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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
18.01.23

Quelle stratégie d’allocation pour ce début d’année ?

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Nuno Teixeira, Membre du Comité d’Investissement, Natixis IM Solutions

En 2023, le retour des opportunités pour les investisseurs attentifs

2022 restera comme une année de rupture. Durant ces quelques mois chaotiques, un environnement très favorable aux investisseurs a été enterré. Actions, marchés, immobilier, taux d’intérêt… ce régime marqué par une grande modération sur fond désinflationniste a bénéficié durant des années à toutes les classes d’actifs, à l’exception du monétaire. Le retournement, provoqué par la soudaine résurgence de l’inflation, fut brutal, avec un recul des marchés actions et celui encore plus spectaculaire du marché obligataire sur fond de normalisation à marche forcée des politiques monétaires et de hausse des taux longs. Accentuées par les tensions géopolitiques provoquées par la guerre en Ukraine, les hausses de prix se nourrissent aussi de tendances structurelles de long terme : vague de relocalisations, vieillissement des populations occidentales, et, en Europe, crise énergétique.  

Dans ce contexte mouvant, les banques centrales continuent de se fixer comme priorité, du moins à court terme, la lutte contre l’inflation. À cette fin, elles devraient poursuivre le durcissement de leur politique monétaire. Les marchés estiment que l’essentiel du chemin a déjà été parcouru, que les taux directeurs atteindront bientôt un taux pivot, à 5 % pour la Réserve fédérale (Fed) et 3 % pour la Banque centrale européenne (BCE), et que les banques centrales feront ensuite tranquillement marche arrière. Ce diagnostic semble optimiste ; il ignore la possibilité que la Fed comme la BCE d’une part dépassent les caps attendus, et d’autre part maintiennent des taux élevés pendant plusieurs mois. Il semble pourtant peu vraisemblable que les banques relâchent rapidement la pression, quand l’inflation demeure aussi élevée côté européen, et qu’il reste 10 millions de postes à pourvoir outre-Atlantique. 

La phase de transition pourrait ainsi durer plus longtemps que ce qu’escomptent les marchés. Malgré ces incertitudes, 2023 recèlera des opportunités pour les investisseurs attentifs. Ne serait-ce que parce qu’après une année de diète, les valorisations ressortent déjà à des niveaux bien plus attractifs qu’il y a un an. Côté actions, les perspectives sur les marchés européens et américains apparaissent peu réjouissantes, du moins tant que des révisions de résultats ne prendront pas en compte les inévitables compressions de marge qui s’annoncent. Après avoir pu passer dans leurs prix une partie des hausses de prix, les entreprises devraient en effet accuser le choc de l’inflation en 2023. D’ici cet ajustement, les actions japonaises ou celles des pays émergents d’Asie qui pourront bénéficier du rebond de croissance chinoise sont à privilégier. Sur le volet obligataire, il conviendra de favoriser la dette émergente ou éventuellement le marché américain, qui semble avoir pris de l’avance par rapport à l’euro. Côté crédit, la préférence de Natixis Investment managers va aux titres « investment grade », c’est-à-dire aux obligations bien notées par les agences.

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises entre le 15 et le 28 décembre 2022 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.