This website requires JavaScript.

Accueil

Dossiers

Articles

Vidéos

Lexique

Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
24.07.25

Les trois actualités de la semaine au 24.07.2025

Retour aux articles

BCE : pause estivale pour les baisses de taux 

Après un marathon monétaire de baisses de taux, huit allègements d'un quart de point en un an, la Banque centrale européenne (BCE) s’accorde une pause ce jeudi. Le taux de dépôt se stabilise à 2 %, celui de la facilité de refinancement à 2,25 % et le prêt marginal à 2,4 %. Mais derrière le calme apparent, les nuages s’accumulent au-dessus de Francfort, à cause des caprices tarifaires de Donald Trump. 

Depuis juin, le taux de dépôt a déjà fondu de 4 % à 2 %. L’inflation semble tourner autour de 2 %, et les hausses de salaires ralentissent, passant de 3,6 % en mai à 3,1 % en juin. De quoi justifier une pause bien méritée pour les banquiers centraux européens… sauf que les vents contraires se lèvent. La menace de droits de douane à 30 % brandie par Washington sur les produits venant de l’Union Européenne pourrait coûter jusqu’à 0,3 point de croissance à la France, si Bruxelles réplique. Dans ce scénario, la BCE serait contrainte de desserrer à nouveau la vis monétaire pour soutenir l’économie. Du côté des changes, l’euro est en pleine forme face au dollar (+15 % depuis janvier, il faut désormais 1,1655 dollar pour un euro). Cependant, même si la valorisation nouvelle de la monnaie est positive sur l’aspect financier, elle inquiète sur le plan inflationniste. Si la monnaie unique venait à dépasser les 1,20 $, cela pourrait faire baisser l’inflation en dessous des objectifs, forçant la BCE à intervenir. Les économistes estiment qu’un euro trop fort pourrait raboter l’inflation de 0,2 % par an pendant trois ans. 

Pour le moment, la BCE choisit l’attente stratégique. Mais à la rentrée après un été volatil sur les marchés, la politique monétaire pourrait bien se métamorphoser encore. 

 

Bourse : rachats d’actions records projetés pour 2025 

2025 n’a pas encore tiré sa révérence que déjà, elle bat tous les records en matière de rachats d’actions. Des États-Unis au Japon en passant par le Royaume-Uni, les grandes entreprises cotées se sont mises à racheter leurs propres titres à tour de bras. Au total, ce sont 293,5 milliards de dollars qui ont été récoltés pour les géants du S&P 500 au premier trimestre, 39 milliards de livres pour les mastodontes londoniens, et un plus haut historique au Japon où les sociétés ont racheté en moyenne 1,4 % de leur capital. 

Cette générosité cache néanmoins une prudence : si les trésoreries débordent, c’est aussi parce que les entreprises, frileuses face à l’incertitude géopolitique et économique, préfèrent jouer la carte du retour aux actionnaires plutôt que celle du pari industriel. Moins de fusions, moins d’investissements, plus de rachats. Un repli rémunérateur, en quelques sortes. Les rachats d’actions ont même détrôné les dividendes dans le cœur des directions financières. Moins engageants, plus flexibles, ils permettent de soutenir le cours sans affecter celui-ci négativement si les rachats enregistrent une légère diminution, contrairement aux dividendes qu’il est complexe d'abaisser sans riposte des investisseurs. 

Résultat : la stratégie paie, et les performances s‘envolent. Les banques européennes, par exemple, ont vu leur valeur boursière grimper de 31 % cette année, dopées par des rachats records de 46 milliards d’euros, en hausse de 30 % par rapport à 2023. Et à Wall Street, ces programmes ont servi de parachute lors des secousses d’avril, où la chute des cours a poussé les entreprises à racheter à prix cassés, amortissant le choc. Ainsi, dans un marché où les investisseurs institutionnels (banques, assureurs, hedge funds) se sont montrés frileux par rapport au marché américain à cause des tensions commerciales, ce sont les entreprises et les particuliers qui ont alimenté les croissances de la Bourse. Ils ont été, cette année, les seuls acteurs à acheter plus d’actions Outre-Atlantique qu’ils en ont vendu. 

  

Café : baisse des prix grâce à une météo moins capricieuse 

Après avoir surchauffé, les cours du café redescendent doucement de leur percolateur. L’arabica, star des cafés filtres, a vu son prix fondre de près de 30 % depuis février, tombant à 3 dollars la livre à New York. Même le robusta, plus modeste mais plébiscité dans les cafés solubles, a perdu près de 40 % sur la même période. En cause : un ciel plus clément et des récoltes qui reprennent des couleurs. 

Au Brésil, la production de café repart à la hausse (+2,7 %), promettant une récolte record de 55,7 millions de sacs. L’offre mondiale suivrait le mouvement, avec un pic prévu à 178,7 millions de sacs selon l’USDA, département américain de l'Agriculture. Mais derrière ces chiffres, tout n’est pas aussi rose : l’arabica brésilien, touché par des pertes précoces de cerises, devrait voir sa production chuter de 6,6 %, laissant la place au robusta, dont la récolte bondit de 28 %. Résultat des courses : les deux variétés n’ont plus vraiment le même goût du côté du prix. Alors qu’à l’automne dernier, l’arabica ne coûtait que 20 % de plus que le robusta, l’écart atteint désormais 80 %, poussant les acheteurs à reconsidérer ce dernier, devenu une alternative beaucoup moins chère. 

Si les prix se stabilisent côté consommateur, l’avenir est incertain pour les torréfacteurs. Ils subissent toujours davantage de coûts dû aux pertes élevées apportées par les incertitudes climatiques persistantes et des droits de douanes venus des États-Unis sur le café brésilien alors que les exportations brésiliennes couvraient 30 % de la consommation américaine. 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :