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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
15.05.25

Les trois actualités de la semaine au 15.05.2025

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Bourse : tempête commerciale passée, marchés en hausse 

Finies les secousses, place à l’euphorie contrôlée : les marchés financiers ont retrouvé leur calme… et leur appétit pour le risque. Depuis début avril, les grands indices mondiaux reprennent des couleurs, effaçant les stigmates des tensions géopolitiques et monétaires. À New York, le Nasdaq signe un retour tonitruant en “bull market” avec +24 % depuis son point bas, porté par les géants de la tech, les “Sept Magnifiques” (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia, Tesla), qui enchaînent les records. 

Même refrain sur le Vieux Continent : CAC 40, STOXX 600, DAX… les indices valsent à la hausse, au rythme d’un optimisme retrouvé. 

La volatilité, elle, a fondu comme neige au soleil : le VIX (indicateur de volatilité du marché financier américain), surnommé “l’indice de la peur”, retombe sous les 20 points, signal d’un marché bien plus serein. Dans ce regain d’enthousiasme, les valeurs refuge boudées font grise mine. L’or, après avoir brillé à 3 500 dollars l’once, recule de plus de 2 %. Quant aux obligations souveraines, elles voient leur rendement grimper : +4,48 % pour le 10 ans américain, +3,35 % pour le français. Ce que cela veut dire ? Les investisseurs préfèrent désormais troquer la prudence contre des placements plus audacieux. 

Même l’inflation américaine, pourtant plus basse que prévu en avril, n’a pas freiné l’élan. Au contraire, elle ravive l’espoir d’un assouplissement monétaire de la Fed, ce qui dope mécaniquement l’attrait des actifs risqués. Résultat : les marchés redressent la tête. 

  

France : leader européen pour attirer les investisseurs étrangers 

Cocorico modéré pour l’Hexagone : en 2024, la France reste pour la sixième année consécutive la destination européenne préférée des investisseurs étrangers. Avec 1 025 projets d’investissement annoncés, elle devance le Royaume-Uni (853) et l’Allemagne (608). Mais derrière cette médaille d’or, les chiffres révèlent un certain essoufflement : le nombre de projets recule et les créations d’emplois tombent à leur plus bas niveau depuis 2017, avec seulement 29 000 postes attendus par l’investissement. 

L’attractivité française s’essouffle en partie face à la dynamique américaine. Boostés par l’Inflation Reduction Act of 2022 (loi américaine sur la réduction de l'inflation promulguée le 16 août 2022) et des politiques incitatives héritées de Joe Biden, les États-Unis séduisent les industriels du monde entier. Résultat : les nouveaux projets grimpent de 20 % en Amérique du Nord, pendant qu’ils chutent de 5 % en Europe. Les entreprises américaines, en particulier, boudent l’Europe : elles ont créé deux fois moins d’emplois en 2024 qu’en 2021 sur le Vieux Continent. Si la France tient son rang, c’est surtout grâce à des extensions de sites existants. Autrement dit, on réhabilite les usines d’hier, plutôt qu’on ne bâtit celles de demain. Seuls 15 % des projets industriels concernent de nouvelles implantations, et chaque site ne génère que 33 emplois en moyenne – un score modeste à l’échelle européenne. 

Malgré ses réformes fiscales et sociales vantées au sommet "Choose France", l’Hexagone peine encore à rassurer sur le coût du travail et la stabilité politique. Mais peut se targuer d’une main-d’œuvre qualifiée et d’une innovation reconnue. Bref, la France reste attractive, mais il va falloir muscler le jeu pour rester dans la course mondiale. 

 

Europe centrale : les tarifs douaniers ralentissent l’économie 

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) anticipe un net ralentissement économique dans la région, plombée par la hausse des droits de douane américains. Résultat : la croissance attendue pour 2025 s’affaisserait à 3 %, soit un demi-point de moins qu’espéré. 

La tempête tarifaire n’épargne personne, mais certains pays encaissent plus fort que d’autres. La Slovaquie, dépendante de son industrie automobile – 10 % des emplois à elle seule –, voit rouge : une usine a déjà mis sur pause ses exportations vers les États-Unis. Verdict : une croissance amputée de 0,8 point, à seulement 1,4 %. La Hongrie suit le mouvement, avec une révision à la baisse de 0,4 point. L’onde de choc part de l’Allemagne, principal partenaire commercial de la zone et elle-même frappée de plein fouet, et se propage à toute l’Europe centrale. À cela s’ajoute une incertitude maximale, dopée par les annonces et contre-annonces faites par Donald Trump. Entre les 10 % de droits de douane sur toutes les importations et les 25 % ciblant l’acier, l’aluminium, et surtout les voitures, les économistes parlent d’un « petit Armageddon ». 

Au-delà du continent, des pays comme la Jordanie, pourtant liés par des accords de libre-échange avec les États-Unis, sont eux aussi dans la tourmente. Là-bas, la croissance reculerait de 0,6 point. 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :