This website requires JavaScript.

Accueil

Dossiers

Articles

Vidéos

Lexique

Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
20.11.25

Les trois actualités de la semaine au 20.11.2025

Retour aux articles

Dette française : confiance au rendez-vous malgré le flou politique 

Malgré une année politique mouvementée et des signaux budgétaires peu rassurants, la dette souveraine française continue d’inspirer confiance. La dernière enquête annuelle de l’Agence France Trésor (AFT), réalisée par le cabinet IEM Finance auprès de 143 institutions (sociétés de gestion, banques, compagnies d'assurances…) clientes de l’AFT, montre que le marché des obligations d’État demeure l’un des plus appréciés en Europe. 

Dans le détail, les investisseurs se déclarent satisfaits à plus de 96 %, un niveau quasi inchangé malgré la tempête politique. Leur priorité reste la liquidité : près de 9 sur 10 jugent essentielle la capacité à acheter ou vendre rapidement des titres sans perturbation majeure des prix, et les obligations françaises restent exemplaires en la matière. L’intérêt pour les titres indexés sur l’inflation progresse nettement, tandis que la clarté des informations budgétaires transmises par les autorités publiques recule légèrement. Du côté des intermédiaires chargés de placer la dette française, les grandes institutions financières spécialisées conservent la confiance des investisseurs, qui valorisent avant tout leur expertise du marché et leur capacité à proposer des prix compétitifs. 

Si la satisfaction globale demeure élevée, la communication économique et budgétaire française apparaît comme le principal point d’attention pour les années à venir. Dans un contexte où la crédibilité financière se joue autant sur la solidité économique que sur la transparence publique, la France devra continuer à rassurer pour préserver l’appétit des investisseurs, d’autant plus que les besoins de financement s’annoncent historiques. 

 

Guinée : entrée en trombe dans le marché du minerai de fer 

Après trois décennies d’attente, la Guinée a décidé de lancer l’exploitation de la montagne Simandou, le plus important gisement inexploité au monde. Le pays, comptant parmi les plus pauvres de la planète, ouvre ainsi un chapitre stratégique pour son histoire. Avec un projet estimé à 23 milliards de dollars, la Guinée ambitionne de transformer cette ressource en véritable moteur de développement, à la manière d’autres nations ayant bâti leur prospérité sur leurs ressources naturelles. 

Pour atteindre son plein potentiel, Simandou mobilise un chantier hors norme : 650 km de voies ferrées, un nouveau port en eau profonde, et une organisation industrielle partagée entre plusieurs consortiums internationaux, avec une participation guinéenne dans chacun d’eux. À terme, le pays pourrait extraire 120 millions de tonnes de minerai par an, soit environ 7 % du marché mondial. De quoi rebattre les cartes d’un secteur jusqu’ici dominé par l’Australie et le Brésil, et s’inscrire dans la stratégie de diversification des approvisionnements recherchée par plusieurs grandes puissances, notamment en Asie. La qualité exceptionnelle du minerai guinéen alimente aussi des ambitions environnementales : une teneur élevée en fer réduit l’usage du charbon dans la production d’acier et facilite les procédés bas-carbone ou à hydrogène. 

Reste que ce nouveau géant minier s’avance sur un marché en mutation. L’arrivée d’une telle offre exerce déjà une pression baissière sur les prix, dans un contexte où la demande de certains grands acheteurs ralentit. Par ailleurs, Simandou porte l’héritage de nombreux scandales et litiges qui ont retardé son exploitation. Désormais lancé, le projet pourrait transformer durablement le rôle de la Guinée dans l’économie mondiale des matières premières. Toutefois, cela devra se faire à condition que gouvernance, stabilité et retombées locales soient au rendez-vous. 

  

Banques européennes : capitaux allégés, vigilance renforcée 

La Banque centrale européenne (BCE) offre un léger bol d’air au secteur bancaire : dès 2026, les exigences de capital seront réduites, reflet d’une solidité financière jugée robuste malgré un climat économique et géopolitique chargé. Le ratio CET1 requis (“Common Equity Tier 1” en anglais), indicateur clé de la solidité financière d'une banque mis en place après la crise financière de 2008, passera ainsi de 11,3 % à 11,2 %, et les exigences au titre du pilier 2 (appelées P2R, celles couvrant tous les risques non couverts ou sous-évalués par le CET1), seront abaissées de 1,3 à 1,1 %. 

Cette décision a été soutenue par les bons résultats des derniers tests de résistance, qui confirment la capacité des banques à encaisser des chocs plus sévères que par le passé. Les ratios de capital, autour de 16 % en moyenne, sont au-dessus des exigences et ouvriront la voie à une poursuite de la politique de rachats d’actions et redistribution de dividendes des banques européennes, qui profitaient déjà d’un rally historique boosté par les baisses de taux d’intérêt directeurs de l'institution. Néanmoins, l’enthousiasme risquerait potentiellement d’être de courte durée : l’environnement géopolitique tendu pourrait rapidement se refléter dans les bilans, en particulier via les effets différés des tensions commerciales. Les bénéfices, dopés directement par la hausse de la marge nette d'intérêt et une amélioration du coefficient d’exploitation, et indirectement par le soutien des États aux ménages et entreprises durant la pandémie et la crise énergétique, pourraient s'essouffler avec la normalisation monétaire et le ralentissement conjoncturel. 

La suite s’annonce donc plus exigeante. Pour preuve, la BCE stipule que dès 2026, chaque banque devra identifier le choc géopolitique qui serait le plus déstabilisant pour sa stabilité financière, renforcer sa réserve et sera fortement poussée à investir suffisamment dans l'informatique et la cyber-résilience. 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :