This website requires JavaScript.

Accueil

Dossiers

Articles

Vidéos

Lexique

Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
16.02.24

Les trois actualités de la semaine du 12.02.2024

Retour aux articles

Conjoncture économique : taux de chômage stable, inflation décevante aux USA

Dans l’hexagone, la fin d’année 2023 a de quoi rassurer un peu. En effet, le taux de chômage est resté stable à 7,5 % au quatrième trimestre. Une stabilité relative au regard du troisième trimestre qui a connu une réévaluation de +1 %. Toutefois le chiffre n’est pas alarmant compte tenu du ralentissement économique que l’Europe traverse pour combattre l’inflation. Rétrospectivement, le taux de chômage est passé d'un point bas de 7,1 % au premier trimestre 2020 à 7,2 % au suivant puis 7,5 % à l'automne et au début de l'hiver. 7,5 % donc, portant le nombre de chômeurs à 2,3 millions, 0,4 points de plus que son pic le plus bas depuis 1982, en 2022. 

Là où la cassure est plus nette, c’est entre les générations. On observe que le chômage touche davantage la classe d'âge intermédiaire : 25-49 ans, qui participe à cette remontée du chômage, là où les seniors restent relativement épargnés. Il diminue ainsi de 0,2 point pour les 15-24 ans. Mais à 17,5 %, il demeure à un niveau supérieur de 6 points à son niveau un an plus tôt. Pour les 25-49 ans, le chômage augmente de nouveau de 0,2 point sur le trimestre, à 7,0 %. Et se situe, lui aussi, au-dessus de son niveau de l'année passée. Enfin, pour les 50 ans ou plus, le taux de chômage est quasi stable à 5,0 %. La progression la plus nette reste celle du chômage de longue durée.

De l’autre côté de l’Atlantique, ce sont les chiffres de l’inflation qui ont jeté un froid sur les marchés. La hausse des prix a été plus forte qu’attendu en janvier, avec un taux d’inflation de 3,1 % sur 12 mois, loin de l’objectif poursuivi des 2 %. L’inflation résiste mieux que prévu : 2,9 %. Des chiffres qui déçoivent donc avec une inflation sous-jacente qui ne diminue quasiment plus depuis décembre. Les deux principaux facteurs sont le marché du logement et le prix des services. La pression exercée par ces deux secteurs suffit à pénaliser le marché dans son ensemble, avec un impact à la baisse sur la place financière de New York. Une nouvelle qui n’a rien pour rassurer la FED et qui éloigne encore davantage la perspective d’une baisse des taux d’intérêts directeurs, à court terme. 

France : le déficit commercial s’améliore

Les douanes françaises ont annoncé le net repli du déficit commercial de l’hexagone. Alors qu’il atteignait son niveau record en 2022, à 162,7 milliards d’euros, le déficit commercial de la France est retombé à 99,6 milliards en 2023. Une bonne nouvelle due en partie au reflux des prix de l’énergie.

D’après les douanes, la France a regagné des parts de marchés. Plus encore, elle a pris ces parts de marché à un rythme très soutenu, pas observé depuis les années 2000, passant de 0,2 % des exportations mondiales à 2,7 %. Une belle remontée, insuffisante toutefois pour recouvrer son niveau record de 2019 de 3 %, notamment en raison du prix du gaz importé. 

Le facteur principal pour expliquer ces chiffres est le recul des importations. Depuis deux années consécutives, la France avait augmenté ses importations de manière conséquente. Elles ont affiché un repli de 7,1 % pour atteindre 731,0 milliards d'euros. « Cette diminution est presque exclusivement due à la baisse des approvisionnements en énergie, dans un contexte de chute des prix », expliquent les Douanes. 

Les exportations ont connu une légère amélioration, atteignant 607,3 milliards d'euros, une augmentation de 1,5 %, mais nettement moins marquée qu'en 2022 et 2021. Cette progression est principalement due à la performance satisfaisante des ventes de matériels de transport, bien qu'elles aient perdu 4 points de part dans les exportations totales par rapport à l'année précédente. En revanche, les exportations de produits agricoles, d'énergie et des secteurs intensifs en énergie ont diminué en raison de la baisse des prix de l'énergie, liée à la situation en Ukraine et aux sanctions contre la Russie. En 2023, le solde des échanges avec l'Union européenne a augmenté, principalement en raison de l'arrêt des importations de gaz naturel russe via le gazoduc Nord Stream, entraînant une forte hausse du solde avec la Belgique.

Un redémarrage économique relatif en France, surtout porté par la consommation

L’année 2024 pourrait bien être une nouvelle fois assez morne côté croissance du PIB. L'Insee table sur une croissance de 0,2 % au premier et au deuxième trimestre 2024. Si la consommation devrait se redresser un peu, grâce au reflux de l'inflation, l'investissement est complètement à l'arrêt. Depuis juin 2023, la croissance économique stagne d’après l’INSEE. L'objectif gouvernemental de 1,4 % semble inatteignable, avec un acquis de croissance estimé à seulement 0,5 % à mi-année.

Les attentes gouvernementales devraient donc être revues à la baisse et les économistes prévoient désormais une croissance inférieure à 1 % pour l'année 2024. Cependant, la consommation devrait stimuler l'activité économique, grâce à la baisse de l'inflation et à une augmentation des salaires supérieure à celle des prix. Le moral des ménages s'améliore progressivement, et le climat des affaires dans le commerce de détail dépasse désormais sa moyenne à long terme.

La lueur d’espoir réside dans la désinflation, avec un objectif de 2,5 % en juin prochain, contre 3,1 % au mois de janvier, comptant sur une normalisation des prix de l’alimentation, soit ceux qui contribuent le plus à l’inflation, suivi par le prix des biens manufacturés qui devraient, eux-aussi, augmenter plus lentement. En parallèle, le gain de pouvoir d’achat des ménages restera faible face à des dépenses qui demeurent à un niveau élevé. Une tendance qui devrait exercer une pression sur la totalité de l’année 2024. 

Du côté de l’investissement, celui des entreprises est freiné par des taux d'intérêt élevés et une demande atone, les incitant à adopter une attitude d'attentisme face à l'incertitude économique. Les coûts élevés de financement entravent l'investissement des ménages dans le logement, ce qui, combiné aux effets passés des chocs économiques, ralentit la croissance et impacte négativement la consommation, malgré les progrès vers la désinflation.

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.

Sources :