Europe : la construction de logement s’écroule
La crise européenne du logement n’est pas uniquement celle de la hausse du prix des habitations : elle concerne surtout le cruel manque de disponibilités de celles-ci. Alors que le nombre de ménages continue d’augmenter en Europe, la région a vu la construction de ses logements s’effondrer brutalement.
Selon le dernier rapport de l’Ifo, institut de prévision économique allemand, le nombre de logements neufs construits en 2024 au sein des 19 plus grandes économies européennes devrait dégringoler de 8,5 % par rapport à l’année dernière, représentant une diminution de 150 000 habitations. Si l’on prend en compte les chiffres entre 2022 et 2026, cette baisse atteindrait les 17 %, et avoisinerait les 45 % pour la Suède, l’Allemagne, l’Autriche et la France.
Cette situation plus que préoccupante est expliquée par trois grands facteurs : la pandémie de Covid-19 qui a freiné les projets de construction, la crise inflationniste et la flambée des prix des matériaux et pour finir, la hausse des taux d’intérêt qui a fait s’écrouler le pouvoir d’achat des ménages dans l'immobilier. En 2023, la demande de prêts immobiliers s’est effritée de 30 % dans la zone euro, marquant définitivement une crise sans voie de reprise.
Les gouvernements et les pouvoirs publics essayent tous d’ajouter leur pierre à l’édifice pour lutter contre le phénomène. Au Royaume-Uni, le très récemment élu parti travailliste ambitionne de construire plus d’un million de logements en cinq ans. En Espagne et en Pologne, la forte croissance de l’économie, la pression de la demande et l’expansion des logements sociaux devraient résoudre partiellement le problème. Cependant, des mesures de politique monétaire impactantes venant de la BCE sont nécessaires pour redresser le secteur qui verra ses prix prendre toujours plus d’altitude, sans recul profilant à l’horizon.
Chine : croissance incertaine des échanges extérieurs
En juillet, les échanges extérieurs ont continué de croître, avec des exportations en hausse de 7 % et des importations augmentant de 7,2 % par rapport à l'année précédente, atteignant respectivement 300,56 milliards de dollars et 84,65 milliards de dollars. Sur les sept premiers mois de l'année, les exportations chinoises ont donc grimpé de 6,7 % et les importations de 5,4 %. Cependant, l'excédent commercial chinois a légèrement diminué, passant de 99,05 milliards de dollars en juin à 84,65 milliards en juillet.
Malgré cette croissance, les résultats sont en dessous des attentes de certains économistes. Les exportations ont augmenté pour le quatrième mois consécutif, mais à un rythme inférieur à celui du mois précédent et aux prévisions de 9,6 %. Les importations ont rebondi après une baisse en juin, mais leur hausse reste également inférieure aux anticipations des analystes. Cela est dû aux défis auxquels les exportateurs chinois font face, comme des barrières tarifaires accrues en Occident et une appréciation du yuan, affectant donc leur compétitivité internationale.
Les exportations chinoises restent tout de même dynamiques vers les marchés asiatiques et américains. Les ventes vers l'Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) ont augmenté de 12,15 % et celles vers les États-Unis de 8 % en juillet. Cependant, la progression vers les États-Unis pourrait se stopper en raison de barrières tarifaires, annoncées par l’administration Biden. Enfin, les exportations vers l'Europe ont également progressé de 7,9 %, tandis que les ventes vers la Russie ont légèrement diminué de 1,1 % en juillet, malgré des relations commerciales globalement solides.
France : un plan de relance qui revitalise les territoires
Fin août 2020, sous la direction de Jean Castex, le gouvernement français a lancé le plan "France Relance" pour revitaliser l'économie après le premier confinement dû à la crise du Covid-19. Une étude récente de France Stratégie révèle que ce plan de relance, doté de 100 milliards d'euros, dont 93 milliards déjà déployés d'ici fin 2023, a été distribué de manière équilibrée à travers le pays, sans trop favoriser l'Île-de-France. Sur les 70 milliards d'euros tracés par l'étude, la répartition a été bien distribuée entre les diverses régions, mettant en évidence une allocation territoriale équitable.
L'Île-de-France, bien que recevant un montant notable en rapport avec sa population, se classe en neuvième position lorsqu'on considère l'activité économique régionale. La Guyane arrive en tête, ayant reçu 180 % de sa masse salariale mensuelle en aides. L'Occitanie, la Normandie, et la Bourgogne-Franche-Comté suivent. Cependant, certaines régions comme la Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique ont été moins favorisées. Cette répartition reflète une attention particulière aux besoins variés des différentes régions françaises.
Les priorités du plan "France Relance" - compétitivité, cohésion et écologie - montrent des tendances distinctes. L'Île-de-France domine en termes de compétitivité, en raison de son poids économique et des réductions d'impôts de production. Pour la cohésion, les régions comme la Normandie, la Réunion et l'Occitanie sont mieux dotées. En matière d'écologie, la Guyane et la Bourgogne-Franche-Comté reçoivent les montants les plus élevés. Enfin, cette approche pourrait servir de modèle pour le plan "France 2030", bien que ce dernier soit actuellement menacé par des coupes budgétaires pour réduire le déficit public.
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