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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
31.07.25

Les trois actualités de la semaine au 31.07.2025

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Croissance : deuxième semestre prometteur pour la France 

Au deuxième trimestre, le PIB français a progressé de 0,3 %, là où les économistes misaient plutôt sur un +0,1 ou +0,2 %. Une performance inattendue, mais qui doit beaucoup à une contribution surprise : le gonflement des stocks, notamment dans l’aéronautique et l’automobile, qui a porté à lui seul la croissance à hauteur de 0,5 point. Un coup de pouce bienvenu, mais pas prévu pour être durable pour autant. 

Sous cet ensoleillement financier, l’économie hexagonale reste frileuse. La demande intérieure stagne (+0 %), l’investissement des entreprises recule (-0,3 %), et les échanges extérieurs pèsent sur la balance. Les importations bondissent plus vite que les exportations (+0,8 % contre +0,2 %), et la croissance repose davantage sur l’inertie que sur l’élan. Du côté de la consommation des ménages, quelques signaux faibles laissent entrevoir du positif. Elle redémarre légèrement (+0,1 %), tirée par les services (+0,6 %), en particulier dans l’hôtellerie-restauration. L’investissement immobilier retrouve aussi un peu de souffle. Mais rien qui puisse suffire à éclaircir un ciel économique toujours relativement nuageux. 

Avec un acquis de croissance désormais à 0,5 %, l’objectif gouvernemental de +0,7 % en 2024 semble atteignable, à condition que l’économie garde son rythme sur les deux prochains trimestres. Un pari risqué, car à la rentrée, c’est le resserrement de la ceinture budgétaire qui pourrait faire tourner la tendance. Le plan d’économies de 44 milliards d’euros, le gel des impôts sur le revenu, des collectivités et des prestations sociales font peser le doute sur les dépenses publiques et ce qui s’annonce pour la suite de l’année. 

 

Fed : taux inchangés, tensions en hausse 

Malgré les pressions répétées de Donald Trump pour pousser à la diminution, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de maintenir ses taux entre 4,25 % et 4,5 %. Une décision sans surprise, mais un vote qui trahit un fait rare : pour la première fois, deux membres du comité monétaire nommés par Trump lui-même se sont prononcés contre la décision que voulait Jerome Powell, le président de la Fed. Une opposition inédite depuis 1993, qui en dit long sur l’atmosphère électrique au sein de l’institution. 

Le doyen de la Fed se retrouve de plus en plus dans le viseur de la Maison-Blanche. Pressions politiques, critiques publiques et même intrusion surprise sur un chantier de la Fed à Washington : Donald Trump multiplie les piques, tout en chauffant les esprits avec des accusations de favoritisme ou de mauvaise gestion. Pourtant, Powell continue de défendre une ligne modestement restrictive : pas de baisse sans données solides à l’appui. Et en parlant de preuves, les chiffres sont ambivalents. L’inflation repart légèrement à la hausse (2,7 % en juin), l’économie rebondit timidement (+3 % au deuxième trimestre), mais la consommation patine et le déficit budgétaire reste abyssal, plombé par le programme « One Big Beautiful Bill » de Trump. Résultat : l’horizon économique reste flou, et Powell avance prudemment, sous la menace constante du président américain.  

Les marchés, qui espéraient une baisse en septembre, ont revu leurs espoirs à la baisse : la probabilité est tombée de 68 % à 49 % après la conférence de presse de Powell. En coulisses, les spéculations sur sa succession s’intensifient déjà. 

 

Accord transatlantique : un deal à deux vitesses 

D’un côté de l’Atlantique, Donald Trump claironne avoir signé « le plus grand deal jamais conclu ». De l’autre, l’Union européenne (UE) parle d’un « bon accord », mais individuellement, les opinions des pays membres soulignent un grand malentendu. À peine les stylos reposés et les photos officielles publiées, chacun y va de sa propre version du fameux accord commercial transatlantique, laissant experts et marchés dans une brume diplomatique épaisse. 

Premier point de friction : les promesses chiffrées. La Maison-Blanche annonce un investissement européen de 600 milliards de dollars aux États-Unis, quand la Commission rappelle qu’elle ne peut en aucun cas forcer la main aux entreprises privées. Même son de cloche pour les 750 milliards de dollars d’énergie américaine que l’UE s’engagerait à acheter : là encore, Bruxelles tempère. Ce ne sont que des intentions, pas des contrats signés de manière pérenne. Côté défense, le flou devient fiction : Washington parle de « quantités significatives » d’armes américaines achetées par l’Europe… alors que la défense reste une compétence nationale. Résultat : aucune mention officielle côté UE, et une douche froide pour les industriels européens du secteur, dont les actions ont vacillé dès l’annonce. Sur l’acier et l’aluminium, c’est le même refrain : la Commission évoque des quotas pour apaiser les tensions douanières. La Maison-Blanche, elle, ne se prononce pas, et les produits visés restent flous. Enfin, le dossier numérique brouille encore le signal : les États-Unis affirment que l’UE renonce à toute redevance sur l’utilisation des réseaux. Bruxelles rétorque qu’elle ne changera rien à sa souveraineté réglementaire. Les opérateurs européens, eux, retiennent leur souffle, espérant toujours faire contribuer les géants du streaming. 

Accord, oui, mais d’accord ou raccord, non. Et à quelques jours de la date butoir du 1er août, les diplomates européens s’affairent encore pour tenter de publier une déclaration commune qui fera consensus.  

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :