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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
15.03.22

La mécanique du rachat d’actions

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Septembre 2021 a été le mois le plus actif depuis 5 ans en termes de rachat d’actions, avec un volume racheté de 2,75 milliards d’euros par 35 émetteurs du SBF 120. Depuis la fin du confinement, le marché des rachats d’actions en France connaît une très forte croissance. Pourquoi un tel engouement pour ce marché ? Voici quelques éléments de réponse.

Qu’est-ce que le rachat d’actions ? 

Opération financière commune, le rachat d’actions est une intervention de l’entreprise sur son propre capital. Elle consiste pour une société à racheter ses propres actions auprès de ses actionnaires. Si cette pratique est aujourd’hui parfaitement légale, elle n’en est pas moins strictement encadrée par les gendarmes des marchés financiers, comme la Securities and Exchange Commission (SEC) aux États-Unis ou l’Autorité des marchés financiers (AMF) en France.  
 
Il existe deux types de rachat d’actions : l’opération « au fil de l’eau » et l’Opra (offre publique de rachat d’actions). Si l’entreprise décide de passer par un programme de rachat d’actions, elle agit « au fil de l’eau », progressivement, via un intermédiaire financier. L’autre méthode, plus ouverte, consiste à lancer une offre publique de rachat d’actions (Opra). Adressée aux actionnaires de la société, elle permet aux volontaires de mettre en vente leurs titres à un prix fixe généralement supérieur au cours actuel.  

Pourquoi racheter des actions ? 

Le rachat d’actions est l’un des outils de la politique de retour à l’actionnaire d’une entreprise. Si les dividendes ordinaires ou exceptionnels le permettent aussi, le rachat d’actions suivi d’une annulation se distingue par sa flexibilité : il est décidé et lancé en fonction de la santé financière de l’entreprise. Une fois rachetées, les actions sont considérées comme annulées, mais elles peuvent être conservées pour être redistribuées plus tard, par exemple dans le cadre d’un plan de participation des salariés. 
 
Si les entreprises se tournent autant vers le rachat d’actions, c’est que ce mécanisme bien rodé est très valorisé par les actionnaires : il permet, entre autres, de les rassurer en augmentant mécaniquement le bénéfice par action. Très logiquement, le rachat d’actions engendre une diminution du nombre d’actions en circulation et par là même, génère une hausse du bénéfice par action (phénomène dit de relution). A la différence du dividende exceptionnel dont la distribution est ponctuelle, le rachat d’actions a un effet positif de long terme sur le cours de bourse : les actions rachetées et annulées impliquent une relution du bénéfice par action avec pour conséquence principale, un effet positif sur le cours boursier du titre. Bien que fiscalement avantageux, le rachat d’actions peut néanmoins envoyer un signal d’alerte en reflétant un certain manque de perspectives de la part de l’entreprise. Si cela peut effectivement laisser à penser qu’elle a atteint ses limites en termes de croissance, ce propos est à nuancer : le grand champion des rachats d’actions n’est autre qu’Apple. Il y a aujourd’hui moins d’actions Apple en circulation qu’au début des années 2000, et pour cause ! Depuis son premier programme de rachat d’actions en 2013, Apple a dépensé plus de 460 milliards de dollars dans le rachat de ses propres titres. 
 
Bien que le rachat d’actions soit un phénomène mondial, il est particulièrement marqué aux États-Unis, comme le prouve l’exemple d’Apple. Patrick Artus, conseiller économique de Natixis explique que “80 % de la surperformance des marchés américains sur les marchés européens est liée à la pratique active du rachat d’actions, et à la proportion de retour aux actionnaires affectée aux rachats d’actions”. 
 
Parfois critiqué pour ne bénéficier qu’aux seuls actionnaires, le rachat d’actions n’est pas incompatible avec la démarche environnementale qu’entreprennent de nombreuses banques et entreprises. La question du climat est aujourd’hui incontournable pour l’ensemble des acteurs de la finance. La dimension environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) est un pilier de la raison d’être de nombreuses entreprises. En France, deux sociétés ont d’ores et déjà réalisé leurs premières transactions de rachat d’actions « ESG impact ». 

Sources : 

La référence à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services.  

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.