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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
21.09.23

Les placements financiers des Français en 2023

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En juillet 2023, les économistes de BPCE ont analysé les comportements des ménages concernant les placements financiers. Après une année de perspectives dégradées, la plupart des indicateurs relatifs à la situation des ménages s’améliorent sensiblement, bien qu’ils reviennent au niveau de février 2019 pendant la crise des « Gilets jaunes ». Les anticipations d’inflation se stabilisent, mais l’envie d’épargner reste forte, surtout chez les ménages aisés. Au 4e trimestre 2023, le taux d’épargne des français atteint 18,7 %, contre en moyenne 15 % avant la crise du COVID. En parallèle, la production de crédits habitat se rétracte de près de 30 %. 

Une épargne toujours prudente

En matière d’épargne, les ménages Français ont toujours eu une tendance à la prudence avec un taux d’épargne globalement plus élevé en France par rapport à ses voisins européens. C’est d’autant plus vrai dans le contexte de ces dernières années bousculées par des crises,où ce taux atteint des records. Inversement, aux États-Unis par exemple, l’épargne que les ménages ont accumulée au cours de la crise sanitaire a déjà été consommée. En France donc, l’épargne a encore de beaux jours devant elle, et la conjoncture économique semble pousser les Français à se constituer une épargne de précaution. 

Un taux d’épargne qui reste au beau fixe 

Dans le contexte de la sortie de la crise sanitaire et, depuis février 2022, de la guerre en Ukraine et des tensions économiques sur les marchés européens, les Français sont prudents. En effet, le taux d’épargne au quatrième trimestre 2022 reste à un très haut niveau, soit, 18,7 %. Les opportunités d’épargner et les capacités restent élevées malgré les signaux de relâchement sur l’inflation au cours des derniers mois. 

Si cette épargne vient limiter les projections de croissance pour 2023 et 2024 (+0,9 %), elle est surtout le fait des ménages les plus aisés. En contexte inflationniste, ces ménages ont réduit la part de leur budget consacré à la consommation, une vigilance qu’ils attribuent à la crainte de hausses d’impôts après plusieurs années de fortes dépenses publiques. Ils ont également une forte volonté de préserver leur pouvoir d’achat et préfèrent les encaisses réelles alors que l’inflation dégrade le rendement de leurs actifs financiers.  

Paradoxalement, la durabilité du taux d’épargne à des taux élevés ne devrait pas permettre une augmentation des flux de placements financiers, au contraire, d’après BPCE l’observatoire, les flux devraient baisser et l’épargne des ménages français et européens devrait être davantage allouée au logement. De fait, la raréfaction du crédit en France devrait inciter les Français à d’abord investir dans leurs logements plutôt qu’à l’achat de nouveaux biens, tout en restant prudents vis-à-vis des placements financiers. 

Intentions d’épargne des ménages : décollecte des comptes courants au profit des livrets 

Du côté des intentions d’épargne des ménages, l’heure est à la réflexion. Le constat dressé précédemment pousse au moins 20 % des épargnants à procéder à des arbitrages dans les 6 prochains mois. Ils sont 21 % à avoir déjà effectué ces arbitrages face à la hausse des taux, concernant principalement les dépôts à vue pour leurs retraits et les livrets défiscalisés pour leurs versements.  

La récente augmentation du taux de rendement du livret A n’a d’ailleurs pas été sans conséquences sur ces arbitrages : sans modifier le montant global de l’épargne, c’est sa structure qui a évolué en restant largement favorable aux livrets, au détriment des produits tels que les assurances vie. Le livret A devrait d’ailleurs connaître un niveau historique en 2023 avec un total d’épargne de 43,4 milliards d’euros.  

Le signal fort d’une volonté de protection contre l’inflation, en faveur d’une épargne immédiatement mobilisable. Les Français épargnent donc, avec un objectif de court terme. 

Cependant, les prévisions concernant les placements sont sujettes à de nombreux aléas, notamment en ce qui concerne les arbitrages sur les flux et les stocks, ainsi que les effets d’offre non mesurables sur certains produits. La complexité de la situation nécessite également de prendre en compte les stratégies d’offre des établissements financiers et l’adaptation des comportements d’arbitrage des ménages face aux nouveaux taux d’intérêt. 

Les comptes à terme ont la cote 

Les comptes à terme ont retrouvé des taux attractifs. Les économistes de BPCE tablent ainsi sur une collecte supérieure à 50 milliards d’euros sur ces types de comptes, un effet qui trouve du sens dans l’actualité.  

Un autre produit semble gagner du terrain, le Livret d’Épargne Populaire. Ce produit bénéficie d’un taux de rémunération avantageux qui lui a permis de séduire les épargnants ayant accès à ce produit (soumis à des conditions de revenu). Aussi, la hausse de son taux de 50 points de base a permis d’atteindre + 1,5 milliards d’euros avec des ressources provenant notamment des livrets A.  

Des politiques publiques favorables au LEP pourraient accélérer encore son succès, notamment grâce au relèvement de son plafond, tout en touchant une plus grande partie des personnes éligibles. Avec un taux du LEP à 6 % au 1er août et le relèvement de son plafond à 10 000 euros, sa collecte nette pourrait atteindre 16,2 milliards d’euros en 2023, soit plus d’un tiers de l’encours de fin 2022. 

D’un côté, les Français se constituent une épargne de précaution, de l’autre, ils anticipent les aléas de la vie à plus long terme, notamment leur retraite. 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.

Sources :