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07.06.21
Climat et biodiversité

1974 – 2020 : quelles avancées dans la protection du climat ?

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1974 – 2005 : les balbutiements de la lutte contre le dérèglement climatique 

Le 15 novembre 1974, suite au premier choc pétrolier, est créée l’Agence internationale de l’énergie, à Paris. Elle a pour objectif principal de faciliter la coordination des politiques énergétiques des pays membres, afin d’assurer le bon approvisionnement énergétique pour soutenir la croissance économique. Mais elle contribue également à la protection de l’environnement et à la réflexion sur les changements climatiques. Elle publie chaque année un rapport précieux, le World Energy Outlook (WEO), ainsi que des rapports sur les perspectives de plusieurs sources d’énergie. La France est membre de l’AIE depuis 1992. On peut utiliser la date de la création de l’AIE comme point de départ de la lutte contre les dérèglements climatiques. 

Malgré la naissance de l’AIE, il faut vraiment attendre les années 80 pour qu’une véritable prise de conscience s’opère parmi les dirigeants mondiaux. L’année 1987 marque un moment charnière dans l’Histoire de la lutte contre le dérèglement climatique : c’est l’année de publication du Rapport Bruntland, rédigé par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU. Pour la première fois, un rapport officiel utilise le terme de “développement durable” et en donne une définition devenue célèbre : “Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs”. 

A partir de la fin des années 80, les choses se mettent en mouvement. En 1988 est créé le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui possède une mission très précise : “Il a pour mission d’évaluer les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation” selon DNCA. 

En 1992 est adoptée la première Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro au Brésil. 154 États l’adoptent ainsi que tous les États de la Communauté économique européenne (CEE). Depuis cette année, des réunions annuelles ont lieu entre les membres de la Conférence des Parties, les célèbres COP qui vérifient la bonne application des objectifs des conventions internationales adoptées. 

L’année 1997 est sans nul doute la plus importante du XXème siècle dans le domaine de la lutte contre le dérèglement climatique. Le protocole de Kyoto est signé cette année-là. Il donne des objectifs contraignants et différenciés pour chaque pays signataire. Pour la première fois, 37 pays développés et en transition s’engagent sur une réduction de leurs émissions de GES (gaz à effet de serre) pour atteindre une réduction globale de 5,2 % entre 2008 et 2012 par rapport à 1990. 193 pays ont depuis ratifié le protocole, dont la France en 2002. Les États-Unis, plus gros émetteurs, sont les seuls à avoir signé le protocole mais à ne jamais l’avoir ratifié. Il est entré en vigueur en 2005. 

2005 – 2020 : le dérèglement climatique au cœur de l’agenda politique mondial 

A partir de l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto, les choses s’accélèrent considérablement, notamment parce que les enjeux environnementaux atteignent les sphères politiques nationales. De plus en plus de partis politiques mettant l’écologie au cœur de leur projet apparaissent et entraînent avec eux des citoyens inquiets pour l’avenir de la planète. Face à ces mouvements, les États ne peuvent plus exclure l’environnement de leur agenda politique, économique et social. 

Lors de la COP 15 à Copenhague en 2009 sont signés les Accords de Copenhague, qui ont pour objectif de contenir “l’augmentation de la température sous les 2°C”. Cet accord, juridiquement non-contraignant pour inciter le plus d’États possible à signer n’est également pas assorti de dates-butoirs ni d’objectifs quantitatifs. Les pays riches se sont néanmoins engagés à allouer 100 milliards de dollars entre 2020 et 2100 aux pays en développement. Deux ans plus tard, en 2011 lors de la COP 17 à Durban est lancée la “Plateforme de Durban” qui vise à “préparer un accord post-2020 incluant tous les pays et ayant force légale pour le maintien de la trajectoire 1,5-2°C maximum de hausse de la température”. 

Mais c’est véritablement lors de la COP 21 organisée à Paris que la lutte contre le dérèglement climatique prend un tournant : 185 parties (dont l’UE) ont signé l’accord et 184 ont soumis leurs contributions à fin 2019. Cet accord s’articule autour de trois piliers : 

  • Maintien de l’augmentation de la température mondiale nettement au-dessous de 2°C d’ici à 2100 et objectif de limitation à 1,5°C ; 
  • Renforcement de la capacité des pays à faire face aux impacts du changement climatique et à être résilient ; 
  • Rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climatiques et mobiliser 100 milliards de dollars annuels de financement climat Nord-Sud d’ici 2020. 

Cet accord est d’autant plus important que trois ans plus tard, en 2018, la communauté internationale et scientifique approuve définitivement le rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement climatique planétaire de 1,5°C. Le rapport explique que la limitation du réchauffement à 1,5°C au lieu de 2°C “implique de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’environ 45 % en 2030 par rapport à 2010 et d’atteindre des émissions nettes nulles vers 2050. Cela nécessite des transitions systémiques rapides et de grande envergure dans les systèmes énergétiques, urbains, industriels et liés à l’usage des sols, ainsi qu’une augmentation importante des investissements. Tout délai supplémentaire des mesures d’atténuation pourrait entraîner un dépassement du réchauffement climatique de 1,5 °C”. 

En 2019, le Conseil européen a présenté le projet de “Green Deal” : il s’agit d’un “ensemble d’initiatives politiques visant à atteindre la neutralité carbone en Europe en 2050”. Il est lancé le 9 décembre 2020, et prévoit des sanctions pour les pays qui ne tiennent pas leurs engagements, sous la forme de taxes sur le carbone. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur référencé. Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.