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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
07.05.25

Les trois actualités de la semaine au 07.05.2025

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Chine : taux baissés pour anticiper le bras de fer américain 

 En amont de nouvelles négociations avec Washington, la Banque centrale chinoise (BPC : Banque populaire de Chine) a décidé d’alléger les contraintes pesant sur les banques du pays, afin de soutenir une économie déjà fragilisée par la chute de ses exportations et la crise immobilière. 

Le taux de réserves obligatoires des banques va baisser de 0,5 % dès le 15 mai, afin de libérer 1 000 milliards de yuans (soit 139 milliards de dollars) pour irriguer l’économie réelle. Quant au taux repo à 7 jours, celui-ci reculera de 1,5 à 1,4 % pour encourager le crédit à court terme. En parallèle, Pékin promet des prêts bon marché pour soutenir des secteurs clés comme les technologies vertes, les soins aux personnes âgées et l’agriculture. Cette offensive monétaire vise à redonner un peu de souffle à une croissance atone, plombée par une consommation domestique en berne. Entre la chute des prix immobiliers et les tensions géopolitiques, les ménages chinois, échaudés, préfèrent épargner que consommer. Un vrai casse-tête pour un gouvernement qui voit fondre les moteurs traditionnels de sa croissance. 

Pas de coup de poker ici : ces mesures ont été annoncées avant même le durcissement des taxes américaines, afin de montrer que Pékin pilote sans trembler. Mais en coulisse, les analystes s’attendent déjà à une relance budgétaire plus musclée, au fil de l’évolution du bras de fer avec les États-Unis. 

   

Pétrole : l’annonce d’une production accrue fait chuter les cours 

L’Opep+, alliance pétrolière menée par l’Arabie saoudite, a annoncé une nouvelle hausse de production pour juin, portant à près d’un million de barils quotidiens le volume supplémentaire injecté depuis avril. Résultat immédiat : dès lundi, le Brent chutait de 2 %, flirtant dangereusement avec les 60 dollars. Même son de cloche pour le WTI américain, en recul de 2,5 %. Depuis janvier, l’or noir s’est déjà déprécié d’environ 20 %. 

Cette décision, bien que stratégique, tombe à un moment délicat. Avec une demande mondiale incertaine, et le spectre d’une guerre commerciale en embuscade, les analystes revoient leurs prévisions à la baisse. Les grands groupes bancaires tablent désormais sur un Brent autour de 60 dollars en 2025 – voire 56 dollars en 2026. Le scénario d’un baril à 40 dollars reste marginal, mais il illustre la fébrilité ambiante. Derrière cette hausse de production, Riyad joue une partie d’échecs à plusieurs coups : mettre au pas les membres trop productifs comme l’Irak et le Kazakhstan, et compenser une future baisse d’offre liée au retour des sanctions sur le Venezuela ou l’Iran. Une manière de régulariser sans casser complètement les prix. 

Et pendant que les pays de l’Opep gonflent leurs parts de marché, les producteurs américains de schiste, eux, pourraient avoir du mal à suivre : la baisse des prix pourrait freiner leurs investissements. L’Arabie saoudite, elle, se félicite déjà d’avoir, en prime, exaucé les souhaits de Washington en faisant baisser la facture énergétique mondiale. 

 

Taïwan : envolée mystérieuse du dollar local  

Le dollar taïwanais ne connaît plus de plafond. En quelques semaines, il a bondi de près de 10 % face au dollar, enregistrant même un pic quotidien de +6 % lundi dernier – une envolée jamais vue depuis les années 1980. Si la Banque centrale de Taipei a tenté de calmer le jeu, les marchés, eux, s’interrogent : qui souffle ainsi dans les voiles de la monnaie taïwanaise ? 

Certains y voient une manœuvre habile pour amadouer Washington, qui menace d’imposer 34 % de droits de douane sur les produits taïwanais dès cet été. Revaloriser le dollar local permettrait en effet de réduire artificiellement le colossal excédent commercial du pays – 74 milliards de dollars l’an dernier, porté par les exportations de semi-conducteurs taïwanais. Mais Taipei nie en bloc : pas d’accord secret, pas de consigne venue des États-Unis, assure la Banque centrale. 

En coulisses pourtant, le scénario semble bien plus terre-à-terre. Face à un billet vert fragilisé par les tensions commerciales et la crainte d’une récession, les assureurs-vie taïwanais – qui détiennent pour plus de 700 milliards de dollars d’obligations américaines – rapatrient à toute vitesse leurs billes. Au total, leurs actifs étrangers représentent l’équivalent de 170 % du PIB de Taïwan. Une vague de conversions massives en monnaie locale qui alimente la flambée du dollar taïwanais en est la conséquence. Cette tendance est contagieuse dans la région : depuis avril, le baht thaïlandais, le dollar de Singapour ou le ringgit malaisien ont eux aussi pris des couleurs.  

 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :