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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
16.10.25

Les trois actualités de la semaine au 16.10.2025

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Marchés : motions de censures éloignées, bourse soulagée 

Les marchés français reprennent leur souffle après des semaines assez irrespirables. Le taux d’emprunt de l’État à 10 ans est retombé à 3,37 %, son plus bas niveau depuis la mi-août, tandis que l’écart avec le taux allemand, le spread (indicateur clé de confiance des investisseurs) s’est réduit à 0,78 point. Résultat des courses : la Bourse de Paris s’est envolée, affichant une hausse de plus de 2,5 %, portée par un rebond des valeurs phares de la cote. Une éclaircie bienvenue pour les marchés obligataires comme pour les actions, qui retrouvent un peu de sérénité. 

Ce regain de confiance s’explique avant tout par l’amélioration du climat politique français. En présentant son discours de politique générale, le Premier ministre a réussi à écarter le spectre d’une motion de censure immédiate, notamment grâce à la suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028. Ce signal de stabilité a rassuré les investisseurs, qui y voient un apaisement provisoire du risque institutionnel. Mais la détente pourrait n’être que passagère : le coût budgétaire de cette mesure, estimé à près de 2 milliards d’euros d’ici 2027, devra être compensé pour éviter d’alourdir davantage une dette publique déjà supérieure à 115 % du PIB. 

Toutefois, les marchés n’ont pas oublié les remous récents. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, la France reste scrutée pour la solidité de ses finances et de sa gouvernance. Malgré la baisse des taux, le pays demeure sous la menace d’une nouvelle dégradation de sa note souveraine. Si la trêve politique se confirme, elle pourrait offrir un répit bienvenu aux investisseurs. Mais dans un contexte d’endettement élevé et de croissance fragilisée, le temps restera nuageux sur le paysage financier hexagonal. 

  

Argent : record de valorisation vieux de 40 ans pulvérisé 

Après l’or vient le tour de l’argent. Le métal blanc vient de franchir un cap symbolique : 50 dollars l’once, un record vieux de plus de quarante ans. Depuis janvier, sa valeur a bondi de près de 80 %, contre environ 55 % pour l’or. Un emballement alimenté par des tensions logistiques à Londres, où les stocks s’épuisent face à des transferts massifs vers les États-Unis, redessinant l’équilibre mondial du marché des métaux précieux. 

Au-delà des pénuries ponctuelles, ce rallye s’inscrit dans un contexte plus large : les investisseurs se ruent sur les valeurs refuges, inquiets de l’envolée des dettes publiques et d’un dollar en perte de vitesse. L’argent profite également de la nervosité des marchés financiers après la flambée des actions liées à l’intelligence artificielle, perçue par certains comme une bulle. Enfin, la détente monétaire américaine a affaibli l’attrait des obligations, poussant les capitaux vers les métaux précieux, déjà dopés par la hausse continue de l’or. 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. À la différence de son cousin doré, l’argent joue un double rôle : il est à la fois actif de protection et ressource industrielle clé. Utilisé dans les batteries, les panneaux solaires ou les semi-conducteurs, il subit une demande croissante que l’extraction et le recyclage peinent à suivre. Ce déséquilibre durable entre offre et demande pourrait maintenir la flamme : certains analystes voient déjà le métal argenté viser les 65 dollars l’once d’ici deux ans. 

 

PME : les groupes français tournent le dos au monde 

L’élan international des petites et moyennes entreprises (PME) françaises balbutie. D’après le dernier baromètre de l’export, la part du chiffre d’affaires réalisée à l’étranger a dégringolé à 14 % en 2025, contre 25 % deux ans plus tôt. Un repli généralisé, qui traduit une perte d’appétit pour l’aventure internationale dans un climat économique et politique instable. L’industrie, particulièrement tournée vers l’extérieur, encaisse le plus grand choc : seules 35 % des entreprises du secteur déclarent encore une activité à l’export, contre près de 70 % l’an dernier. 

À cause de tensions géopolitiques, variations monétaires défavorables, et incertitude politique en France, les dirigeants de PME se montrent plus frileux : plus d’un sur deux n’envisage aucun développement à l’international. Face à cette tendance, les acteurs publics tentent de raviver la flamme. Bpifrance et Business France ont lancé cet été un accompagnement sur mesure, un diagnostic « coup de pouce », destiné à aider 200 entreprises dès cette année, puis 2 000 d’ici 2028. Un soutien bienvenu, alors que les exportations des sociétés accompagnées ont déjà reculé de 10 à 15 % sur un an. 

Pourtant, l’export reste pour beaucoup une bouée de croissance et une manière de diversifier les risques. Si certaines entreprises préfèrent la prudence, d’autres y voient une nécessité stratégique pour atteindre la taille critique et soutenir l’emploi. Car à l’heure où la France compte environ 130 000 exportateurs, loin derrière ses voisins européens, renforcer cette ouverture sur le monde apparaît comme un levier incontournable pour relancer la compétitivité et soutenir la croissance nationale.

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :