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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
11.01.24
Placements financiers : quelles opportunités pour 2024 ?

Le marché US va-t-il rester dominant dans les indices mondiaux ?

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Nuno Teixeira, Membre du Comité d’Investissement, Natixis IM Solutions

Depuis 2009, le marché américain affirme sa prédominance sur tous les autres indices mondiaux. Encore en 2023, il a déjoué tous les pronostics, signant une performance de près de 24 %. Le phénomène se répète année après année : l’écart annuel de performance entre les actions américaines et leurs homologues européennes s’établit, depuis la crise financière, à près de 6 % en devise locale et à 8 % si on tient compte de l’appréciation entre le dollar et l’euro. Cette asymétrie a modifié les équilibres globaux : le poids des actions américaines dans les indices mondiaux atteint désormais 70 % contre 46 % en 2009. Dans ce nouvel environnement, tout épargnant qui investit dans un fonds d’actions internationales s’expose alors par définition de manière significative aux valeurs américaines, au détriment des valeurs européennes ou asiatiques. 

Ce biais est-il pour autant justifié ? Sur une longue période, cela rien n’a rien d’évident. Depuis 1975, le rendement relatif des actions américaines et internationales sur des périodes mobiles de cinq ans a évolué par vagues, les phases de domination américaine pouvant toutefois s’étirer jusqu’à vingt ans, comme entre 1992 et 2003. Toute la question pour les mois à venir est donc d’anticiper le point de retournement du cycle. Pour l’instant, la conjoncture ne plaide pas dans le sens d’un rapide retour en grâce de l’Europe. Les États-Unis affichent en effet un net surcroît de croissance par rapport aux autres zones économiques. Le cycle de croissance américain s’est prolongé de manière inattendue en 2023, avec un marché de l’emploi toujours dynamique, tandis que la politique budgétaire expansionniste soutient les investissements des entreprises. L’activité pourrait ralentir en 2024, mais elle reste supérieure aux perspectives de l’autre côté de l’Atlantique. D’autant que les États-Unis peuvent s’appuyer sur un avantage considérable : l’indépendance énergétique. 

Dans cet environnement, les épargnants ont intérêt à privilégier les valeurs de croissance, véritable moteur du marché américain. Alors qu’elles bénéficient déjà à plein de la révolution de l’intelligence artificielle, les futures baisses de taux de la Réserve fédérale devraient encore soutenir la valorisation de ces titres, qui apparaît au regard des comparaisons historiques relativement raisonnable. Même si en 2023, le Nasdaq a dégagé une performance de 40 %, porté notamment par les « Sept magnifiques » :  Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla, il n’a en effet pas retrouvé son plus haut de novembre 2021. De telles performances ne pourront certes pas se répéter indéfiniment. Des risques pèsent aussi sur les marchés américains, liés notamment aux échéances politiques de fin 2024. Malgré ces aléas, pour ce début d’année, les épargnants qui cherchent de la diversification ont encore tout intérêt à investir soit directement sur le marché américain soit à retenir un fonds d’actions internationales, pour compléter leur portefeuille d’actions européennes.  

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises en décembre 2023 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Les références à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services.