France : la croissance menacée au deuxième trimestre
C’est un indice qui ne trompe pas : le climat des affaires en France continue de se détériorer, ce qui suscite des inquiétudes quant à la dynamique de l’activité économique. Selon l’Insee, pour le troisième mois consécutif, le moral des chefs d’entreprise s’est assombri, avec un indice passant de 102 en avril à 100 en mai, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis 2021. Cette chute concerne tous les secteurs, notamment les services, l’industrie, le commerce de détail et le commerce de gros qui a connu un recul marqué, pénalisé par la baisse des ventes passées et des livraisons en provenance de l’étranger.
Le secteur du bâtiment a également vu son indicateur chuter de 3 points en un mois en raison de la baisse de la production, des effectifs et des carnets de commandes. Les services et l’industrie ont également enregistré une baisse de 2 points. Ces signaux négatifs s’ajoutent à une économie française déjà affaiblie au premier trimestre avec une croissance de seulement 0,2% et confrontée à des défis tels que la hausse des prix de l’énergie, l’augmentation des taux d’intérêt et le ralentissement du marché immobilier.
Cette situation économique difficile risque d’avoir un impact prolongé sur le marché du travail, et le climat de l’emploi a déjà connu une baisse en mai. Dans ce contexte, le gouvernement français est confronté à des difficultés pour équilibrer les comptes publics et atteindre l’objectif d’un déficit de 4,9% du PIB à la fin de l’année. Le gel de 1% des crédits supplémentaires dans le budget 2023 et la préparation à un atterrissage économique plus difficile indiquent que des mesures sont nécessaires pour faire face à cette situation.
États-Unis : Les députés relèvent le plafond de la dette
C’était à prévoir : les députés américains ont voté en faveur du relèvement du plafond de la dette. Le texte doit encore être approuvé par le Sénat mais ce compromis montre que démocrates et républicains se sont accordés sur ce sujet de la plus haute importance. La secrétaire d’État, Janet Yellen, a averti que le gouvernement pourrait manquer d’argent dès le 5 juin en cas de non-approbation.
L’accord prévoit de relever le plafond de la dette jusqu’au 1er janvier 2025, juste après l’élection présidentielle de novembre 2024. La Maison Blanche a accepté de réduire les crédits alloués à l’administration fiscale et a demandé des efforts aux bénéficiaires de mesures sociales, tout en maintenant le budget de la Défense au niveau prévu.
Ce vote permet aux auteurs du compromis de sauver la face : McCarthy montre qu’il n’est pas totalement sous l’emprise de la minorité de son parti, tandis que Biden confirme sa volonté de discussion. Néanmoins, le débat entre les deux camps n’est pour autant pas enterré et cette situation soulève la nécessité de réformes structurelles. Les finances publiques américaines n’ont pas été sérieusement débattues ces dernières années, mais la prochaine campagne présidentielle pourrait être l’occasion d’aborder ce sujet.
Ralentissement de l’inflation en Europe
L’inflation se calme dans plusieurs grands pays européens, avec une décélération des prix de l’énergie et des biens alimentaires. En Allemagne, l’inflation sous-jacente, hors prix de l’énergie et de l’alimentation, a reculé de 5,8 % à 5,3 % en un mois. Elle affiche son niveau le plus bas depuis mars 2022. Cependant, les experts estiment que la victoire sur l’inflation n’est pas encore acquise et que la Banque centrale européenne devrait continuer à resserrer sa politique monétaire.
En Italie, le rythme de la hausse des prix a également ralenti en mai, principalement en raison de la forte baisse des tarifs de l’énergie. En Espagne, l’inflation a nettement baissé, se situant à 3,2 % sur un an, grâce à un recul des prix des carburants et à une hausse moins élevée des prix des produits alimentaires. Au Royaume-Uni, bien que l’inflation ait commencé à se résorber en avril, elle reste élevée, notamment du côté des prix de l’alimentaires qui pourraient bientôt atteindre des records historiques.
Malgré ces signes de ralentissement, les experts estiment qu’il faudra attendre la fin de l’année pour que l’inflation globale retombe dans une fourchette plus raisonnable. Les accords salariaux récents et le manque de main-d’œuvre dans certains secteurs devraient maintenir l’inflation à un niveau élevé. Les mesures prises par les gouvernements, telles que la suppression de la TVA sur les denrées de première nécessité en Espagne, ont contribué à atténuer partiellement la hausse des prix.
Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.