UE : l’électricité solaire devance le charbon pour la 1ère fois
2024 marque une année historique pour l'Union européenne : pour la première fois, l'énergie solaire a dépassé le charbon dans le mix électrique des 27 pays membres. Selon le rapport « European Electricity Review » du think tank Ember, près de la moitié de la production annuelle d’électricité est issue de sources renouvelables.
En outre, les combustibles fossiles ont vu leur part fondre à 29 % en 2024, contre 39 % en 2019. Cette bascule n’a rien d’anecdotique : en quatre ans, la croissance solaire et éolienne ainsi que la remise en vigueur de l’hydraulique apportée par le Pacte Vert pour l'Europe en 2019 ont permis d’économiser près de 59 milliards d’euros en importations de combustibles fossiles. Quant aux émissions du secteur électrique, elles ont chuté de moitié par rapport à leur sommet de 2007. Partout en Europe, le solaire s'impose en maître, et plus de la moitié des pays de l’UE ont réduit la part du charbon à moins de 5 %. La France, quant à elle, brille encore plus que ses voisins en franchissant pour la première fois le pourcentage symbolique des 95 % de l’électricité produite totale issue du bas carbone.
Pourtant, la transition n’est pas sans défis : l’intermittence des énergies renouvelables a provoqué une hausse des prix négatifs sur les marchés, tandis que le stockage, clé de voûte du système, reste insuffisant. En 2023, la capacité de stockage des batteries a doublé, atteignant 16 GW, mais elle reste concentrée dans quelques pays comme l'Allemagne et l'Italie. Afin de continuer sur cette lancée, des investissements massifs restent à faire pour façonner le solaire et l’éolien en véritables piliers de la compétitivité européenne de demain.
Tourisme : année 2024 record pour la France
Avec plus de 100 millions de visiteurs étrangers, la France a signé une année 2024 record, portée par des événements majeurs tels que les Jeux Olympiques et Paralympiques, les 80 ans du Débarquement en Normandie ou la réouverture de Notre-Dame de Paris.
Dans un contexte global de reprise du tourisme aux niveaux pré-Covid, l’Hexagone conserve sa place de première destination touristique mondiale, qu’elle occupe depuis plus de 30 ans. Atteignant un montant jamais vu auparavant de 71 milliards d’euros, les recettes générées par les touristes étrangers ont ainsi été boostées de de 12 % en un an, pour représenter 7,5 % du PIB total tricolore sur l’année. Pourtant, si le pays brille par son affluence, il reste devancé par l’Espagne en termes de sommes récoltées par les voyages sur le territoire : nos voisins ibériques ont engrangé 126 milliards d’euros, avec près de 10 millions de touristes en moins. Le défi ? Encourager les visiteurs à prolonger leur séjour et à gonfler leur panier moyen, notamment en exploitant les périodes creuses, comme le souligne la ministre déléguée au Tourisme. Des initiatives comme l’hôtellerie de plein air haut de gamme ou l’essor des plateformes de séjour dopent déjà la fréquentation (+7,3 % de nuitées), mais des efforts restent nécessaires, surtout face à une clientèle internationale exigeante.
Par ailleurs, l’année s’est clôturée en beauté dans les stations de ski, grâce à un enneigement favorable (+3 % de fréquentation), et les prévisions pour 2025 laissent entrevoir une hausse de 10 % des arrivées internationales. Si la France veut grimper sur le podium des recettes, elle devra repenser ses infrastructures et sa stratégie, dont les modèles datent des années 1960 et souffre d’un manque d’innovation.
Dette : 134 milliards d’euros d'obligations d’État débloqués
Le gouvernement peut souffler un peu : l’émission d’une nouvelle obligation d’État sur 15 ans « longs » a connu un succès rare. Bercy visait 10 milliards d’euros, mais les investisseurs ont répondu à l’appel avec un appétit record : 134 milliards d’euros de demandes. Cette performance conforte la place de la France comme acteur de poids sur le marché obligataire européen, malgré un contexte économique et politique toujours sous tension.
Pour maximiser ses chances, l’Agence France Trésor (AFT) a joué finement en ajustant la maturité à 17 ans et demi, un choix dicté par une écoute attentive des attentes des investisseurs. Résultat : plus de 450 participants, venus de tous horizons – gérants d’actifs, fonds de pension, banques centrales – ont répondu présents, séduits par les rendements attractifs des titres français.
Mais pourquoi un tel engouement ? D’abord, les taux français, actuellement autour de 3,26 % pour les emprunts à 10 ans, sont redevenus alléchants après leur pic de décembre. De plus, le « spread », écart de taux avec la dette allemande - jugée la plus sûre de la zone euro - qui sert de mesure de la prime de risque de la dette française, a connu une nette diminution, perdant 9 points de base en une semaine pour atteindre les 76. Ensuite, les investisseurs institutionnels, comme les assureurs, apprécient la sécurité des obligations françaises, qu’ils conservent jusqu’à leur échéance. Enfin, la France bénéficie d’un avantage stratégique : sa forte présence dans les indices obligataires mondiaux, qui oblige les grands investisseurs à acheter ses titres. Reste à savoir si cet appétit se maintiendra face aux défis à venir.
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