This website requires JavaScript.

Accueil

Dossiers

Articles

Vidéos

Lexique

Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
17.07.25

Les trois actualités de la semaine au 17.07.2025

Retour aux articles

Bourse : pour les investisseurs, l’été s’annonce risqué 

Les marchés boursiers profitent peut-être du soleil… mais pas sûr qu’ils évitent l’orage. Entre tensions géopolitiques, dette américaine qui inquiète, valorisations délirantes en Bourse et incertitudes économiques, les investisseurs risquent de beaucoup transpirer cet été. 

Premier grain de sable : les tarifs américains. Lors du « Liberation Day » du 2 avril, jour de l’annonce des droits de douane imposés sur le reste du monde par Donald Trump, les indices boursiers ont chuté brutalement. Ils ont depuis lors repris des couleurs (+25 % pour le S&P 500, +15 % pour l’Euro Stoxx 50), mais un nouveau tour de vis tarifaire le 1er août pourrait provoquer une sévère douche froide. Deuxième pépin : les résultats d’entreprises. Avec un ratio de valorisation de 22 fois les bénéfices anticipés à douze mois en bourse, les marchés semblent oublier que la croissance ralentit. Cette valeur, inhabituellement élevée, proche de son record de 24 atteint à la fin du Covid-19, s’établit en moyenne entre 16 et 17 sur 30 ans. Un simple accroc du côté des géants de la tech et les marchés mondiaux pourraient tous chanceler sévèrement. Troisième hic : l’obligataire. Le taux des bons du Trésor américain à dix ans s’affiche à 4,40 %, contre seulement 2,70 % pour son cousin allemand. Ce décalage traduit une perte de confiance envers la politique budgétaire des États-Unis (One Big Beautiful Bill Act), qui aggraverait une dette déjà galopante. Dernier mistigri, et pas des moindres : la baisse du dollar face à l’euro, qui trahit une défiance plus large vis-à-vis des grandes dettes souveraines. Si les partenaires de l’Amérique décident de réduire leurs investissements en dollars, les marchés pourraient vaciller davantage. 

En clair, l’euphorie actuelle des marchés ressemble à un château de sable trop proche du bord de mer. Quoi qu’il en soit, la volatilité est de retour, et l’été sera à surveiller de près pour les investisseurs.  

  

Europe : 1.500 milliards d’euros de dette en vue pour 2026 

Chaque seconde qui passe, la dette française enfle de 5.000 euros, alerte François Bayrou. Mais ce phénomène n’est pas isolé. En 2026, les États européens devraient battre un record en empruntant 1.500 milliards d’euros, soit 100 milliards de plus que cette année, et un palier historique tiré par la hausse des remboursements et la réactivation des politiques de défense. 

Premier sur la ligne de départ : la France, avec un programme d’emprunt estimé à 380 milliards d’euros, dont 200 milliards pour refinancer les anciennes dettes. Malgré une baisse modeste des besoins de financement net (175 milliards, soit 15 milliards de moins par rapport à 2025), le poids de l’héritage budgétaire reste lourd, et l’État pourrait devoir gonfler son programme selon le niveau des rachats anticipés déjà effectués. Mais Paris n’est pas seul sur le podium. Surprise : l’Allemagne, habituellement plus sobre, arrive ex aequo avec l’Italie, avec chacune 360 milliards d’euros à lever. Berlin enclenche son vaste plan de relance verte et militaire à 1.000 milliards d’euros, quand Rome, elle, tente de freiner les ardeurs de sa dette, en réduisant ses nouvelles émissions malgré l’augmentation des remboursements. 

Dans un contexte où la BCE a rangé son chéquier (fini les rachats d’obligations), les États de l’Union européenne devront jongler entre refinancement et crédibilité budgétaire pour éviter que les marchés ne leur servent une addition salée. 

 

Royaume-Uni : la City enclenche ses réformes financières 

Changement de décor sur les rives de la Tamise : la nouvelle chancelière de l’Échiquier, (ministre du gouvernement du Royaume-Uni chargé des finances et du trésor) Rachel Reeves, vient de dégainer un ambitieux paquet de réformes pour donner un second souffle à la City et réveiller une économie britannique en petite forme. Un plan d’action que certains n’hésitent pas à qualifier de plus gros lifting du secteur financier depuis la crise de 2008. 

À la clé : des prospectus simplifiés pour les entreprises souhaitant lever des capitaux, des prêts immobiliers facilités pour les revenus modestes, et une incitation à remettre les Britanniques en bourse. En somme, Londres veut raviver l’esprit d’action… en actions. Des campagnes de communication sont prévues pour redonner aux particuliers le goût d’investir, alors que la Bourse de Londres pâtit d’un désintérêt croissant des épargnants locaux. Côté banques, le plan prévoit d’assouplir certaines règles post-crise financière. Notamment, les petits établissements auront jusqu’à 2028 pour se conformer aux normes de Bâle III, des mesures visant à renforcer la réglementation, le contrôle et la gestion des risques des banques prises par le Comité de Bâle, forum sur le contrôle bancaire. Le seuil de dépôts exigeant un plan de résolution en cas de faillite a aussi été doublé à 100 milliards de livres. Ces deux décisions sont une manière de libérer des marges tout en promettant que la sécurité ne sera pas sacrifiée sur l’autel de la croissance. 

Mais tout cela se joue dans un contexte budgétaire sous tension : contraction de l’économie deux mois d’affilée, craintes de hausses d’impôts à l’automne, et rumeurs persistantes d’un impôt sur la fortune. La promesse ? Faire de la régulation un levier de compétitivité plutôt qu’un frein à l’essor.

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :