This website requires JavaScript.

Accueil

Dossiers

Articles

Vidéos

Lexique

Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
20.09.24

Les trois actualités de la semaine au 19.09.2024

Retour aux articles

Fed : première forte baisse des taux depuis 4 ans 

À l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de réduire ses taux directeurs d’un demi-point de pourcentage, pour les situer entre 4,75 et 5 %. Cette baisse franche, qui a surpris certains experts, est la première depuis mars 2020, époque où la Fed s’engageait dans une politique monétaire de plus en plus stricte pour lutter contre le choc engendré par la pandémie du Covid-19. 

Pour ralentir l'économie et dompter l'inflation, la Banque centrale américaine a porté ses taux à leurs plus hauts niveaux depuis 2001 en juillet 2023 (entre 5,25 et 5,5 %). Mais depuis un affaiblissement préoccupant du marché du travail et une hausse imprévue du chômage, la Fed était résolue à diminuer ses taux pour relancer la croissance. Cette décision, confirmée au symposium de Jackson Hole par Jerome Powell, président de la Banque centrale, marque un tournant idéologique désarçonnant même les plus aguerris des analystes, qui anticipaient une réduction de 0,25 points de base pour commencer. Avec cette baisse de grande ampleur, c’est avec panache que la Fed ouvre le bal des baisses des taux à venir.  

Maintenant la bataille contre l’inflation détendue, la lutte a basculé contre le chômage. La Fed en fait désormais son cheval de bataille, et malgré les craintes planant sur l’emploi, elle projette celui-ci d’atteindre 4,4 % en décembre. Confiante en la stabilité Outre-Atlantique, la Fed table sur une baisse des taux d’un demi-point supplémentaire d’ici à la fin de l’année, pour les stabiliser entre 2,75 % et 3 % en 2024. Le spectre d’un déficit budgétaire qui devrait se hisser à 7 % plane toujours, mais la baisse est accueillie chaleureusement, synonyme de réduction des coûts de l’immobilier, relance des transactions et renouveau économique.

Brésil : resserrement monétaire de la Banque Centrale  

Quand le reste du monde desserre son étau, le Brésil, lui, serre la vis. La Banque centrale du Brésil (BCB) a surpris en relevant son taux directeur d’un quart de point, à 10,75 %, marquant ainsi son premier resserrement depuis deux ans et le tout premier depuis le retour de Luiz Inácio Lula da Silva au pouvoir début 2023. Une décision qui sonne comme un acte d’indépendance face aux pressions politiques, notamment celles du président brésilien qui réclame une baisse depuis plusieurs mois. 

Cette hausse symbolique vise à contenir les poussées inflationnistes et à rassurer les marchés internationaux sur la crédibilité de la politique monétaire brésilienne. Avec un taux d'inflation déjà proche de la cible (4,2 % contre 4,5 % toléré), une croissance plus forte que prévu (3 %), et un real en perte de vitesse sur le marché des changes, la BCB entend rester vigilante face à des risques qui pourraient peser lourd sur les foyers les plus modestes. En dépit de la réduction de taux récente par la Fed aux États-Unis, la situation délicate des économies émergentes a poussé le Brésil à se détacher du peloton. La sécheresse et les incendies faisant flamber les prix de denrées alimentaires, et l’instabilité politique, tant locale qu’internationale, n’ont fait qu’ajouter de l’huile sur le feu. 

Un geste de prudence donc, mais aussi de fermeté, et non étranger à la BCB.  Elle a d’ailleurs été l'une des premières au monde à baisser ses taux pendant la pandémie de Covid, sous la présidence de Roberto Campos Neto. Bien qu’un changement de leadership ait été prévu par Lula pour faire virer la tendance en son bord, Gabriel Galipolo, futur dirigeant de la Banque Centrale, a fait comme ses congères et voté en bloc contre tout assouplissement monétaire futur. Dans le bras de fer de la baisse des taux, BCB : 1, Lula : 0.

États-Unis : un fonds souverain à venir ?  

La première puissance économique mondiale pourrait bientôt se doter d’un outil que beaucoup de ses rivaux possèdent déjà : un fonds souverain. Ce projet est soutenu aussi bien par les démocrates que par les républicains. Pour l’administration Biden, il viserait à investir dans des secteurs stratégiques comme la construction navale ou le nucléaire. Pour Donald Trump, c’est simple : les droits de douane viendront gonfler les caisses de ce fonds à coup de milliards, tel un véritable "America First" financier. 

Des États Outre-Atlantique comme l’Alaska ou le Texas possèdent déjà leurs propres fonds, souvent financés par les recettes pétrolières, qui gèrent au total près de 400 milliards de dollars. Certains, comme l’Alaska, verse même un dividende annuel à ses habitants ! L'idée d'un « fonds Amérique » pourrait aussi devenir un levier d’influence géopolitique. Les États-Unis, qui ont longtemps critiqué les fonds souverains étrangers pour leur agenda politique caché, se retrouveraient alors de l’autre côté du miroir, suscitant potentiellement la méfiance de certains pays, comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).  

En outre, un fonds fédéral nécessiterait une gouvernance rigoureuse et une clarté sur son financement, et le rêve de réaliser rivaliser avec le fonds norvégien (1 750 milliards), qui a notamment permis au pays d’épargner une partie des recettes fiscales pétrolières, pourrait bien se heurter à la réalité d’une dette publique stratosphérique de plus de 35 000 milliards de dollars. Certains experts soulignent qu’un pays endetté ne peut pas vraiment se payer ce « luxe ». Historiquement, ce sont les États avec des excédents budgétaires et des ressources naturelles qui ont bâti les fonds les plus solides.

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :