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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
25.06.24
Placements financiers : enjeux et opportunités pour le second semestre 2024

Que peut-on anticiper sur les marchés actions pour les mois à venir ?

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Jean-Jacques Friedman, Directeur des Investissements – VEGA Investment Managers

Au printemps, le CAC 40 franchissait les 8 000 points, avant d’être rattrapé au lendemain des élections européennes par l’incertitude engendrée par la dissolution de l’Assemblée nationale. Ces remous ont légitimement inquiété les investisseurs. L’étiage des 8 000 points ne constitue pourtant pas un but. Il s’agit plutôt d’un point de normalisation des marchés, qui peut être dépassé à nouveau. Les tendances de fond plaident en ce sens : les résultats des grandes entreprises phares de l’indice sont très solides tandis que leurs valorisations en Bourse ne paraissent pas excessives. Globalement, les perspectives des marchés actions en Europe comme aux États-Unis paraissent d’ailleurs bonnes. Ces marchés sont en effet sensibles à la perspective de bonnes nouvelles. Or, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé le mouvement des baisses de taux début juin, ce qui devrait donner de l’air à l’économie. Aux États-Unis, le retournement n’est pas encore enclenché, mais attendu pour le second semestre. Le desserrement monétaire devrait provoquer un mouvement de liquidités : quand les taux baisseront vraiment, une partie des capitaux immobilisés sur le monétaire se déverseront sur d’autres marchés.

Des fondamentaux solides mais un risque géopolitique à prendre en compte

Le paysage financier paraît donc favorable aux actions. Il reste toutefois suspendu aux aléas politiques. Et à la surprise générale, ce ne sont pas des États-Unis que sont venues les nouvelles les plus inquiétantes pour les investisseurs mais d’Europe, et en particulier de la France. Paris enchaîne en effet les revers sur le front des finances publiques : l’Hexagone affiche le déficit 2023 le plus important des grands pays en Europe, sa dette souveraine a été dégradée tout fin mai par l’agence de notation Standard & Poor’s. Autant dire qu’avant même la dissolution, la France n’avait pas beaucoup de marge de manœuvre pour boucler son prochain budget. La dissolution et la publication dans la foulée de programmes non finançables à l’extrême gauche comme à l’extrême droite ont ajouté un cran de pression supplémentaire.

Dans ce contexte, les épargnants auront intérêt à se donner un peu de temps avant de s’exposer davantage sur le CAC. Le maximum du risque interviendra sans doute dans l’entre-deux tours des législatives, moment propice à toutes les déclarations à l’emporte-pièce. Ensuite, un scénario à la Georgia Meloni, qui a fini par amender son projet notamment sous la bonne influence de Mario Draghi, pourrait se reproduire, d’autant que la Banque centrale européenne ne viendra pas au secours de la France, s’il y en avait besoin, sans engagements fermes de sérieux budgétaires. Pour évaluer le niveau de tension, et donc le moment idoine pour investir, il faudra surveiller de près le spread, la différence entre les taux allemands et français. Au printemps 2017, quand les sondages ont validé un temps l’hypothèse d’un deuxième tour entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, le spread avait grimpé jusqu’à 80 points de base. Une fois ce palier approché et la tension redescendue, les épargnants pourront revenir sur le CAC, sur l’indice au sens large ou sur les valeurs qui auront le plus souffert.

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises en juin 2024 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Les références à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constituent en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services. Tout investissement comporte des risques, y compris le risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.