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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
23.10.25

Les trois actualités de la semaine au 23.10.2025

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BCE : les taux devraient rester inchangés jusqu’en 2027 

Après un an de détente monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) semble avoir trouvé son point d’équilibre. À 2 %, le taux de dépôt resterait inchangé jusqu’en 2027, selon une majorité d’économistes sondés par Reuters. L’institution estime que sa politique actuelle est suffisamment solide pour contrer de possibles tensions inflationnistes, alors même que les prix à la consommation ont légèrement accéléré à 2,2 % en septembre. La fin du cycle de baisses paraît donc actée, laissant place à une phase de stabilité prudente, dans un contexte où l’économie européenne avance à un rythme modéré mais constant. 

La BCE a déjà réduit ses taux de 200 points de base entre mi-2024 et mi-2025 pour contrer la flambée des prix. Parmi les économistes interrogés par l’agence de presse, 7 sur 10 anticipent un statu quo prolongé pour cette année, et 57 % d’entre eux pensent que cette pause se maintiendra jusque fin 2026. Ce calme monétaire contraste avec la politique plus souple envisagée par la Réserve fédérale américaine (Fed), qui pourrait encore baisser ses taux cette année face à un marché du travail plus fragile et aux tensions tarifaires venues de Washington. De quoi renforcer l’euro, qui bénéficie du maintien de taux stables sur le Vieux Continent. 

Côté croissance, l’horizon reste stable mais nuancé : la zone euro progresserait de 1,2 % en 2025 et 1,1 % en 2026, avant un léger rebond attendu à 1,4 % en 2027. Une trajectoire tirée par les dépenses budgétaires des États membres, mais freinée par un climat politique tendu, un ralentissement industriel allemand et toujours plus d’incertitudes budgétaires françaises. 

 

IA : euphorie des marchés, spectre d’une bulle spéculative ? 

L’intelligence artificielle (IA) fascine autant qu’elle inquiète. En quelques mois, les valorisations des acteurs du secteur ont grimpé en flèche, portées par des promesses de croissance à long terme et par une course effrénée aux investissements dans les infrastructures numériques (représentant près de 1 500 milliards de dollars de dépenses). Mais derrière l’enthousiasme, certains observateurs s’interrogent : ne serait-on pas en train de revivre les excès de la bulle Internet des années 2000 ? Car entre capitalisations record, faibles marges et dépendance à des technologies encore peu rentables, les signaux d’alerte se multiplient. 

Comme à la fin des années 1990, les investissements explosent. Pourtant, la rentabilité se fait attendre : près de 80 % des entreprises du secteur ne dégageraient toujours aucun bénéfice. De plus, les valorisations boursières s’emballent. Le ratio cours/bénéfices du principal indice américain frôle désormais les niveaux observés lors des années 2000, et la valeur totale des entreprises cotées Outre-Atlantique dépasse plus de trois fois le PIB national. Un record absolu, qui a de quoi rappeler les excès de la bulle « dot-com » (“.com” : terme correspondant à la bulle internet qui a fait trembler Wall Street en 2000), où la foi dans le progrès technologique avait parfois remplacé la réalité économique.  

Pour autant, tout n’est pas comparable. Le marché de l’IA reste concentré entre quelques grands groupes solides et leader du domaine, capables d’absorber une partie du choc en cas de ralentissement. Mais les enchevêtrements d’accords entre acteurs du secteur et la dépendance à un nombre restreint de fournisseurs font planer le doute sur la solidité du modèle. Nous ne sommes plus en doute de deviner que l’IA transformera nos quotidiens économiques. Reste à savoir si ces derniers seront fait de croissance durable… ou de spéculations arrivées à leur terme. 

  

Danemark : ralentissement, mais pas de tempête économique 

L’économie danoise traverse une zone de turbulence, marquée par d’importantes vagues de licenciements dans plusieurs fleurons industriels et une chute de près de 40 % de l’OMXC20, son principal indice boursier sur un an. Après une année 2024 exceptionnelle (+3,6 % de croissance) portée par le dynamisme du secteur pharmaceutique, la prévision de croissance pour 2025 a été divisée par deux, à 1,4 %. Un ralentissement qui alimente les craintes d’un « effet Nokia », ce scénario où la dépendance à un secteur dominant fragiliserait l’ensemble du pays. 

Mais le royaume scandinave dispose d’un socle économique solide. Excédent budgétaire record à 4,5 % du PIB, dette publique limitée à moins de 30 %, chômage sous les 3 % et création nette de 3 000 emplois par mois : les fondamentaux restent au vert. Les experts relativisent donc l’impact des plans sociaux récents, car les entreprises concernées ont réduit leurs coûts, et non leur production. Et même si la chute des cours boursiers peut peser sur la richesse des ménages, l’exposition des Danois reste limitée grâce à un faible taux d’investissement en actions. 

En somme, le Danemark reste loin du scénario finlandais des années 2000. Son économie, plus diversifiée et tournée vers les services, l’énergie et la logistique, continue d’avancer malgré les remous. Reste une incertitude : la demande intérieure peine à redécoller, freinée par un climat géopolitique tendu et une confiance des ménages encore frileuse.  

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :