Fintechs : les IPO retrouvent des sommets dignes d’avant-Covid
Après plusieurs années de calme plat sur les marchés, les fintechs reprennent leur envol sur les marchés. Avec quarante-deux introductions en bourse (IPO) en 2025 et près de 9,5 milliards de dollars levés, le secteur renoue avec des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie. Une dynamique qui doit beaucoup à un environnement politique et monétaire plus favorable, notamment Outre-Atlantique, où le contexte réglementaire a été assoupli et a créé une fenêtre d’introduction très attendue. Résultat : le seuil des levées combinées des trois dernières années est déjà dépassé.
Dans le détail, ce sont surtout les méga-deals qui propulsent ces performances. Les dix plus grandes introductions concentrent à elles seules près de 80 % des montants levés, preuve que le marché privilégie les acteurs les plus matures, positionnés sur des segments porteurs comme les paiements, les actifs numériques ou le trading nouvelle génération. Le secteur crypto-blockchain se distingue particulièrement : il capte plus d’un quart des capitaux mondiaux, son plus haut niveau depuis 2019. Le ticket médian y explose, bondissant de 45 % sur un an pour atteindre 7,3 millions de dollars. Un engouement alimenté par une politique américaine désormais très favorable aux technologies financières et numériques. Mais cet appétit n’efface pas tous les défis : la volatilité reste la règle. Beaucoup de fintechs voient leur cours s’emballer dans les premières semaines avant de retomber sur des niveaux plus prudents, dans un marché où l’équilibre entre offre et demande reste fragile.
La fin d’année montre toutefois que l’Europe capte toujours peu de ces introductions, les acteurs préférant largement les grandes places anglo-saxonnes, plus profondes et plus habituées au risque technologique. Quelques exceptions émergent, mais restent anecdotiques face au poids des marchés américains. Reste à voir si cette embellie se poursuivra en 2026 : avec un « shutdown » aux États-Unis qui a repoussé plusieurs opérations, un nouveau cycle de grandes IPO pourrait encore se profiler… à condition que les marchés conservent leur appétit pour la tech et que la volatilité ne reprenne pas trop de terrain.
Royaume-Uni : le secteur financier évite la pression fiscale
Après plusieurs mois de flottement politique et de débats intenses sur leur contribution au financement public, les banques britanniques semblent finalement éviter la hausse de taxation envisagée dans le cadre du nouveau budget. Alors que certaines voix poussaient à un durcissement fiscal, la ministre des Finances a préféré réaffirmer son positionnement « pro business ». Une décision stratégique, à la veille de l’annonce d’un budget censé combler un trou de l’ordre de 20 milliards de livres dans les finances publiques.
L’hypothèse d’un relèvement de la surtaxe bancaire avait pourtant gagné du terrain ces derniers mois, dans un contexte où plusieurs pays européens ont déjà opté pour ce levier afin de récupérer une partie des bénéfices générés par la hausse des taux. Les estimations des recettes potentielles divergeaient : entre 1 et 8 milliards de livres selon les organisations. Le débat s’est intensifié face aux profits élevés du secteur financier depuis 2022, dopés par une politique monétaire plus restrictive au Royaume-Uni qu’en zone euro. Parallèlement, la gestion des programmes d’assouplissement et de resserrement quantitatif par la banque centrale crée à présent un coût non négligeable pour les finances publiques—près de 22 milliards de livres par an selon certains calculs.
En renonçant à ce relèvement de taxe, la ministre entend protéger son agenda économique centré sur la compétitivité et l’investissement, un cap crucial pour relancer la croissance britannique. Alors que le budget doit désormais répondre à un double impératif, rassurer les investisseurs et maintenir un cap pro-croissance, la question du financement public restera au cœur des débats dans les mois à venir.
Cuivre : forte demande en vue, records à l’horizon
Le métal rouge retrouve des couleurs et s’approche doucement de ses sommets : près de 11.000 dollars la tonne, soit +25 % depuis janvier. Baromètre historique de l’activité industrielle, le cuivre profite d’un cocktail explosif : affaiblissement du dollar, espoir d’un assouplissement monétaire américain et climat géopolitique plus apaisé. À l’approche de la réunion de décembre de la banque centrale américaine, les marchés intègrent désormais une probabilité de plus de 80 % de baisse de taux, contre à peine un tiers la semaine précédente. De quoi redonner du souffle au secteur de la construction et, mécaniquement, à la demande en cuivre.
Mais derrière cette embellie, le tableau est moins reluisant : la hausse des cours tient aussi à une offre sous tension. Entre l’arrêt brutal d’une des plus grandes mines mondiales, les reprises poussives de la production dans les grands pays miniers et des mouvements sociaux persistants ailleurs, le marché fait face à un véritable goulot d’étranglement. Symbole de ce déficit : les frais de traitement et de raffinage, habituellement rémunérateurs pour les fonderies, sont tombés en territoire négatif, atteignant -60 dollars la tonne, signe d’une pénurie de minerai à transformer. Les primes exigées pour le cuivre raffiné explosent également, multipliées par quatre pour certains contrats, une manifestation qui rime avec la persistance des tensions en 2026.
Face à ce marché tiraillé entre appétit et rareté, les projections oscillent. Certains analystes envisagent une envolée du métal rouge vers 12.500 à 13.000 dollars, portée par la demande structurelle liée à l’électrification des usages et à l’essor des data centers. D’autres se montrent plus prudents, anticipant plutôt un plafond autour de 10.600 dollars. Une chose est sûre : si les États-Unis décident d’étendre leurs droits de douane au cuivre raffiné, une ruée vers les importations pourrait siphonner l’offre mondiale.
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