Les trois actualités macroéconomiques de la semaine
La FED, suivie de la BCE, augmentent leurs taux de 0,25 %
Mercredi, la Banque centrale américaine décidait d’une nouvelle hausse de ses taux d’un quart de point de pourcentage, la onzième hausse consécutive depuis mars 2022. Une hausse qui fixe son taux directeur à 5,5 %, son plus haut niveau depuis 2001. Après une courte pause dans la remontée de ses taux, pour combattre l’inflation, la FED a donc décidé de cette nouvelle augmentation, sans présager de nouvelles hausses à l’avenir.
L’institution “continuera à évaluer les informations supplémentaires pour la politique monétaire” ce qui déterminera une éventuelle nouvelle hausse au mois de septembre. Jerome Powell, son Président, indiquait que l’inflation restait toutefois bien supérieure à l’objectif de la Banque centrale et que la FED n’anticipe plus de récession d’ici à la fin de l’année.
De l’autre côté de l’océan Atlantique, l’Europe a suivi le mouvement en augmentant à son tour, ce jeudi, son principal taux directeur d’un quart de point de pourcentage. Un taux qui se monte à quatre points de pourcentage, consécutif à une hausse la plus rapide de l”histoire de la BCE. Christine Lagarde, Présidente de la Banque centrale, avait laissé entrevoir cette hausse dans un contexte économique européen encore fortement soumis à l’inflation, malgré un recul de l’IPC à 5,5 %, majoritairement dû au recul des prix de l’énergie.
En Europe, cette hausse des taux est déjà perceptible et impacte principalement la demande de crédits des entreprises, qui atteint son plus bas niveau depuis vingt ans. Le FMI écarte toutefois le scénario d’une récession pour la région en 2023. L’objectif de Lagarde est clair : ralentir l’économie, faire baisser les prix et limiter les hausses de salaires qui entretiennent l’inflation, malgré les critiques des économies les plus fragiles comme le Portugal et l’Italie.
Récession en vue pour la zone euro ?
La zone euro traverse-t-elle une période de récession imminente ? C’est une question qui se pose après la publication des attentes des chefs d’entreprise, les indices PMI (Purchasing Managers Index). L’indice pour la zone euro a fortement baissé à 48,8 points, indiquant une contraction de l’activité économique au plus bas depuis décembre 2022. Une récession du PIB européen au troisième trimestre 2023 n’est donc pas exclue.
Les perspectives d’activité et les nouvelles affaires sont en baisse, tandis que l’emploi semble également moins dynamique. Les grands pays européens, y compris la France et l’Allemagne, sont touchés par cette détérioration. L’industrie allemande souffre particulièrement de la demande mondiale atone et de la reprise lente de l’économie chinoise après la pandémie. Dans l’ensemble, les services ne suffisent plus à soutenir l’activité économique, ce qui inquiète les experts.
Bien que certains doutent de la fiabilité des indices PMI, certains économistes estiment que la zone euro pourrait flirter avec la récession en hiver, avec la hausse des taux comme principal facteur explicatif. La Banque centrale européenne (BCE) pourrait se montrer plus prudente dans les mois à venir face à cette situation.
En parallèle, le FMI relève sa prévision de croissance mondiale à 3% pour 2023, croissance qui devrait rester stable en 2024.
Remboursement de la dette : accord entre l’Argentine et le FMI
C’est un soulagement pour l’Argentine. Le pays a en effet conclu un accord de principe avec le Fonds monétaire international (FMI) pour le remboursement de sa dette de 44 milliards de dollars. Cet accord vise à renforcer l’équilibre budgétaire et les réserves du pays en tenant notamment compte de l’impact de la sécheresse sur les exportations. L’accord devrait être finalisé au cours des prochains jours.
L’Argentine a dû faire face à des difficultés financières, malgré les efforts reconnus par le FMI. Elle souffre d’une pénurie chronique de devises, notamment de dollars, en raison de la baisse des exportations agricoles, sa principale source de revenus. Le gouvernement a annoncé des mesures pour régler ses importations chinoises en yuan plutôt qu’en dollar, mais l’inflation dépasse 100 % et des élections générales en fin d’année ajoutent à l’instabilité économique.
En plus des négociations avec le FMI, le gouvernement prévoit d’annoncer de nouvelles mesures afin de relancer les exportations agricoles ainsi que des mesures fiscales pour les importations et les grandes entreprises.
Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.
Sources :
- États-Unis : la Fed relève ses taux, au plus haut depuis 2001 I Le Figaro
- La BCE relève ses taux de 0,25 point pour atteindre son plus haut niveau depuis 2001 I Le Monde
- Les perspectives économiques de la zone euro se dégradent cet été | Les Echos
- Le FMI relève sa prévision de croissance mondiale à 3% pour 2023 I Le Figaro
- L’Argentine et le FMI annoncent un accord de principe sur le remboursement de la dette | Les Echos