L’atome français de nouveau branché !
Septembre est le mois des bonnes nouvelles sur le marché français de l’énergie. La France a payé son électricité moins cher sur les marchés de gros, par rapport à ses pays voisins. Une situation temporaire liée au retour massif de l’atome dans le mix énergétique en France. Les prix moyens de l’électricité étaient en moyenne 12 % moins élevés qu’en Allemagne en septembre.
Une situation qui s’explique notamment par l’augmentation de la part de l’électricité nucléaire après plusieurs mois de maintenance pour une partie du parc nucléaire. On compte désormais 37 réacteurs nucléaires contre 30 l’année passée. En parallèle, la douceur de ce début d’automne a favorisé une baisse de la demande en électricité, alors que l’Allemagne connaissait des tensions sur son marché.
Toutefois, ces prix ne devraient pas perdurer cet hiver. Les foyers français sont très largement dotés en chauffages électriques créant une pression sur la demande d’électricité. Mais la confiance dans la capacité d’EDF à garantir une production suffisante vient en soutien de prix moins élevés que l’année dernière.
Depuis plusieurs mois, le différentiel entre l’Allemagne et la France n’a fait que de se réduire, pour atteindre un niveau proche des standards d’avant-crise. D’après le vice-président chargé des marchés électriques chez Kpler affirme que “nous ne sommes plus dans une crise électrique”. La dernière inconnue reste la météo de cet hiver : une vague de froid pourrait inverser la tendance.
L’économie portugaise pourrait être excédentaire.
Le Gouvernement portugais a remis son projet de budget au parlement et anticipe un excédent public de 0,8 % du PIB à la place d’un déficit de 0,4 %, en 2024. Un excédent record depuis 1974, date de l’arrivée de la démocratie dans le pays.
Par ailleurs, le Gouvernement anticipe un excédent de 0,2 % du PIB et un retour à l’équilibre des finances publiques en 2027. Du côté de la croissance, l’exécutif portugais anticipe un ralentissement de la croissance, avec un taux qui pourrait atteindre 2,2 %, le FMI table davantage sur une croissance autour de 2,3 %. En 2024, la croissance pourrait donc s’établir à 1,5 %.
L’autre bonne nouvelle pour le Portugal se trouve du côté de l’inflation. En 2023, l’augmentation des prix annualisée devrait atteindre 5,3 %, pour ralentir 3,3 % en 2024. Des prévisions légèrement plus optimistes que celles de la BCE qui anticipe 5,4 % de taux d’inflation en 2023 et 3,6 % en 2024. La dette publique devrait être ramenée de 103 % du PIB à 98,9 % l’année prochaine.
L’Allemagne face à l’inflation et au risque de récession.
Alors que le Gouvernement Allemand anticipait une faible croissance de +0,4 % cette année, le tableau se noircit et, à l’instar du FMI, le pays envisage désormais le scénario d’une récession, avec un taux de croissance qui s’établirait à -0,4 %. Le résultat, selon le ministre de l’économie allemand, d’une année difficile et d’une sortie de crise plus longue que prévue.
Au troisième trimestre, les indicateurs économiques sont à la baisse, aussi bien du côté des exportations que de celui de la consommation des ménages, impactant fortement la production industrielle, qui baisse à nouveau de -0,2 % pour le quatrième mois consécutif. Rappelons que l’industrie reste un pilier central de l’économie allemande.
Si ces prévisions se vérifient, elles pourraient alors faire de l’Allemagne, le seul pays du G7 en récession en 2023. Toutefois, la situation pourrait s’inverser en 2024, avec un rebond de croissance à l’été. Si le Gouvernement reste enthousiaste face à cette éventualité, les institutions économiques internationales demeurent prudentes car cette perspective repose avant tout sur un éventuel recul de l’inflation attendue à 2,6 % en 2024 et 2 % en 2025, après une année à plus de 6 %.
Notons toutefois que l’inflation a déjà entamé son reflux dans le pays, passant de 6 % en août, à 4,5 % sur un an en septembre, un double effet de la détente sur les prix de l’énergie et de l’effectivité de la politique de hausse des taux de la BCE d’après le Gouvernement.
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