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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
07.06.24

Les trois actualités de la semaine du 03.06.2024

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BCE : la baisse des taux tant attendue finalisée

Il vient d’être décidé hier, après la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), que les taux directeurs de la zone euro allaient baisser pour la première fois depuis 5 ans.

La politique de resserrement monétaire adoptée par l’Union Européenne ces dernières années fut la plus drastique de son histoire, avec notamment un envol du taux de dépôt 10 fois consécutives en un peu plus d’un an, le faisant décoller de -0,5 à 4% de juillet 2022 à septembre 2023.

Avec l’inflation s’approchant de l’objectif des 2% de l’institution et des projections économiques à nouveau crédibles, la BCE a pris sa décision. Le taux de la facilité de prêt marginal, le taux central, dit de « refi », utilisé lors des opérations de refinancement, et le taux de dépôt vont respectivement redescendre à 4,50 %, 4,25 %, et 3,75 %.

Selon les analystes, le rythme d’assouplissement monétaire de la zone euro devrait continuer sur sa lancée, avec deux réductions de taux supplémentaires pour les réunions de septembre et de décembre. Cependant, au vu de la situation sur les marchés et les salaires, la politique restera restrictive pour freiner l’activité, au moins d’ici à la fin de l’année.

France : dégradation de la note par Standard & Poor's

La semaine dernière, l’agence S&P Global Ratings a dégradé la note souveraine de la France à “AA -”, une baisse qui n'a d’ailleurs pas entraîné de hausse immédiate des taux d'intérêt pour les emprunts de l'État français. Le rendement des obligations françaises à 10 ans a même légèrement baissé, en ligne avec une tendance similaire observée dans d'autres pays de la zone euro. Par ailleurs, le « spread » (écart) entre les taux français et allemands est resté stable, indiquant une confiance continue des investisseurs.

Cette dégradation, bien que largement anticipée, reflète les préoccupations de S&P concernant l'augmentation probable de la dette publique en raison de déficits plus élevés que prévu de 2023 à 2027. Malgré cette rétrogradation, la capacité de la France à honorer ses dettes reste considérée comme très forte. La note de la France est maintenant alignée avec celle de Fitch, tandis que Moody's maintient toujours une note légèrement plus élevée.

Enfin, le gouvernement français, par la voix du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, a déclaré qu'il poursuivra ses efforts pour rétablir des finances publiques saines sans recourir à l'austérité ou à une hausse d'impôts. Des économies de 10 milliards d'euros ont déjà été annoncées pour 2024, avec des plans pour trouver 10 milliards supplémentaires. Toutefois, S&P demeure sceptique quant à la capacité des réformes actuelles à atteindre les objectifs budgétaires nécessaires.

Pétrole : niveau le plus bas en 4 mois

La dernière réunion de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a révélé des divisions internes et a conduit à une révision de la stratégie de production du groupe. En annonçant un assouplissement de ses quotas de production à partir du quatrième trimestre, l'Opep a provoqué une baisse brutale des cours du pétrole, compromettant ses efforts pour faire remonter les prix vers les 100 dollars le baril. En conséquence, le prix du Brent a chuté de 5 % en trois jours, avant de se stabiliser autour de 78 dollars le baril.

L'Opep a annoncé que huit pays remettront sur le marché 2,17 millions de barils quotidiens à partir d'octobre, en fonction des conditions de marché. Cependant, les quotas annoncés sont souvent dépassés en pratique, notamment par des pays comme le Nigeria et l'Irak, qui ont exporté ces derniers mois au-delà des niveaux fixés. En mai, la production de l'Opep a dépassé les quotas de 250 000 barils par jour, selon une enquête de Reuters.

Les marchés restent sceptiques quant aux prévisions optimistes de l'Opep sur la demande mondiale, craignant que celle-ci ne rebondisse pas de manière durable. Ces inquiétudes ont été renforcées par l'augmentation des stocks stratégiques américains de 4,1 millions de barils, suggérant une demande plus faible que prévue. La production continue des États-Unis pourrait également limiter le besoin de reconstitution des stocks, mettant en doute l'efficacité de la stratégie actuelle de l'Opep.

 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

 

Sources :