This website requires JavaScript.

Accueil

Dossiers

Articles

Vidéos

Lexique

Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
13.01.24
Placements financiers : quelles opportunités pour 2024 ?

Que nous réservent les marchés de taux pour 2024 ?

Retour aux articles

Axel Botte, Head of Market Strategy, Ostrum AM

Le ralentissement de l’inflation ouvre la voie un changement d’environnement : 2024 sera une année de baisse des taux. La communication mi-décembre de la Réserve fédérale (Fed) à ce sujet apparaît sans ambiguïté. Le conseil des gouverneurs pourrait opter pour un premier fléchissement dès le printemps 2024 avant d’enchaîner sur plusieurs nouvelles baisses au cours de l’année. Les autres banques centrales emboîteront le pas à leur homologue américaine. La Banque centrale européenne (BCE) sans doute dans la deuxième partie de l’année, même s’il ne faut pas exclure une anticipation du calendrier.  

Sur les marchés, la baisse des taux pourrait toutefois être atténuée par une deuxième force de rappel, né du besoin colossal de financement des États en 2024. Leurs émissions massives provoqueront en effet sans doute un peu de pression haussière sur les taux longs. Le phénomène est surtout frappant du côté des États-Unis : entre le financement du déficit et les besoins de Trésorerie, Washington pourrait émettre en net jusqu’à 2 500 milliards de dollars l’an prochain. Difficile d’imaginer un tel mouvement, sans réaction des investisseurs.  D’autant que la zone euro affronte des contraintes assez proches sur fond de déficits budgétaires des États élevés et de la fin progressive des achats de la BCE. 

Comment les épargnants doivent-ils alors se positionner dans cet environnement ? Côté crédits, le paysage apparaît relativement simple : les investisseurs peuvent se montrer constructifs. En 2024, ces titres devraient en effet offrir des rendements attrayants autour de 3,8 % sur quatre ou cinq ans, des niveaux élevés comparativement aux quinze dernières années. Le high yield, soit les titres de dette nettement plus risqués et donc davantage spéculatifs, ne sont pas non plus à délaisser. Le faible niveau de leur risque de défaut (autour de 3,5 %) apparaît largement compensé par les primes offertes.   

Les fonds monétaires conserveront pour leur part un fort attrait jusqu’à ce que les baisses des taux deviennent effectives. Les épargnants qui se positionnent sur cette classe d’actifs devront se montrer réactifs pour rallonger peu à peu la maturité de leur portefeuille, en fonction des réactions du marché, au fil des mois. Pour les premières semaines de l’année, la position d’attente semble la meilleure stratégie. Il faudra ensuite, au premier trimestre, repérer les bons points d’entrée pour se repositionner sur la dette souveraine. Les épargnants peuvent se fixer un indicateur simple : tant que l’obligation à dix ans allemande n’a pas retrouvé une valorisation autour de 2,5 %, les instruments monétaires demeurent tout à fait attractifs. Les investisseurs qui cherchent de la diversification pourront aussi se positionner sur la dette émergente en dollars, qui bénéficie de la baisse des taux de la Fed. C’est en effet une règle ancienne : quand le dollar baisse, ce qui arrive classiquement en cas de baisse des taux, la qualité de la dette émergente tend à s’améliorer. 

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises en décembre 2023 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Les références à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services.