Tarifs US : début d’un nouvel ordre mondial du commerce
Clap de fin pour le libre-échange version américaine : depuis jeudi 7 août à minuit, les États-Unis imposent des droits de douane massifs sur les importations, faisant passer la taxe moyenne de 2 % à… 17,3 %. Du jamais-vu depuis les années 1930, un tournant protectionniste signé Donald Trump qui rompt brutalement avec des décennies d’ouverture commerciale.
Dans ce nouveau jeu mondial aux règles floues, tout le monde ne paie pas la même addition. Les pays de l’Union européenne s’en tirent avec 15 %, la Suisse, elle, encaisse 39 %. L’Afrique du Sud et la Serbie écopent de 30 à 35 %, pendant que le Brésil se prend un 50 % tarif vengeance, en représailles aux démêlés judiciaires de Bolsonaro. Même les grands de la Tech américaine doivent permettre l’investissement local afin d’éviter une surtaxe de 100 % sur les puces électroniques. Mais derrière cette pluie de taxes se cache une stratégie avant tout politique. L’Union européenne (UE) a déjà promis 600 milliards d’euros d’investissements aux États-Unis, comme pour acheter la paix commerciale. Résultat ? Une victoire symbolique pour Trump, et une facture bien réelle pour les consommateurs américains. Car si les importations coûtent plus cher, ce sont bien les ménages qui en verront les conséquences.
L’impact économique reste difficile à cerner. Les chiffres du chômage sont bas, mais les créations d’emplois ralentissent. La croissance tient, notamment portée par les bons chiffres des entreprises d’intelligence artificielle, mais les tensions sur les prix s’accentuent. Quant au déficit commercial, il s’est temporairement réduit… car les entreprises ont stocké avant la tempête tarifaire. En clair, le libre-échange est en congés, et personne ne sait quand - ou si - il reprendra du service.
France : le déficit commercial plonge au 1er semestre
Au premier semestre 2025, le déficit commercial s’est creusé de 4,4 milliards d’euros, pour atteindre 43 milliards au total. Si les exportations ont progressé timidement (+0,7 %), elles peinent à suivre des importations plus fortes (+1,9 %), poussant la balance dans le rouge. Et avec près de 82 milliards de déficit sur douze mois glissants, l’année s’annonce déséquilibrée.
La facture énergétique continue de peser lourd, mais c’est surtout le tissu industriel français qui montre des signes de faiblesse. Le solde hors énergie et matériel militaire s’enfonce à -27,6 milliards d’euros. Le secteur aéronautique, pourtant habitué à prendre son envol, connaît un retour sur terre, tout comme l’agroalimentaire. Le cognac, notamment, trinque face aux surtaxes chinoises, et la pharmacie, de son côté, peine à se soigner. À l’échelle géographique, les tensions commerciales s’intensifient. Si les exportations vers les États-Unis résistent encore, la Chine représente à elle seule 60 % du déficit sur les biens. L’Allemagne, pourtant premier partenaire de l’Hexagone, pèse aussi dans la balance, avec des importations en hausse (+2,5 %) et des exportations françaises en baisse (-1,1 %).
Seul rayon de soleil : les services, qui affichent un excédent de 32,3 milliards d’euros, grâce notamment au tourisme et à la finance. Mais l’excédent global reste déficitaire à hauteur de 17 milliards, miné par la baisse des revenus d’investissements à l’étranger. Pour la suite de l’année, le climat reste incertain. La hausse des droits de douane américains, conjuguée à un ralentissement européen, risque de freiner les exportations françaises. L’Insee prévoit d’ailleurs que le commerce extérieur pourrait coûter jusqu’à 0,7 point de croissance à la France en 2025.
Carburants : prix à la pompe au plus bas depuis 4 ans
C’est une éclaircie bienvenue pour les automobilistes sur la route des vacances : les prix des carburants sont à leur plus bas niveau des 4 dernières années. En juillet, le litre de gazole s’échangeait à 1,62 € et celui de Sans Plomb 95 à 1,66 € en moyenne, soit une économie de 4 à 6,60 € sur un plein de 50 litres par rapport à l’an dernier. Et les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là : certaines enseignes de grande distribution proposent du carburant à prix coûtant dans plus de 1 500 stations ce week-end de chassé-croisé.
Cette baisse n’est pas un simple coup de chance, elle s’explique par une conjonction de facteurs : les cours du pétrole, notamment le Brent, ont fléchi d’environ 10 % sur un an. L’or noir s’échange à 71 dollars le baril, loin des pics de 2023. En cause : une offre abondante car l’Opep+ a décidé d’augmenter sa production, une demande en berne sur fond de ralentissement économique mondial et de tensions commerciales, ainsi qu’une hausse de l’euro face au dollar, qui allège mécaniquement la facture du carburant importé.
Et ce n’est pas que le gasoil qui profite. Les voitures électriques aussi ne sont pas en reste. Un opérateur propose une recharge à 29 centimes/kWh pour ses abonnés, contre 54 centimes en moyenne, jusqu’à la fin de l’été. De quoi ravitailler sur les routes des vacances, sans trop se ruiner.
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