Bourse : le CAC 40 retrouve des sommets
Après plusieurs mois de volatilité, le CAC 40, indice phare de la place de Paris, a atteint un nouveau record en séance, frôlant les 8.281 points. Une performance portée par un climat économique mondial plus serein et un regain d’appétit pour le risque de la part des investisseurs. Sur l’ensemble du Vieux Continent, les principaux indices ont également grimpé, confirmant le retour d’un certain optimisme sur les marchés européens.
Derrière ce rebond, plusieurs raisons. Aux États-Unis, la perspective d’une baisse des taux par la Banque centrale (la Fed, Réserve fédérale) et la fin du blocage budgétaire ont rassuré les esprits. La croissance américaine, estimée à près de 4 % sur un an, redonne confiance, tandis que la bonne tenue des résultats trimestriels alimente les espoirs d’un rallye de fin d’année. En Europe, la détente politique et la réduction du différentiel de taux entre la dette française et allemande (le “spread”) ont également contribué à dissiper les doutes : la prime de risque hexagonale s’est repliée à son plus bas niveau depuis l’été.
Mais malgré ce qui s’apparente à être une bonne nouvelle, la vigilance reste de mise. Si les bénéfices des grandes entreprises françaises ont globalement dépassé les attentes, la dynamique reste inégale entre les secteurs. Certains affichent encore des signes de ralentissement, notamment face aux tensions sur les marges et aux incertitudes mondiales persistantes.
Métaux stratégiques : demande record, investissements en chute libre
Alors que la transition énergétique accélère, un paradoxe secoue la planète minière : la demande de métaux stratégiques grimpe en flèche, mais les investissements, eux, s’essoufflent. Les industriels, interrogés dans le dernier baromètre des risques miniers du cabinet EY, révèlent une inquiétude croissante : les ressources s’épuisent, les gisements faciles disparaissent et les coûts montent en flèche. Ainsi, le secteur avance à reculons, alors que batteries, éoliennes, électrolyseurs ou technologies numériques ont besoin d’un volume croissant de minerais critiques pour fonctionner.
Dans le détail, les chiffres parlent d’eux-mêmes : la teneur des minerais a chuté de 40 % depuis les années 1990, obligeant à forer plus profond ou dans des zones plus complexes pour des rendements moindres. Pour les budgets d’exploration, c’est l’inverse : la demande mondiale nécessiterait plus de 5 400 milliards d’investissements d'ici 2035, mais c’est seulement 12,5 milliards de dollars qui ont été investis cette année, contre 12,9 milliards un an plus tôt. À cela s’ajoute une rude crise des compétences : départs massifs à la retraite, désintérêt pour les métiers miniers et difficulté à recruter dans la planification, l’ingénierie ou la durabilité. Et par-dessus le marché, les tensions géopolitiques ravivées par une guerre commerciale sino-américaine perturbent les chaînes d’approvisionnement et dissuadent les acteurs d'engager des projets sur 20 à 30 ans.
Pourtant, le besoin, lui, ne faiblira pas. D’ici 2050, la demande de certains métaux critiques pourrait être multipliée par 4, 10, voire 30 selon les usages, portée par la transition énergétique et les besoins du numérique. Le cuivre en est l’exemple phare : pour électrifier les usages, il faudrait produire plus de 40 millions de tonnes par an d’ici 2050, contre 25 millions aujourd’hui. Cela supposerait l’ouverture d’une quarantaine de mines dans la prochaine décennie… alors que seules quatorze ont vu le jour ces dix dernières années.
Royaume-Uni : économie fragilisée, baisse de taux à venir
Le Royaume-Uni aborde une zone de turbulences économiques à l’approche d’un budget très attendu. Comme l’indiquent le taux de chômage (qui a grimpé à 5 % au troisième trimestre, un plus haut depuis début 2021), une demande en berne et une croissance des salaires qui ralentit sous fonds de croissance timide au PIB en quasi-stagnation (+0,1 % en août), la fragilisation de l’économie britannique se fait de plus en plus ressentir.
Ce tableau morose place le gouvernement travailliste dans une position délicate, alors qu’il lui faudra présenter un budget compatible avec une dette publique élevée et des hausses d’impôts déjà appliquées cette année. Des mesures fiscales supplémentaires sont largement anticipées, mais elles pourraient freiner davantage la machine économique. L’incertitude politique, représentée par une montée des intentions de vote pour l’extrême droite et tensions internes au parti au pouvoir, ne fait que renforcer l’attentisme des entreprises, qui reportent leurs recrutements et investissements.
Paradoxalement, ces signaux faibles pourraient ouvrir une brèche monétaire : les analystes estiment désormais très probable une baisse de taux dès décembre par la Banque d’Angleterre pour desserrer l’étau sur l’activité. Si un tel geste pourrait offrir un répit aux ménages comme aux entreprises, le Royaume-Uni aborde une fin d’année sous haute pression, entre choix budgétaires difficiles et climat politique instable.
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