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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
21.08.25

Les trois actualités de la semaine au 21.08.2025

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Wall Street : les doutes sur l’IA et les taux ébranlent la Big Tech 

Après un printemps euphorique, l’été s’annonce plus chahuté pour les géants de la tech. Les « sept magnifiques », ont reculé de 3 % en quelques jours, emportant avec eux le Nasdaq, indice phare des valeurs technologiques.  

La Big Tech à Wall Street avait pourtant vu ses valeurs poussées à des sommets en un rien de temps grâce à la suspension des droits de douanes sur les microprocesseurs : les 7 ont progressé de 47 %, tandis que le Nasdaq prenait 40 %, bien plus que le S&P 500, indice à teinte plus classique et moins axé sur la technologie. Qui aurait cru que ce secteur, avec un vent en poupe depuis le début d’année, pouvait être même pendant un instant délaissé par certains de ses investisseurs ?  

La cause de cette secousse est simple : des valorisations stratosphériques et une dépendance grandissante aux promesses de l’intelligence artificielle (IA). Les champions du secteur se paient aujourd’hui 31 fois leurs bénéfices attendus, bien plus que les 24 fois du S&P 500 ou les 22 fois du Dow Jones : un emballement qui rappelle à certains la bulle Internet du début des années 2000. D’autant que de nombreux CEO des leaders du domaines ont rappelé dans les récentes semaines que le secteur devait être mis en garde contre trop d’optimisme sur l’IA. Une étude MIT, affirmant que 95 % des entreprises n’en tirent pour l’instant aucun profit, n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Et par-dessus le marché (littéralement) s'ajoutent des incertitudes autour des perspectives de la politique monétaire Outre-Atlantique : les investisseurs attendent fébrilement le discours de Jerome Powell, Président de la Réserve fédérale américaine (Fed) à Jackson Hole. L’institution bancaire, prise entre inflation persistante et pressions politiques, pourrait freiner les espoirs de baisses de taux rapides. De quoi amplifier les oscillations de la Big Tech en bourse. 

 

Chine : une concurrence interne qui menace l’économie 

Le « Neijuan », mot de mandarin qui désigne une course effrénée sans gain réel, est devenu le miroir d’une Chine enlisée dans sa propre hyperconcurrence. De l’automobile au photovoltaïque, les prix cassés et les ventes à perte fragilisent des industries pourtant soutenues à coups de milliards par Pékin. Dans l’automobile, les marges ont fondu de 7,3 % en 2018 à 3,9 % en 2024, et certains modèles des voitures électriques les plus populaires se sont bradés jusqu’à –30 %, obligeant les rivaux à suivre sous peine de disparaître. Dans le solaire, la chute des prix du silicium a entraîné 40 milliards de pertes et des milliers de suppressions d’emplois. Même l’acier ploie sous des surcapacités chroniques. 

Face à cette spirale, Pékin sort le grand jeu réglementaire. Dès octobre, une loi anti-concurrence revisitée interdira les subventions locales qui faussent le jeu et renforcera les contrôles sur la qualité des produits. En parallèle, les autorités poussent à restreindre la production et à consolider les secteurs autour de champions plus solides. Une manière de remettre de l’ordre, sans abattre brutalement les capacités.

Mais le vrai blocage reste celui de la demande intérieure. Pékin tente de revigorer la consommation en augmentant les salaires publics, le salaire minimum ou les aides sociales. L’objectif affiché est d’éviter la « japonisation », cette stagnation où ménages et entreprises s’attendent à toujours moins cher et freinent leurs dépenses comme leurs investissements. 

  

Lithium : emballement des prix sur les marchés 

Cette semaine a vu un grain de sable, ou plutôt de lithium, faire trembler tout un marché. La fermeture pour trois mois de la mine chinoise de Jianxiawo, exploitée par le premier producteur mondial de batteries, a fait bondir les prix du carbonate de lithium de 8 % en quelques jours. Et depuis, la courbe ne cesse de grimper : Du 1er au 18 août, le métal a pris +27 %.  

Pourtant, cette mine ne représente que 5 % de la production mondiale, et l’offre reste excédentaire au moins jusqu’en 2026. Comment expliquer ce paradoxe ? La réponse est autant par l’émotion que par la spéculation. Après trois années de dégringolade, le prix du lithium ayant chuté de 90 % depuis son pic de 2022, le moindre signal du métal est amplifié. Investisseurs en quête de rebond, offre excédentaire et rumeurs d’un durcissement des normes environnementales et capacitaires de la part de Pékin suffisent à allumer la mèche. Les échanges de contrats à terme se multiplient, parfois déconnectés de la réalité physique, un scénario qui rappelle la flambée de l’acier en 2021, où le minerai avait vu ses prix grimper de 30 % sans aucun mouvement du côté des fondamentaux du marché physique (production minière, investissements, licences, offre et demande). 

Derrière ces mouvements se cache surtout un marché encore immature, peu transparent et très exposé aux décisions politiques. Pékin doit rendre le 30 septembre ses conclusions sur sept autres mines, de quoi tenir les spéculateurs en haleine. En attendant, le lithium retrouve de la valeur, sous couvert de volatilité. 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :