Inde : déferlement d’entreprises en bourse
Les entreprises indiennes n’ont jamais été aussi nombreuses à s’élancer sur la grande vague de la Bourse de Bombay. Avec 290 introductions en Bourse, aussi appelées IPO (Initial Public Offerings), depuis le début de l’année, le marché indien bat des records d’attractivité.
L’appétit des investisseurs est aiguisé par une conjoncture économique favorable et un soutien gouvernemental massif : baisse de l’impôt sur les sociétés, subventions et grands projets d’infrastructures. Au-delà de cette volonté de l’État de la deuxième nation la plus peuplée au monde d’encourager les jeunes pousses prometteuses à entrer en Bourse, ces dernières ont aussi profité d’un alignement des étoiles financières en raison de l’atteinte d’une maturité suffisante pour accéder à la cotation en même temps que des conditions politiques favorables.
Nombre de sociétés rencontrent tout de même des difficultés : après un bond initial, leur valorisation chute de plusieurs milliards en raison de parts de marché en recul. Ainsi, malgré une grande confiance qui règne sur la Bourse bombayote, les nouveaux cotés découvrent parfois que la BSE (Bombay Stock Exchange) est un terrain glissant, dont le retour sur terre peut s’avérer assez brutal.
Japon : statu quo pour les taux
En plein tourbillon politique, la Banque du Japon (BoJ : Bank of Japan) a décidé de maintenir ses taux inchangés à 0,25 %. Face à un yen sous pression et à un gouvernement fragile après la perte de la majorité absolue des conservateurs du Parti libéral démocrate (PLD), la BoJ a choisi d’attendre les élections présidentielles américaines et la formation d’éventuelles alliances parlementaires nippones avant de revoir sa stratégie.
Les marchés, observant le Japon pris dans le tumulte des crises politiques, restent prudents. D’un côté, ils assistent à la formation prochaine d’une coalition bancale au Parlement entre le Democratic Party for the People et le Japan Innovation Party, dont les priorités se situent sur de la relance budgétaire qui pousserait le yen à la baisse ; d’un autre côté, le duel Trump-Harris aux États-Unis, qui pourrait raviver les tensions commerciales avec la Chine, et signifier une hausse des produits importés pour Tokyo en cas de victoire républicaine.
Ainsi, tout en suivant de près ces péripéties politiques locales et internationales, les experts économiques nippons prévoient une croissance japonaise de 0,6 % d’ici mars 2025 et une inflation maîtrisée autour de 2 %. Après avoir déjà perdu plus de 30 % face au dollar en trois ans, ces anticipations pourraient être synonymes de relèvement des taux directeurs de la Banque centrale japonaise fin 2024 ou début 2025 si le yen continue son affaiblissement.
Royaume-Uni : les actifs toujours boudés par les investisseurs
L’été avait pourtant soufflé un vent d’optimisme sur les marchés britanniques : après quatorze ans de conservatisme, la victoire des travaillistes et le discours pro-business de Keir Starmer avaient tout pour raviver la City. Mais les chiffres ne mentent pas. En septembre, les actifs britanniques ont enregistré des fuites massives : les fonds de dette en livres sterling ont subi des fuites de cotation de 3 milliards d’euros, tandis que les grandes capitalisations perdaient 2,3 milliards. Depuis janvier, ces dernières affichent même une décollecte record de 17,5 milliards d’euros !
Le Royaume-Uni, autrefois favori des investisseurs européens, voit désormais ses espoirs à la baisse. La cause ? Un budget annoncé en août ainsi qu’une croissance anémique de 0,2 %, qui freinent entreprises et consommateurs à coup d’incertitudes fiscales et de discussions sur des hausses d’impôts. Alors que les taux de la Banque d’Angleterre plafonnent à 5 %, les investisseurs préfèrent se tourner vers les fonds monétaires, jugés moins risqués.
Un triste sort pour le « Footsie » : l’indice londonien n’a grimpé que de 6 % cette année, loin derrière le S&P 500 (+22 %) et l’Eurostoxx 50 (+9 %). Malgré une livre sterling revigorée (+7 % face au dollar), le marché britannique demeure en retrait. À l’approche de la présentation budgétaire fin octobre, la perspective de nouvelles taxes plane, risquant de maintenir la morosité sur les actifs britanniques encore un moment.
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