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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
30.06.23

Les 3 actualités de la semaine du 26.06.2023

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Un deuxième semestre en berne pour la croissance économique française

La croissance française reste incertaine pour le second semestre. Depuis mi-2022, l’économie du pays connaît un ralentissement. Et même si la crise énergétique majeure redoutée ne s’est pas produite, les mois à venir s’annoncent difficiles. Les effets de la hausse des taux d’intérêt commencent à se faire sentir de plus en plus.

Selon la plupart des économistes, la croissance sera atone, avec une légère hausse de 0,1 % à 0,2 % du PIB au cours des deux derniers trimestres, ce qui porterait la croissance annuelle à environ 0,6 % ou 0,7 %. Certains prévoient même une contraction de l’activité économique au second semestre. Le gouvernement table, quant à lui, sur une croissance de 1 % et envisage une éventuelle révision en septembre.

Pour les entreprises, l’horizon s’assombrit. La hausse des coûts de financement, en particulier, compromet leurs perspectives. La flambée des taux d’intérêt a gelé les projets immobiliers des ménages, réduisant leur capacité d’emprunt et affectant ainsi le secteur de la construction. De plus, une forte diminution des stocks des entreprises est à prévoir en raison de la détérioration de leur situation financière. Ces facteurs pourraient entraîner un recul du PIB au troisième et quatrième trimestres de 2023, faisant chuter la croissance française à 0,3 % pour cette année.

En France, la croissance freinée par l’épargne ?

L’indicateur de confiance des ménages publié par l’INSEE, révèle le manque de confiance des ménages dans l’avenir. Qui dit manque de confiance, dit épargne de précaution. Les intentions d’épargner davantage alimentent donc un taux d’épargne déjà bien plus élevé qu’avant la crise sanitaire. Au dernier trimestre 2022, les Français ont épargné 159 milliards d’euros en plus, pour un encours total de plus de 5 700 milliards d’euros.

Au premier trimestre 2023, le taux d’épargne représentait 18,3 % du revenu disponible (un montant qui s’élève à 14,1 % en zone euro) selon la Banque de France, soit trois fois plus que son niveau d’avant COVID. Une situation exceptionnelle que l’on n’avait pas observée depuis les années 1980. Parmi les raisons qui expliquent ce besoin de se constituer un matelas : les restes de la crise COVID et de nouvelles inquiétudes suscitées par la guerre en Ukraine, la forte pression inflationniste, ou encore la dégradation du climat économique et social.

Du côté du moral des ménages, il semblerait que les fourmis gardent le moral (+ 2 points) même s’il reste en dessous de sa moyenne de longue période. Les Français ont peur mais ne perdent pas espoir ! Toutefois, la prudence reste de mise et ils retardent leurs projets d’achats importants dans les prochains mois (- 3 points), pour privilégier l’épargne, à l’exception des 20 % les moins riches qui eux, puisent dans leurs réserves.

Bien que le taux de chômage soit bas et les rendements d’épargne relativement faibles, l’épargne n’est pas consommée, le coût du remboursement des emprunts immobiliers et le vieillissement de la population (celle qui épargne) freinent donc la consommation qui porte la croissance économique pour près de la moitié du PIB. Pour la première fois depuis 2012, les dépenses des Français reculent de 0,2 %. Les économistes tablent sur le retour à un comportement d’épargne normal avec le retour à un taux d’inflation normal facilitant la confiance dans l’avenir.

Hausse des salaires et risque inflationniste, la BCE alerte

C’est à  l’occasion de son forum à Sintra, au Portugal, que Christine Lagarde a fait part de ses inquiétudes liées à l’inflation persistante. Elle s’inquiète de facteurs exogènes qui pourraient entretenir cette augmentation des prix qui, selon elle, pourrait durer encore. La BCE entend donc poursuivre, voire durcir son action face à l’inflation. 

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la montée des taux directeurs pourrait ne pas avoir atteint son pic. Christine Lagarde fixe la prochaine échéance au mois de juillet. Pour rappel, les taux ont augmenté de 400 points de base depuis juillet dernier. Son constat : si l’inflation globale ralentit en raison de la baisse des prix de l’énergie, l’inflation sous-jacente continue de peser sur le marché.

Parmi les points problématiques selon la Présidente : la préservation des marges des entreprises en contexte de montée des prix, répercutant cette hausse sur les consommateurs. De l’autre côté, la pression sur les salaires. Entre maintenant et 2025, la BCE anticipe une augmentation de 14 % des salaires avec un marché du travail qui reste dynamique malgré ce contexte et l’absence de gains de productivité. Les entreprises pourraient répercuter le coût des salaires sur les prix des biens, représentant un risque décorrélé du contexte international. 

Face à ce constat, la BCE entend maintenir sa politique de hausse des taux en attendant la transmission de la politique monétaire à l’économie réelle. Quant aux ménages, la transmission sera plus longue pour observer un changement dans leur comportement de consommation : “Ces derniers sont davantage endettés à taux fixe que par le passé”. La politique de taux élevés devrait donc durer encore quelques temps, alors que l’institution continue d’évaluer la force de transmission de ses décisions.

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :