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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
01.07.22

Quels sont les grands enjeux économiques et géopolitiques des prochains mois ?

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Mabrouk Chetouane (Natixis IM Solutions).

Le panorama reste anxiogène pour les investisseurs

Les points de tension géopolitiques actuels devraient continuer d’imprégner l’actualité jusqu’à la fin de l’année. Personne ne table ainsi, malheureusement, sur une résolution rapide de la guerre ukrainienne. Cette crise va continuer de peser sur l’économie et impliquer une profonde redéfinition des cartes. Alors que l’Otan se retrouve sous pression pour défendre les frontières européennes, les Européens se voient, de leur côté, contraints de redéfinir leurs politiques énergétiques, de défense mais aussi de souveraineté alimentaire. Les Etats-Unis tentent de leur côté de tirer parti de cette situation pour développer leurs capacités gazières et exporter du gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe. Dans ce jeu de billard à plusieurs bandes, la Chine apparaît affaiblie alors que sa stratégie « Zéro covid » est critiquée de toute part et que la réélection du président Xi Jinping en novembre prochain ne semble plus faire l’unanimité au sein des instances dirigeantes du PC. Dans ce contexte, le conflit entre les Etats-Unis et la Chine, autour de Taiwan, pourrait se réinviter sur le devant de la scène. Le risque d’une confrontation directe entre les deux géants semble faible mais sur fond d’élections américaines de mi-mandat, les pressions indirectes pourraient s’accentuer. 

Dans cet environnement chahuté, l’économie va poursuivre son ralentissement sans pour autant, a priori, tomber en récession. La solidité du marché du travail devrait jouer un rôle d’amortisseur et éviter un effondrement de la consommation. L’inflation commencerait à refluer doucement au cours du second semestre, même si les prix de l’énergie comme ceux de l’immobilier se maintiendraient à un niveau élevé. En moyenne annuelle, les hausses de prix pourraient ainsi atteindre 6,9 % aux Etats-Unis et 6,5 % en Europe.  Cette nouvelle donne a conduit les banques centrales à changer de braquet en termes de politique monétaire. En retard comme toujours sur le cycle américain, la Banque centrale européenne (BCE) a ainsi annoncé son intention de mettre un terme à ses rachats d’actifs et de remonter, en deux étapes, ses taux. Elle espère ainsi neutraliser la partie de l’inflation, qui est provoquée par le décalage entre l’offre et la demande. Ce resserrement de la politique nécessite d’être piloté avec doigté en raison du ralentissement économique qui se profile. La BCE devrait ainsi remonter ses taux pour atteindre une cible de 1 % d’ici la fin de l’année, du côté de la Réserve fédérale le taux d’intérêt directeur devrait tourner autour de 2,5 % en fin d’année. 

Le panorama reste ainsi complexe, voire assez anxiogène en raison de son instabilité, pour les investisseurs. Il pourrait toutefois receler de bonnes surprises : si l’économie ne flanche pas et que les banques centrales parviennent à juguler l’inflation, l’activité pourrait retrouver des couleurs en fin d’année.

Propos recueillis entre le 3 et le 13 juin 2022. 

Les perspectives mentionnées sur ce site sont susceptibles d’évolution et ne constituent pas un engagement ou une garantie de la part de Natixis Investment Managers International. 

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises entre le 3 et le 13 juin 2022 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.