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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
05.09.25

Les trois actualités de la semaine au 05.09.2025

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Dette : le taux français à 30 ans au plus haut depuis 2011 

C’est un cap symbolique qui en dit long. Mardi, le rendement des obligations d’État françaises à 30 ans a franchi les 4,5 %, un sommet qu’on n’avait plus atteint depuis… 2011, en pleine crise de la zone euro. La réaction des marchés illustre leurs doutes : après l’annonce d’un vote de confiance sur le budget par François Bayrou, les investisseurs redoutent une paralysie politique qui compliquerait toute cure de rigueur budgétaire. En somme, la charge de la dette, déjà lourde, menace de devenir un fardeau encore plus pesant. 

Le malaise ne se limite pas à la France : au Royaume-Uni, le taux des gilts à 30 ans s’est envolé au-dessus de 5,7 %, un record depuis 1998, alors que la livre sterling a essuyé sa pire chute depuis juillet. De part et d’autre de la Manche, les marchés doutent de la capacité des gouvernements à tenir la barre budgétaire. 

À cela s’ajoute un contexte mondial tendu. Septembre marque le retour en force des émissions obligataires après la pause estivale, ce qui met déjà les investisseurs sous pression. Et du côté de la BCE (Banque Centrale européenne), le ton se durcit : plutôt qu’un nouvel assouplissement, Francfort pourrait maintenir le statu quo face à une inflation qui repart légèrement à la hausse. De quoi rappeler aux États que l’argent facile n’est plus de mise. 

 

Or : nouveau record attribué à l’incertitude ambiante  

Nouveau sommet pour le métal jaune : l’once d’or a franchi la barre des 3.508,73 dollars, battant son précédent record d’avril. Ce bond n’a rien d’un hasard : il est seulement le reflet d’un climat d’incertitude qui redonne tout son éclat à cette valeur refuge intemporelle. 

Aux États-Unis, la politique monétaire est au cœur des tensions. Donald Trump menace l’indépendance de la Fed (Réserve fédérale américaine) en voulant écarter l’une de ses gouverneures et milite pour une baisse rapide des taux. Le marché anticipe d’ailleurs une coupe de 0,25 point en septembre. Résultat : le dollar perd de son attrait, les rendements obligataires fléchissent, et l’or, qui ne rapporte rien mais rassure, retrouve une place centrale dans les portefeuilles. Par dessus le marché, c’est une inflation persistante qui s’ajoute à la note, confirmée par l’indice PCE du mois d’août (“Personal Consumption Expenditures” en anglais, indicateur de l'augmentation moyenne des prix pour l'ensemble de la consommation personnelle intérieure à l'échelle des États-Unis). Et pour finir, de nouvelles turbulences commerciales à venir, étant donné qu’une cour fédérale américaine a jugé une grande partie des droits de douane imposés par Trump illégaux, ouvrant une bataille juridique qui pourrait aller jusqu’à la Cour suprême. Une incertitude supplémentaire, dont profite l’or. 

Depuis janvier, le prix du métal précieux a déjà gonflé d’un tiers. Les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, la fragilité du commerce mondial et les hésitations politiques américaines nourrissent cette ruée vers l’or, et confirment son rôle de couverture contre l’inflation, d’assurance contre l’instabilité, et de miroir de la peur des marchés. 

 

Crypto-monnaies : Wall Street voit la vie en actifs virtuel 

Le bitcoin et l’ether vont bientôt jouer dans la cour des grands. Nasdaq et NYSE, temples de la finance traditionnelle, pourront proposer ces cryptomonnaies comme s’il s’agissait d’actions de la Tech ou de contrats sur le pétrole. Une révolution rendue possible par une déclaration conjointe des deux gendarmes de Wall Street : une première de la SEC (U.S. Securities and Exchange Commission), l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, et de la CFTC (Commodity Futures Trading Commission) en charge d’innovation financière. 

Ce feu vert illustre un virage politique assumé : sous l’impulsion de Donald Trump, les régulateurs adoptent une stratégie beaucoup plus clémente pour les cryptos, après des années de brouillard juridique et de luttes de territoire. Quid de la conséquence directe ? Les mastodontes des marchés financiers s’apprêtent à entrer dans la danse des actions. Et si le NYSE ou le Nasdaq ajoutent demain bitcoin et ether à leurs carnets d’ordres, c’est tout l’écosystème qui change d’échelle. De quoi bousculer les plateformes spécialisées, qui pourraient perdre le monopole de l’accès aux investisseurs institutionnels. 

Wall Street ouvre donc la voie à une nouvelle génération de produits : ETF thématiques, portefeuilles hybrides actions-cryptos, stratégies de couverture sophistiquées. La financiarisation des cryptos s’accélère, et si les avancées continuent dans cette voie, les investisseurs se préparent à vivre un changement de leurs habitudes.

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :