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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
09.02.24

Les trois actualités de la semaine du 09.02.2024

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France : la production de crédit immobilier s’effondre 

 

La chute est fulgurante. En 2023, la production de crédit immobilier a chuté de 40 % par rapport à 2022, soit une production annuelle de 129 milliards d’euros. En décembre la production de crédits, hors renégociation, a baissé de 8,2 milliards d’euros. Une chute qui s’explique principalement par la pression des taux d’intérêt directeurs.  

Ces résultats décevants pour les professionnels de l’immobilier viennent flirter avec leur niveau plancher de 2014 (à noter que les prix de l’immobilier ont augmenté de 30 % en parallèle sur la période, augmentant le coût de chaque crédit). Le coût du crédit immobilier a presque doublé en un an, passant de 2,31 % à 4,06 % faisant s’écrouler la demande des ménages. Cette chute ne se cantonne pas à la France : on rencontre des situations similaires en Allemagne, en Italie et en Espagne. 

Un autre effet de la baisse de production de crédits immobiliers se trouve dans le coup de frein mis par les banques elles-mêmes. En effet, début 2023, le taux d’usure était trop contraignant et ne permettait pas de répercuter l’augmentation des taux sur les clients. Le taux d’usure est maintenant aligné sur le marché et permet aux banques de reconstituer des marges suffisantes. Le pire serait donc passé, et les experts attendent un redressement du marché à partir du mois de mars prochain. La baisse prochaine des taux pourrait aussi porter cette dynamique, bien que les ménages restent prudents dans leurs projets immobiliers. Entre 2022 et 2023, la capacité d’emprunt des ménages a diminué de 32 000 euros en moyenne et le niveau de l’apport personnel a fortement augmenté, pénalisant aussi la demande.  

 

France : le secteur automobile dans la tourmente 

 

Bien que le marché de l’automobile ait connu un rebond en France, les usines françaises n’en ont pas tiré profit. Le nombre d’immatriculations de voitures neuves a rebondi de 15 % en 2024 alors que la production française d’automobiles a progressé de 8 % seulement, soit presque deux fois moins. Selon S&P Global, les chaînes de production ont vu sortir 1,5 millions de véhicules neufs en 2023, alors que les usines européennes ont vu leur production augmenter de 13 %.  

La France reste toutefois le troisième pays automobile européen derrière l’Allemagne et l’Espagne. Les groupes automobiles français sont pénalisés par la structure de leurs coûts salariaux qui varient grandement en fonction du pays où ils sont implantés. 

Sur le marché français, les acteurs japonais restent très dynamiques et leurs usines implantées en France connaissent une belle croissance, portée par des véhicules à succès. Les leaders français du marché automobile tentent de se restructurer autour de modèles nouveaux, dans une période d’évolution des attentes des consommateurs en termes de motorisation. C’est la production de véhicules utilitaires qui porte le marché chez l’un des producteurs français historiques. 

 

Place nette pour l’électricité renouvelable en Europe 

 

Pour la première fois, en 2023, la production d’énergie éolienne a dépassé celle des centrales à gaz en Europe. Les éoliennes ont produit 475 TWh (+13 % par rapport à 2022), contre 452 TWh pour les centrales à gaz (-15 % par rapport à 2022). Le charbon est aussi en forte baisse, il n’occupe plus que 12 % du mix énergétique du vieux continent, et connaît une baisse de 26 % avec seulement 333 TWh de production sur 2022. 

Au total, la production électrique issue d'énergies fossiles a chuté de 19 % en un an et ne représente plus qu’un tiers de la production énergétique en Europe. Si les sites de production à partir d’énergie fossile ferment à des rythmes différents dans ce contexte de crise énergétique, le constat est sans appel : le structurel du fossile se poursuit, notamment pour le charbon.  

C’est une bonne nouvelle aussi pour la baisse des émissions de CO2 issues de la production électrique, qui diminue de 19 % sur un an en France. Une diminution qui s’intensifie et dépasse le niveau de 2020, en plein cœur de la crise COVID.  « Les émissions de CO2 du secteur de l'électricité ont quasiment été divisées par deux depuis leur pic de 2007 », d’après le think tank Ember. En parallèle, les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire voient leur capacité de production augmenter nettement. Ces deux sources permettent de couvrir 27 % de l’électricité consommée en Europe. Toutefois, des progrès restent à faire sur la capacité des réseaux qui peuvent parfois ne pas être en mesure d’absorber la quantité produite, et pousse les producteurs à un refoulement de l’énergie. 

Enfin, la baisse de la demande d’électricité est aussi en partie responsable d’une décarbonation à marche forcée, notamment en raison du prix qui a poussé certaines activités électro-intensives à s’arrêter. La météo plus clémente depuis quelques années, permet aussi de limiter la demande notamment en chauffage.  

 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

 

Sources :