatilité est restée historiquement élevée, ce qui a augmenté la dépendance des banques centrales vis-à-vis des données économiques. Cette position, qui de prime abord relève d’une stratégie plutôt saine, semble en pratique augmenter l’incertitude, et donc, la volatilité. Les données économiques qui seront publiées jusqu’au 21 septembre 2022 seront alors d’une importance cruciale dans l’évaluation des orientations actuelles et futures du FOMC. 

À quoi devons-nous nous attendre pour cet automne ?  

Deux nouveaux rapports sur l’IPC et l’emploi seront publiés avant la prochaine réunion du FOMC en septembre. Plusieurs indices nous laissent penser que les marchés se positionneront de plus en plus vers une récession : le ralentissement de la croissance et la persistance de la Fed à lutter contre l’inflation. Mais attention ! Durant ce temps, les marchés sont susceptibles de parier contre des hausses de taux aussi importantes et donc de parier contre la Fed. 

Source : Mabrouk Chetouane, Nicolas Malagardis, Pulse. Inflation remains the priority amid slowing growth, Natixis Investment Managers Solutions, 1er août 2022. 
Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.