Histoire de la BCE
La Banque centrale européenne (BCE) a été instaurée le 1er juin 1998. Son siège se situe en Allemagne, à Francfort-sur-le-Main. Elle succède à l’Institut monétaire européen (IME), dont les missions étaient de renforcer la coopération entre les banques centrales et la coordination des politiques monétaires ; et d’assurer la préparation nécessaire à l’instauration du Système européen de banques centrales (SEBC), à la conduite de la politique monétaire unique et à la création d’une monnaie unique.
C’est le 1er janvier 1999 que les onze premiers États membres de la future zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal et Finlande) ont adopté le taux de conversion des monnaies nationales en euros, mis en circulation au 1er janvier 2002. Actuellement, 19 pays composent la zone euro et ont donc pour banque de référence la BCE, les banques centrales nationales devenant membres de l’Eurosystème.
Rôle et fonctionnement et fonctionnement de la BCE
La Banque centrale européenne possède de nombreuses missions. Les deux plus importantes sont le maintien d’une inflation sous contrôle, c’est-à-dire proche mais en-dessous de 2 % sur le moyen-terme ; et la stabilité financière. Mais les missions de la BCE ne se limitent pas à cela :
- Elle conçoit et émet les billets en euros : les pièces sont émises par les banques centrales nationales.
- Elle veille au bon fonctionnement de l’infrastructure financière en assurant le bon fonctionnement des systèmes de paiement électroniques et physiques.
- Elle garantit la sécurité du système bancaire européen en supervisant les banques via le Mécanisme de surveillance unique (MSU).
Contrairement à la Fed (la Banque centrale américaine), la BCE ne possède pas de mandat double, ce qui signifie qu’elle ne poursuit pas d’objectif de plein emploi en plus de la stabilité des prix. Néanmoins, la BCE peut apporter son soutien à la protection de l’environnement ou à un niveau d’emploi élevé.
Pour bien comprendre le fonctionnement de la BCE, il faut connaître les trois taux directeurs utilisés pour la politique monétaire :
- Le taux de refinancement : il s’agit du taux auquel les banques centrales prêtent aux banques commerciales. C’est le taux le plus important, car il permet de réguler l’activité économique en apportant ou en retirant des liquidités.
- Le taux de rémunération des dépôts : c’est le taux d’intérêt fixé par une banque centrale auquel sont rémunérés les dépôts placés par les banques commerciales. En l’abaissant, la banque centrale peut pousser les banques commerciales à prêter aux consommateurs pour relancer l’économie.
- Le taux de prêt marginal : c’est le taux payé par les banques commerciales lorsqu’elles empruntent à très court-terme (24 heures) des liquidités auprès d’une banque centrale.
La BCE face à la crise de la Covid-19
Face à la crise de la Covid-19, la BCE a mis en place tout un arsenal pour répondre aux difficultés que rencontrent les pays de la zone euro. Le premier, le plus important, est le plan d’achat d’actifs urgence pandémie (PEPP) de 1 350 milliards d’euros mis en place en octobre 2020 avec deux objectifs : stabiliser les marchés et ramener la courbe de l’inflation à son niveau pré-pandémie, en maintenant des taux d’intérêt bas. Le PEPP a même été revu à la hausse, et atteint aujourd’hui 1 850 milliards d’euros. Ce plan a été associé à des prêts à taux négatifs pour les banques d’un montant de 1 300 milliards d’euros pour leur permettre de continuer à financer l’économie.
La BCE a également mis en place un programme de quantitative easing d’un montant de 20 milliards d’euros par mois. Cet outil permet à la BCE d’acheter des actifs aux banques pour les inciter à prêter aux entreprises et aux particuliers. Cet outil a pour objectif de faire augmenter la demande de biens et services et doit in fine permettre de relancer la consommation, mais également l’inflation.
La BCE utilise également les taux directeurs cités plus haut pour lutter contre les chocs économiques induits par la pandémie. Le taux de prêt marginal est maintenu à 0 % depuis septembre 2019, et le taux de rémunération des dépôts a été abaissé à – 0,5 %. Concrètement, puisque les banques ne gagnent pas d’argent en déposant des liquidités auprès de la BCE, elles sont incitées à prêter aux ménages et aux entreprises.
Tout cet arsenal doit permettre à la BCE d’inciter fortement les États, les entreprises et les ménages à emprunter pour stimuler l’emploi, l’investissement et par conséquent les prix.
Sources :
- https://www.ecb.europa.eu/ecb/history/emu/html/index.fr.html
- https://europaforum.public.lu/fr/actualites/2013/10/conseil-ecofin-msu/index.html
- https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN2C127L/l-economie-de-la-zone-euro-toujours-sous-perfusion-declare-lagarde-bce.html
- https://www.challenges.fr/monde/europe/le-banque-central-europeenne-continue-de-soutenir-les-economies-europeennes_747166
- https://abc-economie.banque-france.fr/quantitative-easing