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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
30.06.23

Que nous réservent les marchés de taux pour les prochains mois ? 

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Axel Botte, Head of Market Strategy, Ostrum AM 

Marchés de taux : enfin la stabilisation 

Après des mois et des mois de turbulence, enfin le calme. Au cours du second semestre 2023, le marché des taux d’intérêt devrait ainsi peu à peu se stabiliser. Les banques centrales profiteront en effet de la baisse de l’inflation pour réduire le rythme de leur hausse de taux. Aux États-Unis, la Réserve fédérale paraît ainsi en situation de maintenir les taux des fed funds autour de 5,25 %. De l’autre côté de l’Atlantique, la Banque centrale européenne (BCE) devrait procéder en juillet à une nouvelle hausse de taux supplémentaires, après celle de 0,25 point en juin. Son taux de dépôt se fixera alors à 3,75 %. Deux augmentations sont également attendues du côté de la Banque d’Angleterre jusqu’au plafond de 5 %, tandis que sur le front japonais, la banque centrale pourrait relever, à nouveau comme en décembre, la borne haute des taux à dix ans de 0,5 % à 0,75 %, assumant ainsi de sortir de sa culture des taux plafonnés.  

En parallèle de l’achèvement de ce cycle de resserrement, les bilans des banques centrales, et particulièrement de la BCE, vont se réduire au fur et à mesure que seront remboursés les prêts importants qu’elles avaient consenties pendant la pandémie. Cette baisse de liquidité sur fond d’environnement stabilisé devrait provoquer une augmentation modérée des taux longs. Les marchés anticipent une remontée légère aux États-Unis comme en Europe respectivement vers 4 % pour le dix américain et un peu plus de 3 % pour l’obligation souveraine allemande, le bund. Après des années d’aplatissement, la dette souveraine va ainsi offrir ces prochains mois des rendements tout à fait intéressants. Le taux de rendement du dix ans français est de son côté attendu autour de 3,75 % en fin d’année. Parallèlement, pour les investisseurs en quête de diversification, le statu quo américain permet d’envisager une solide performance du côté de la dette émergente indexée sur les taux américains. Elle offre actuellement une surprime de l’ordre de 450 points de base, soit des taux de rendement proche de 8 % en termes annualisés.  

La dette d’entreprise recèle encore un bon potentiel, avec en Europe, un surcroît de rendement de 170 points de base par rapport à l’emprunt allemand, soit un rendement total autour de 4 %. Cette solidité est fondée sur les perspectives solides des entreprises, qui bénéficient depuis la baisse des prix de l’énergie d’un environnement porteur. Dans ces conditions, les investisseurs peuvent se positionner en confiance sur les titres européens de crédit investment grade, c’est-à-dire bien notés. Pour grignoter quelques points de rendement supplémentaire, il est possible de basculer sur le high yield. Les défauts ne devraient pas en effet exploser dans cet environnement de croissance résilient. Le taux de défaut, qui tourne habituellement autour de 4 %, remonterait fin 2023, à 2,5 %, puis fin 2024 à 3 %, voire 3,5 %. En raison du décalage dans le cycle entre l’Europe et les États-Unis, les investisseurs ont intérêt à se positionner d’abord, ce semestre, sur les obligations européennes, puis à se tourner, en 2024, vers les titres américains.  

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises en juin 2023 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.   

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