Bitcoin : la barre des 100 000 dollars à portée de main
“Never sell your bitcoin” (« Ne vendez jamais vos bitcoins ») disait Donald Trump lors d’une conférence à Nashville en juillet dernier. Depuis la réélection du président américain le 5 novembre dernier, la monnaie virtuelle la plus populaire a enregistré une hausse de 39 % pour flirter avec les 100 000 dollars. L’effet crypto-monnaies est bien réel, puisque le dogecoin, le solana ou l’ether ont aussi profité de l’engouement, en atteignant des performances respectives de +130 %, +60 % et +30 %.
L’élection, seule cause de cet envol ? Pas si sûr. Le « halving » (division par 2) d’avril, venu réduire de moitié la production de bitcoins, a joué un rôle clé en limitant l’offre, empêchant la descente des prix, tandis que l’adoption croissante de la monnaie virtuelle par les fonds indiciels cotés (Exchange Traded Funds, ETF), dont la demande dépasse déjà la production quotidienne, a également participé à leur valorisation. De plus, la baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) encourage les Américains qui ont pour 16% d’entre eux déjà investi dans des crypto-actifs, à diversifier leurs portefeuilles, plaçant le bitcoin comme véritable refuge en or numérique. Résultat : les volumes échangés ont explosé, dépassant 400 milliards de dollars par jour, et la capitalisation globale des cryptos s’est envolée à plus de 3 000 milliards.
La perspective d’une réglementation plus claire et institutionnalisée promise par Trump est un facteur décisif dans l’avenir de la valorisation des crypto-monnaies. Une refonte de la SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme boursier américain) en instance plus adepte aux devises virtuelles, combinée à des initiatives comme une réserve stratégique de bitcoins, pourrait encore booster la confiance des investisseurs et engendrer la création de davantage de fonds utilisant la crypto comme monnaie d’échange. Le bitcoin et ses acolytes semblent surfer sur une vague de facteurs favorables, mais qu’en sera-t-il pour le futur ? À suivre, mais pour l’heure, l’univers des cryptos brille de mille feux.
M&A (Mergers and Acquisitions ou fusion-acquisition) : record de dépenses des fonds en zone euro
Les fonds de private equity n’ont pas compté leurs sous au troisième trimestre, payant des prix records pour leurs acquisitions dans la zone euro. Ils ont déboursé en moyenne l’équivalent de 10,1 années d’EBITDA (“Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization”, ce qui signifie “Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement”) des PME ciblées, contre 9,3 au trimestre précédent. Les industriels, plus raisonnables, se sont limités à 8,8 années d’EBITDA. Résultat : l’écart entre ces deux types d’acheteurs a doublé en quelques mois, atteignant 1,3 année d’EBITDA supplémentaire versée par les fonds.
Qu’est-ce qui motive cet appétit ? Le recul des taux d’intérêt a permis aux fonds de profiter d’un effet de levier plus accessible et d’accéder à des capitaux abondants. Ils n’ont pas hésité à se positionner sur des actifs de qualité, représentant 57 % des transactions payées à plus de 15 fois l’EBITDA. Depuis 2021, une tendance s’installe : les fonds paient en moyenne 0,9 année d’EBITDA de plus que les industriels, inversant une dynamique vieille de près de 16 ans. Du côté des grandes entreprises, la prudence reste de mise. Elles concentrent leurs efforts sur des opportunités moins coûteuses, représentant 60 % des opérations conclues à moins de 7 fois l’EBITDA. Pour elles, il s'agit de jouer la carte de la sobriété, tandis que les fonds misent sur des acquisitions stratégiques à long terme.
Cependant, l’avenir reste incertain. Les tensions géopolitiques et une éventuelle montée du protectionnisme américain pourraient freiner cet élan. Mais une chose est sûre : le non coté continue de séduire les dirigeants lassés des contraintes boursières et attirés par des opportunités plus flexibles.
ETI : résilience malgré une conjoncture difficile en France
Face à une conjoncture économique turbulente, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ne baissent pas les bras. Malgré un chiffre d’affaires en recul pour une société sur deux et des carnets de commandes plus maigres pour deux sur trois, ces piliers de l’économie française tiennent bon, selon un baromètre METI-Palatine. Certes, l’inflation a grignoté leurs marges, mais 42 % d’entre elles abordent le dernier trimestre de 2024 avec confiance, un niveau quasi stable par rapport à l’année précédente.
Côté finances, pas de panique : leur recours aux crédits reste maîtrisé, et plus de 75 % des ETI ne rencontrent aucune difficulté à rembourser leurs prêts, y compris les fameux PGE (Prêts garantis par l'État). Mieux, 85 % n’ont pas besoin de financements complémentaires à court terme, preuve d’une gestion saine malgré les aléas. Lueur d’espoir supplémentaire, les récentes baisses de taux d’intérêt incitent certaines de ces moyennes entreprises à redonner un coup de fouet à leurs projets d’investissement, notamment sur le marché français, contribuant ainsi à renforcer l’économie nationale.
Cependant, tout n’est pas rose dans ce tableau. Les coûts élevés de l’énergie et des matières premières restent une épine dans le pied, tout comme les difficultés de recrutement, véritable casse-tête pour des entreprises représentant 34 % des exportations françaises. Mais à l’image des héros de tragédie, les ETI continuent d’avancer, incarnant une résilience qui force l’admiration.
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