La lutte contre le réchauffement climatique est déjà bien engagée pour les États-Unis. Après son élection, le président Joe Biden a notamment réalisé un tournant majeur en réintégrant le pays dans l’Accord de Paris. Les États-Unis affichent dès lors l’objectif ambitieux de réduire leurs émissions nettes de GES de 50 à 52 % à horizon 2030 par rapport aux niveaux de 2005. L’objectif Net Zero a aussi été institué, avec pour objectif des émissions nettes nulles, au plus tard en 2050. Face à cette stratégie, l’Union européenne n’est pas en reste, puisque le programme “Fit for 55” (UE) prévoit de réduire au moins 55 % des émissions de GES en 2030 par rapport à 1990.
Un mouvement économique pour la transition environnementale
En favorisant la production de technologies vertes en Amérique du Nord, l’IRA (Inflation Reduction ACT) a impulsé un mouvement économique massif pour la transition environnementale. Cette loi permettrait aux États-Unis de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 42% en 2030, par rapport à 2005. Autres objectifs du programme, la lutte contre l’inflation et la réduction des coûts de l’énergie. Ces objectifs permettent dès lors de relancer l’innovation par le biais d’investissements dans les solutions vertes. Ce sont ainsi 369 milliards de dollars de dépenses au cours des dix prochaines années, qui sont estimés dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Décarbonation & incitations fiscales
Le principe d’incitations fiscales, sous forme de subventions et de garanties de prêts est utilisé depuis 1992 par les États-Unis pour promouvoir les énergies renouvelables. Des dispositifs de crédits préexistants comme Production Tax Credits et Investment Tax Credits permettent tout d’abord de réduire le coût de la production. L’IRA prévoit ensuite des subventions pour les particuliers afin de les inciter à l’achat de véhicules électriques ou à l’installation de sources d’énergies renouvelables. Des incitations fiscales sont aussi mises à l’œuvre pour favoriser la production industrielle locale pour les technologies propres, permettant ainsi de sécuriser la souveraineté énergétique du pays.
Un dispositif européen face à l’IRA
Face à l’IRA, la Commission européenne a proposé au printemps 2023 des mesures pour s’affirmer comme un acteur central. Le marché de l’électricité a notamment été réformé pour permettre aux consommateurs d’être mieux protégés avec des prix plus stables. Les accords entre propriétaires de parcs énergétiques et acheteurs d’énergie sont aussi facilités.
Avec le “Green Deal Industrial Plan” de la Commission européenne, qui vise à renforcer la compétitivité de l’industrie européenne à zéro émission nette et à accélérer la transition vers la neutralité climatique, le Net Zero Industry Act établit un cadre clair de mesures. Son objectif est triple : l’intensification de la fabrication de technologies vertes et décarbonées, le soutien des projets de développement et la simplification du cadre réglementaire. Les secteurs directement concernés sont notamment le solaire, l’éolien, l’énergie géothermique, le stockage du carbone et les technologies de réseau, comme les véhicules électriques.
Des sources d’opportunités pour les investisseurs
Ces politiques ont des conséquences directes sur le déploiement des sources d’énergies renouvelables et donc sur les opportunités d’investissement des chaînes de valeurs de ces secteurs. En matière d’investissement, une stratégie rentable vise ainsi à détenir un portefeuille composé de plusieurs sociétés leaders dans les technologies vertes, et offrant des avantages compétitifs. Il s’agit notamment d’évaluer ces sociétés selon les critères suivants : compétitivité de la technologie ou du service proposé, qualité et durabilité du management, modèle économique, bilan comptable et potentiel d’appréciation.
“Les taux de croissance annuels moyens à deux chiffres anticipés d’ici la fin de la décennie pour les capacités installées d’énergie solaire, photovoltaïque et éolienne, aussi bien pour l’UE que les États-Unis, reflètent un besoin d’investissement significatif sur l’ensemble de la chaîne de valeur de ces sources d’énergie renouvelable.”
Les États ne peuvent pas financer seuls la transition environnementale. L’objectif de la décarbonation se révèle donc être une source d’opportunités pour les investisseurs.
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Source :
- Jean-Pierre Dmirdjian, Christine Tricaud, “États-Unis et Europe : paver la route de la transition énergétique”, publication commerciale de Mirova
- États-Unis et Europe : paver la route de la transition énergétique | Natixis
- Le plan industriel du pacte vert | Commission européenne