Commerce : l’excédent européen fond sous les coups des droits de douane US
L’Union européenne encaisse de plein fouet la nouvelle salve protectionniste de Donald Trump. Au deuxième trimestre, son excédent commercial a fondu de près d’un tiers, à 26,1 milliards d’euros contre 37,1 un an plus tôt.
Les exportations automobiles et chimiques sont les premières touchées, avec l’Allemagne en première ligne. Et ce n’est pas seulement l’Amérique : le déficit vis-à-vis de la Chine explose, atteignant 91,8 milliards (+27 % sur un an).
Coincée entre deux géants, l’UE doit d’urgence muscler son marché intérieur si elle veut limiter sa dépendance au commerce extérieur. Les économistes anticipent déjà un durcissement protectionniste de Bruxelles dans les mois à venir.
Allemagne : la croissance cale, la reprise repoussée
Le miracle industriel allemand prend l’eau. Selon l’Office fédéral des statistiques, le PIB s’est contracté de 0,3 % au deuxième trimestre, bien plus que la première estimation (-0,1 %).
Exportations en berne (-3,9 % vers les États-Unis), investissements en recul, production industrielle en panne : le cocktail est amer. La Bundesbank table désormais sur une stagnation cet été, tandis que la ministre de l’Économie appelle à des réformes « courageuses » pour restaurer la compétitivité. Les espoirs de rebond avant 2026 s’amenuisent, et Berlin encaisse encore le coût énergétique et les séquelles des récessions passées.
Les observateurs jugent que sans un allègement rapide des charges, l’industrie allemande pourrait perdre durablement son statut de moteur européen.
France : l’OAT subit le risque politique
La politique française s’invite sur les marchés. L’annonce de François Bayrou de solliciter la confiance de l’Assemblée le 8 septembre a ravivé la nervosité des investisseurs. Résultat immédiat : le CAC 40 a chuté de 1,6 % et les taux d’emprunt français à 10 ans ont dépassé 3,5 %, frôlant ceux de l’Italie.
Dans l’Hémicycle, la survie du gouvernement est ténue : la gauche, la droite et le RN annoncent déjà qu’ils voteront contre. Et la perspective de nouvelles taxes pour boucler les comptes publics n’arrange pas la confiance… des marchés.
Les analystes financiers redoutent désormais que la France devienne l’homme malade de la zone euro en matière de dette souveraine.
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