France : plus forte hausse du chômage en 10 ans
Au quatrième trimestre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi français en catégorie A (sans activité) a bondi de 3,9 %, soit 117 000 chômeurs supplémentaires en trois mois. Une envolée qui n’avait plus été observée depuis une décennie, hors période Covid.
Les jeunes sont les plus touchés, avec une hausse de 8,5 % du chômage chez les moins de 25 ans, conséquence directe de la baisse des embauches et de la vague de faillites d’entreprises. Au total, toutes catégories confondues, ce sont désormais 5,495 millions de personnes qui se présentent chez France Travail, en hausse de 1,7 % sur le trimestre. Un choc brutal, mais pas une surprise : les signaux d’alerte s’accumulaient déjà. Selon plusieurs économistes, ces chiffres sont cohérents avec ceux des plans sociaux. L'incertitude budgétaire apportée par la dissolution et la fin de certaines aides aux entreprises, notamment sur l'apprentissage, sont en partie à blâmer pour ce retour en force des pertes d’emploi. De leur côté, le Medef (Mouvement des entreprises de France) et la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) donnent une piqûre de rappel : des mesures budgétaires restrictives pourraient aggraver la situation à l’avenir.
Et la suite ne s’annonce pas plus clémente : l’Urssaf vient de rapporter que les déclarations d’embauches étaient en diminution fin 2024, perdant 2,4 points de pourcentage par rapport au trimestre précédent. Le taux de chômage pourrait grimper à 7,6 % d’ici la mi-2025 selon l’Insee.
BCE : le cycle de baisse des taux continue
Lors de sa réunion de politique monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) a comme convenu pris la décision d’abaisser son principal taux directeur (le taux de dépôt ; le plus bas auquel les banques commerciales peuvent emprunter des capitaux) à 2,75 %, poursuivant ainsi son cycle d’assouplissement monétaire. Depuis juin dernier, la BCE a déjà réduit ses taux à cinq reprises, un geste bienvenu pour une économie européenne en manque de souffle.
L’inflation, quant à elle, fait des va-et-vient. Après être remontée à 2,4 % en décembre, elle reste sous contrôle, selon la BCE, qui table sur un retour à son objectif de 2 % dans le courant de l’année. Un pari osé, alors que la politique commerciale de Donald Trump pourrait rebattre les cartes. En effet, une guerre tarifaire avec l’Europe fragiliserait encore plus la croissance, mais risquerait aussi de faire grimper les prix à l’échelle mondiale.
Christine Lagarde garde le cap, tout en restant prudente. De nouvelles baisses de taux sont possibles et même attendues par les investisseurs, mais jusqu’où iront-elles ? Certains estiment que le taux de dépôt pourrait bientôt atteindre 2,5 %, un niveau jugé neutre, ni trop stimulant, ni trop restrictif. Pour l’instant, le coût des crédits commence à reculer, mais les conditions de financement restent serrées.
Places financières : Paris 4e du classement mondial
La Bourse de Paris ne joue peut-être pas encore dans la cour de Wall Street, mais elle grimpe les marches du podium international des meilleurs endroits pour faire du business. Dans la dernière édition du classement Ofex, qui évalue l’attractivité des grandes places financières, la capitale française décroche la 4e place, juste derrière New York, Chicago et Londres. Un bond qui lui permet de devancer Francfort et de s’affirmer comme un acteur clé en Europe.
Ce palmarès, réalisé par l’Institut Louis Bachelier et le Center for Financial Studies de Francfort, passe au crible 47 centres financiers selon des critères précis : poids économique, infrastructures, environnement de travail et capital humain. Résultat ? Paris profite d’une hausse des actifs bancaires et d’une forte croissance des obligations répondant aux exigences ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), un atout clé dans un monde en quête de finance durable. Si New York reste intouchable en tête (score de 100), suivie par Chicago et Londres, d’autres mouvements secouent le Top 10. Tokyo dégringole à la 7e place, tandis que Shanghai et Shenzhen se frayent un chemin dans l’élite mondiale, atterrissant respectivement 6e et 8e. Toronto, en revanche, quitte le cercle des dix premiers, pénalisée par une nouvelle méthodologie moins favorable aux fintechs et aux coûts immobiliers, domaines dans lesquels la ville excelle.
Contrairement au Global Financial Centers Index (GFCI), longtemps dominant mais jugé trop opaque car basé sur des sondages réalisés sur le marchés souvent biaisés, Ofex lui a volé la vedette en 2023. Ses échantillons plus objectifs s’appuyant sur des données vérifiables lui ont permis de bousculer la référence établie, et de redonner du crédit à la City de Paris dans la compétition mondiale en conséquence.
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