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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
01.07.22

Quel dynamisme pour la croissance chinoise ?

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Philippe Waechter (Ostrum AM).

Vents contraires sur la croissance chinoise

Après des années florissantes, les nuages s’accumulent sur l’économie chinoise. D’ores et déjà, l’objectif fixé par Pékin d’une croissance de 5,5 % pour 2022 semble inatteignable. Les économistes tablent plutôt sur une progression de l’activité autour de 4,5 %, voire moins. Et il semble désormais fort peu probable que la Chine retrouve un rythme de croissance supérieur à 5 % dans les prochaines années.

Quatre vents contraires s’abattent en effet sur l’Empire du milieu depuis le début de l’année. Le premier est lié à la défaillance du moteur principal de l’économie chinoise, l’immobilier. En arrivant au pouvoir en 2013, Xi Jinping s’était fixé l’objectif de réduire la dépendance de la Chine aux exportations et d’arrimer l’activité économique à la demande interne locale, notamment la consommation des ménages. Un tournant stratégique ambitieux qu’il a été difficile de décliner sur le terrain. Malgré les efforts publics massifs pour la soutenir, la consommation des ménages n’a pas vraiment décollé ces dernières années. Cette dernière décennie, c’est bien davantage l’investissement immobilier qui a nourri le dynamisme de l’économie chinoise. Or depuis l’automne dernier, les défauts s’accumulent chez les promoteurs, fragilisant tout le secteur financier et au final l’économie du pays.

La Chine paie aussi au prix fort la poursuite de sa stratégie sanitaire « Zéro Covid », qui a donné lieu à de multiples restrictions et confinements ces derniers mois, notamment à Shanghai et Pékin. Cet objectif d’éradication du virus a provoqué un net ralentissement de l’activité. En avril, la consommation chinoise s’est effondrée de 11 % tandis que la production industrielle s’effritait de 3 %. Un repli inédit pour le pays. A titre de comparaison, lors de la crise financière en 2008-2009, la production industrielle n’avait pas décliné, sa progression avait simplement ralenti à 5 % par an. Le climat politique chinois accentue encore la nervosité générale. En 2O18, Xi Jinping a obtenu une modification de la constitution lui permettant de rester président plus de dix ans. Il devrait théoriquement être réélu pour un troisième mandat lors du 20congrès du Parti communiste chinois (PCC) à l’automne, mais des voix dissidentes se font entendre depuis quelques mois, notamment du côté des autorités de Shanghai, qui assument un bras de fer sur la stratégie « Zéro Covid ». L’image de Xi Jinping pâtit aussi du ralentissement économique, qui a provoqué une remontée historique du chômage et nourri les tensions sociales.

Comme toutes les grandes économies exportatrices, la Chine souffre enfin du ralentissement de l’environnement international et du choc énergétique, qui mine la consommation en Occident. Par ricochet, le ralentissement chinois accentuera ensuite les difficultés en Europe et aux Etats-Unis, la fermeture des usines provoquant des ruptures de production.

Propos recueillis entre le 29 et le 30 mai 2022. 

Les perspectives mentionnées sur ce site sont susceptibles d’évolution et ne constituent pas un engagement ou une garantie de la part de Natixis Investment Managers International. 

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises entre le 29 et le 30 mai 2022 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.