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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
09.09.21

Small Cap : 5 questions pour mieux comprendre l’investissement dans les Small Caps

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Par Julien Goujon et Mathilde Guillemot-Costes, gérants et analystes financiers chez Dorval Asset Management.

1. Pouvez-vous nous définir la place des Small Caps dans notre économie ? 

Rappelons qu’il n’y a pas de définition stricte d’une « Small Cap » en termes boursiers, ainsi la plus grande valeur de l’indice MSCI EMU Small CAP Eur affiche une capitalisation de près de 10MdE, tandis que celle de la plus petite du CAC PME est de 40ME. En revanche, si nous parlons des PME/TPE/ ETI, en France, elles représentent 99,9% des entreprises (3M de TPE, 140K PME, plus de 5K ETI), et près de la moitié de la masse salariale française. 

Les Small Caps peuvent être des sociétés relativement jeunes : par exemple des sociétés naissantes qui développent des nouvelles technologies à l’instar de biotech pour le secteur pharmaceutique, ou des starts up technologiques (digital, software…), ou des technologies de rupture à vocation industrielle comme pour le recyclage des matériaux par exemple. Ou encore des sociétés familiales qui ont plusieurs dizaines d’années, ayant cru par croissance organique, et consolident pas à pas leur marché par croissance externe. Elles sont alors des sociétés gérées « en bon père de famille ». 

Les Small Caps sont souvent considérées comme des investissements prometteurs, du fait de la possibilité de leur fort développement et de devenir une “large caps”. Elles ont pour points communs de cibler des marchés de niche, une volonté d’innover, de s’ancrer sur leur territoire, de fédérer leurs employés autour de projets et de valeurs communes. L’innovation est nécessaire pour ces sociétés pour être et rester compétitives compte tenu de leurs relatives petites tailles. C’est d’ailleurs leur moteur de croissance. 

2. Quelle est la principale différence entre les Small Caps et les autres valeurs en bourse ? 

La différence entre les Small Caps et les Larges Caps réside en la taille de capitalisation boursière, la structure actionnariale et donc le volume échangé par les investisseurs. Les grandes capitalisations boursières ont peu de problème de liquidité, elles sont aussi relativement connues des investisseurs. Elles sont bien implantées dans leurs secteurs, et ont su traverser des périodes de crise. 

Les Small Caps, en revanche, sont le plus souvent détenues par leurs fondateurs, leurs familles, le capital est donc moins ouvert que celui des larges capitalisations.   

Enfin, les petites et moyennes capitalisations peuvent faire l’objet d’OPA (Offre Publique d’Achat), avec des primes sur la moyenne des derniers cours, ce qui tend à offrir un moteur de performance supplémentaire.   

3. En quoi cette période est favorable aux Small Caps ? 

A l’heure de la réouverture des économies, dans un monde perturbé, en quête de sens et de solutions nouvelles, de solutions responsables et durables, accompagner le développement des PME & ETI françaises et européennes prend tout son sens – A fortiori dans un contexte géopolitique, économique et sanitaire en voie de normalisation. Les Small Caps devraient bénéficier de manière plus conjoncturelle de : 

  • De la réouverture des économies européennes qui une fois n’est pas coutume devrait être une des zones les plus dynamiques en termes de croissance.  
  • Du plan de relance européen de 750 Milliards d’Euros en cours d’adoption, qui est une première par son ampleur et ses modalités (endettement des Vingt-Sept) et dont les petites et moyennes capitalisations devraient bénéficier davantage que les grands groupes internationaux. 
  • Et également la volonté politique de relocaliser une partie de la production industrielle. 

De plus, sur le long terme, les petites capitalisations surperforment historiquement les larges capitalisations, grâce à un double levier de performance. Leur croissance de bénéfices étant supérieure à celles des larges capitalisations, du fait de leur taille et de leur caractère innovant. A mesure que les investisseurs « découvrent » la société, la valorisation est aussi réappréciée. 

Au premier semestre 2021, les indices MSCI EMU Small Cap et MSCI EMU Mid Cap ont affiché des performances positives à + 16,8 % et + 10,95 % YTD (depuis le début de l’année) en contrepartie d’une volatilité respectivement de 15,75 % et 15,24 %.  

Le capital investi et les performances ne sont pas garantis et il existe un risque de perte en capital. Les performances citées ont trait aux années écoulées et les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. 

4. Comment bien sélectionner une Small Cap et quels sont les risques ? 

Les barrières à l’entrée, les avantages compétitifs doivent être forts pour limiter le risque de concurrence ; la société doit avoir ou se donner les moyens de maîtriser sa croissance, tant financiers qu’humains ; le tandem « Manageur/Entreprise » ou encore la Gouvernance doit être solide pour s’assurer que la stratégie sera définie et menée en prenant en compte les évolutions d’environnement.  

La taille de capitalisation, la structure actionnariale (flottant) doivent être un point de vigilance des gérants de fonds pour déterminer le poids de la valeur en portefeuille et suivre le risque de liquidité, qui demeure le point d’attention des investisseurs sur cette classe d’actifs.  

L’investissement dans les Small Caps est un investissement de long terme, il faut bien avoir l’intention de les accompagner dans leurs croissances, leur laisser le temps de grandir. L’horizon de temps de « moyen / long terme » est d’autant plus important pour apprécier la performance au regard du risque.  

5. Peut-on trouver des valeurs dites responsables sur ce marché ? 

Nous parlions de double levier de performance : croissance des bénéfices, revalorisation. Mais en effet un autre levier se dessine : l’appréciation des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance. 

A ce stade les Small Caps ne sont pas encore au niveau des larges capitalisations sur ce plan, cela s’explique à la fois parce qu’elles n’ont pas pris la mesure de la demande des investisseurs, et à la fois car elles n’ont pas dédié les moyens nécessaires aux reportings et à la communication interne et externe. 

Toutefois rappelons que ce sont souvent des entreprises familiales de première, seconde, troisième génération, la volonté de transmission, de continuité est forte. Beaucoup de choses sont souvent déjà en place mais non formalisées, mesurées, reportées…ce qui demande un effort que les sociétés sont en train de réaliser.  

Les indicateurs environnementaux sont sans doute les plus difficiles à mettre en place, tandis que les évolutions de Gouvernance peuvent parfois prendre du temps.  

Notre rôle d’investisseur responsable prend tout son sens notamment dans le dialogue avec les entreprises, particulièrement avec les Small Caps.  

Source chiffres PME/TPE : https://solutions.lesechos.fr/compta-gestion/c/barometre-des-tpe-pme-dans-leconomie-francaise-en-2019-19385/ 

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur référencé. Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Les exemples cités reposent sur la base d’analyses propres à Dorval AM en date du 15/07/2021. Ils ne constituent pas un engagement ou une garantie. Cette dernière se réserve la possibilité de faire évoluer ses analyses. Les chiffres cités ont trait aux années écoulées. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. La référence à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services. 

 Définition économique issue de la loi de modernisation de l’économie pour les besoins de l’analyse statistique et économique