Les semi-conducteurs au plus bas
Après plusieurs mois de chute, l'industrie des semi-conducteurs semble en passe de se stabiliser. Les indices semblent montrer que le secteur aurait atteint son point le plus bas, situation aggravée par une persistance des stocks. Avec prudence, les experts du secteur semblent s'accorder sur un rebond d'un marché qui fonctionne de manière cyclique.
Le marché des semi-conducteurs a connu un boom pendant la période COVID, avec une explosion de la demande de produits électroniques permettant aux foyers de s'équiper pour une vie à distance. L'année 2022 a marqué la fin de ce boom, avec un effet de rattrapage accentué par la crise en Ukraine et une inflation galopante obligeant les consommateurs à une plus grande prudence dans leurs dépenses. Aussi les entreprises du secteur ont repoussé leurs investissements et réduit leur production avec des stocks déjà importants.
C'est ce ralentissement qui est en jeu ici, et qui toucherait à sa fin avec le retour de la consommation d'équipements électroniques. Dans ce contexte, le principal producteur de semi-conducteurs basé à Taïwan a affiché une perte de vitesse à deux chiffres, soit - 14,6 %. Parmi les facteurs qui poussent le marché vers le haut, on compte notamment les fournisseurs de cloud dont l'activité augmente fortement, incitant à la consommation des puces électroniques. En parallèle, l'engouement pour les technologies de l'intelligence artificielle, notamment intégrée à de nouvelles machines et qui pourraient constituer une nouvelle demande de puces électroniques. Enfin, l'industrie automobile continue de porter les semi-conducteurs avec un rebond de 16 % de la demande en 2022.
Perte de vitesse pour la compétitivité des pays d'Europe de l'Est.
Les pays d'Europe de l'Est font face à des difficultés en termes de compétitivité, autrefois supérieure à celle de l'ensemble de l'Europe. Toutefois, depuis 2015, l'augmentation des coûts salariaux dans ces pays a également été bien supérieure à celle du reste de l'Europe : + 16 % en zone euro contre + 67 % en Bulgarie par exemple, ou 62 % en Roumanie. Une évolution qui pourrait peser sur les investissements directs étrangers.
L'attractivité de ces pays, mesurée en euros, est en baisse bien qu'ils bénéficient toujours de coûts salariaux très inférieurs au reste de l'Europe. Le fonds monétaire international, dans son rapport sur les perspectives économiques de pays du centre, de l'est et du sud-est de l'Europe, souligne l'augmentation plus forte des salaires dans cette zone en comparaison du reste de l'Europe entre 2021 et 2023. À l'Ouest, les salaires ont ainsi progressé à hauteur de 5 % en moyenne à la mi-2023, contre 5 à 8 % voire 10 % dans certains cas à l'Est.
En Euro courant, l'ensemble des pays a connu un recul des salaires réels, avec une érosion du pouvoir d'achat dans l'ensemble de la zone euro, mais particulièrement dans les économies avancées, avec à l'ouest de l'Europe, une baisse de 8 %, contre 5 % dans les pays d'Europe de l'Est. Le taux d'inflation à l'est a été plus important qu'à l'ouest, aussi, les experts expliquent une hausse plus importante par ce facteur.
Quant aux prévisions, cette hausse devrait se poursuivre, en moyenne, les salaires devraient augmenter de 5 et 4,5 % en 2023 et 2024 dans les économies d'Europe de l'Ouest, contre 7 à 9 % à l'est. C'est cette perte de compétitivité à moyen terme qui pourrait fortement peser sur les IDE vers ces économies, dont la balance commerciale est déjà fortement détériorée depuis 2015.
Le chômage poursuit son augmentation en France
Du côté du chômage, le ralentissement observé pourrait bien correspondre à un retournement du cycle après plusieurs trimestres de plein emploi en France. Le taux de chômage a augmenté de 0,2 point pour atteindre 7,4 % de la population active au troisième trimestre d'après les dernières données de l'INSEE, soit la deuxième hausse trimestrielle consécutive.
Si le taux de chômage reste inférieur à son pic de 2015 (9,5 %), ce constat est légèrement supérieur aux prévisions de l'INSEE. Elle marque donc un nouveau ralentissement du marché de l'emploi après l'euphorie post-COVID. Les experts modèrent toutefois leurs prévisions et ne s'expriment pas sur la pérennité de cette tendance qui pourrait simplement correspondre à une correction du marché, qui coïncide avec le ralentissement de l'économie mondiale en lien avec les politiques monétaires restrictives appliquées par les Banques Centrales.
L'économie bénéficie d'un regain de productivité en rattrapage de la période COVID, au moment où l'activité ralentit, laissant présager de nouvelles destructions d'emplois, avec en parallèle une population active qui reste plus longtemps sur le marché du travail avec les premiers effets de la réforme des retraites. Un objectif de 5 % serait toutefois, selon Olivier Garnier, Directeur général des statistiques, des études et de l'international à la Banque de France, toujours atteignable.
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