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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
05.06.25

Les trois actualités de la semaine au 05.06.2025

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BCE : baisse de taux dans un ciel économique agité 

La Banque centrale européenne (BCE) vient d’acter une huitième baisse consécutive de ses taux d’intérêt, une accalmie monétaire qui s’annonce sous haute tension. À l’horizon, ce ne sont plus les nuages inflationnistes qui inquiètent mais les éclairs d’un orage géopolitique déclenché par Donald Trump, dont il est difficile de percevoir la fin. 

Alors que l’inflation se stabilise à 2,2 % en avril, proche de l’objectif de satisfaction de 2 % fixé par la BCE, l’économie européenne peine à se revigorer. Les barrières tarifaires lancées par les États-Unis ça-et-là à travers le monde ont fragilisé la suprématie du dollar, condition quasi sine qua none de l’équilibre économique mondial. Les droits de douane, bien que moins élevés que prévus, continuent de mettre des bâtons dans les roues à certains secteurs clés. Davantage d’huile est rajoutée sur le feu à cause d’une rumeur insistante sur un éventuel départ de Christine Lagarde, Présidente de l’institution bancaire du Vieux Continent. Dans ce contexte incertain, la BCE a pris la décision de baisser une nouvelle fois son taux de dépôt de 0,25 point, le ramenant à 2 %. Une manœuvre prudente, qui pourrait marquer une pause dans le cycle d’assouplissement monétaire.  

Car si l’Europe mise sur le redémarrage, les États-Unis, eux, craignent la surchauffe : la Fed maintient ses taux au-dessus de 4 %, redoutant que le feu fiscal allumé par Trump ne ranime l’inflation américaine.

  

Bourse : actions record malgré les nuages protectionnistes 

Les bourses mondiales volent de record en record au détriment de la météo économique. Portées par une économie américaine robuste, une administration Trump qui retourne sa veste sur les tarifs et le retour en grâce des géants de la tech, les actions mondiales ont atteint un nouveau sommet.  

L’indice MSCI World, baromètre de quelque 2 500 mastodontes boursiers à travers le monde, a établi sa meilleure performance) 887,83 points, approchant officiellement le « bull market », ce seuil symbolique d’une hausse de 20 % par rapport au creux précédent. Quant au S&P 500, l’indice élargi de Wall Street, ce fut un flirt avec les 6.000 points qui fut de mise, s’approchant de son record absolu à 6.144. Ce rebond spectaculaire a démarré le 9 avril, date à laquelle Donald Trump suspendait temporairement ses droits de douane. Depuis, les marchés ont appris à décoder le mode opératoire de l’ancien président : taper fort, reculer doucement. En Europe, le STOXX 600 n’est pas en reste avec une hausse de 13 %, et même les marchés chinois et émergents se joignent à la fête. Le tout, dans un contexte où les « Sept Magnifiques » de la tech ont gagné 30 % depuis avril. L’IA, qui faisait encore peur en début d’année, semble désormais prête à justifier ses lourds investissements. 

Cependant, ces joies risquent d’être de courte durée : certains experts redoutent que les investisseurs soient trop complaisants face à une dette américaine qui enfle et à un marché qui est trop porté par les particuliers, qui sera forcément impacté par les droits de douane de 10 % imposés par les États-Unis sur le reste du monde. 

 

US : droits de douane désormais à 50 % sur l’acier et l’aluminium 

En doublant les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, désormais taxés à 50 %, Donald Trump fait chambouler l’industrie mondiale des métaux. Précédemment à 25 %, le président américain a décidé de passer à la vitesse supérieure, avec un objectif en tête : protéger les producteurs américains, laminés par l’afflux de matériaux étrangers à bas prix Sauf que l’effet boomerang pourrait être redoutable, notamment pour l’Europe.  

À ce niveau de surtaxe, les exportations européennes deviennent hors de prix pour les clients américains, alors même que la sidérurgie du Vieux Continent fait déjà grise mine : ses exportations mondiales ont fondu de 30 à 16 millions de tonnes en moins de dix ans. Avec la flambée des coûts de l’énergie depuis le début de la guerre en Ukraine et la concurrence féroce du mastodonte chinois, dont les exportations ont atteint 118 millions de tonnes cette année, le secteur est sous double pression. Les surcapacités chinoises, privées de débouché américain, pourraient ainsi s’écouler en Europe. Du Canada au Mexique en passant par Bruxelles, les réactions des acteurs majeurs du secteur ne se sont pas fait attendre, fustigeant une décision « injuste » ou « illégale ». Pendant ce temps, Washington poursuit ses discussions avec les Européens, dans l’espoir d’éviter une nouvelle guerre commerciale à coups de taxes en retour. 

L’Europe, qui n’est malheureusement pas le premier partenaire commercial des Etats-Unis sur l’acier et l’aluminium (4 millions de tonnes, soit 15 % des importations américaines totales en 2023), devra ainsi se contenter d’encore moins à l’avenir, et voir sa sidérurgie et son automobile, secteur fortement dépendant de cette dernière, en payer le prix fort. 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :